tag:blogger.com,1999:blog-30185168306608475602024-02-08T08:42:36.283+01:00Écrire un romanCe blog fournit des conseils d'écriture et des méthodes pratiques pour les débutants. Dans UN but : <strong>écrire un roman</strong>.Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.comBlogger62125tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-30642287040758854782018-06-30T09:35:00.000+02:002019-02-12T20:38:05.240+01:00La méthode ultime pour écrire un roman SANS plan que vos auteurs préférés utilisent<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyuMsKHr8X7kOv5hZGFe2r4UcDAUtzUohzU_XpayWqiL0iqjSt11Dw-x0vQVyJPFQjrn1ScGpAGate5uy1TiR6vlvCtrhWfwhRdpiANAdrwekRGE-p7wcdrESqX0hrPI57FmqCrN-zKuQ/s1600/femme-ecrivain-feuilles-volantes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Photo d'une femme qui tient une machine à écrire" border="0" data-original-height="360" data-original-width="640" height="276" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyuMsKHr8X7kOv5hZGFe2r4UcDAUtzUohzU_XpayWqiL0iqjSt11Dw-x0vQVyJPFQjrn1ScGpAGate5uy1TiR6vlvCtrhWfwhRdpiANAdrwekRGE-p7wcdrESqX0hrPI57FmqCrN-zKuQ/s640/femme-ecrivain-feuilles-volantes.jpg" title="" width="490" /></a></div>
<br />
Vous rêvez d’<strong>écrire un roman</strong> ? <br />
<br />
Vous voulez ENFIN raconter cette histoire qui vous hante depuis des mois ? Ou donner vie à tous ces personnages qui peuplent votre imagination ? <br />
<br />
Mais… Car il y a un « mais ». Soit vous avez du mal à vous lancer, à <strong>organiser toutes ces idées</strong> foisonnantes, à planifier votre intrigue. Soit vous faites partie de ceux qui ont griffonné cinquante pages, mais se retrouvent… bloqués. <br />
<br />
Dans un ancien article, je vous parlais de <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/05/apprendre-lecriture-automatique-pour.html">la méthode de l’écriture automatique</a></strong> que j’utilise pour écrire mes romans. Une technique puissamment intuitive pour structurer et écrire un livre SANS plan. Sans aucun plan. <br />
<br />
Oui, vous avez bien lu. Je vous révèle cette méthode ici. <br />
<a name='more'></a><br />
Mais, d’abord, laissez-moi vous raconter d’où vient cette technique et comment je l’ai découverte. <br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">
Le jour où j’ai appris à écrire </h2>
<br />
Si vous vous êtes amusé à lire <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/p/propos-de-ce-blog.html">ma présentation</a>, vous savez que j’ai longtemps eu du mal. Du mal à écrire. <br />
<br />
Non par manque d’inspiration ou de motivation. En fait, je n’arrivais guère à <strong>canaliser mes idées</strong>. <br />
<br />
Je vais même vous faire une confidence. Je faisais des plans très détaillés de mon intrigue, de mes personnages et de mon univers. Je poussais le vice si loin, convaincu de l’efficacité de ma démarche. Ainsi, chaque protagoniste avait droit à ses propres goûts culinaires et son groupe sanguin (!). <br />
<br />
Après tout, ne faut-il pas bien <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/10/ameliorer-personnage-roman.html">connaître ses personnages pour leur donner vie</a> ? <br />
<br />
Oui… mais non. La preuve : submergé par les détails et l’envie de bien faire, mes projets étaient au point mort. Jusqu’à… <br />
<br />
Jusqu’à ce que je découvre le monde de l’écriture automatique et, un peu plus tard, un ouvrage en anglais : <em>How to Write a Novel with The Paperclip Method</em>. Traduction littérale : Comment écrire un roman avec la <strong>méthode du trombone</strong>. <br />
<br />
Ce livre publié par <a href="http://michellerichmond.com/sanserif/">Michelle Richmond</a> (une auteure américaine à succès) est devenu pour moi une référence, car il met des mots sur les principes que j’appliquais sans même m’en rendre compte. Ces principes ont transformé À jamais ma vision de l’écriture.<br />
<br />
<h2>
Les principes de la méthode du trombone</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Je commence par choisir une idée, fictionnelle ou non. J’essaie ensuite de comprendre ce qui rend cette histoire divertissante ou intéressante. Je me demande surtout pourquoi je veux la raconter. » Dustin Lance Black (scénariste américain)</blockquote>
Vous aurez du mal à me croire. En lisant des interviews, j’ai appris que certains <strong>grands artistes</strong> utilisaient la technique que je suis sur le point de vous dévoiler. <br />
<br />
Alors, ils ne mettent pas forcément de nom sur cette méthode. Mais, ils en appliquent les préceptes. <br />
<br />
Voici une vidéo très instructive où Dustin Lance Black, un scénariste oscarisé, explique <strong>son processus d’écriture</strong>. Il évoque notamment le moment où jaillissent ses idées. <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/vrvawtrRxsw" width="480"></iframe></div>
<br />
Pour les non-anglophones, voici un résumé de la vidéo. <br />
<br />
Après de longues recherches, Dustin Lance Black note les moments de son récit qui, selon lui, pourraient donner lieu à <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/11/et-sil-suffisait-dun-pas-pour-passer.html">des scènes fortes, insubmersibles</a></strong>. Chacune de ces scènes potentielles a droit à sa propre fiche, classée par un code couleur en fonction de son intérêt (caractérisation, mise en place de l’univers…). <br />
<br />
Ensuite, le monsieur <strong>réorganise les fiches</strong> sur une grande table afin de dégager une structure d’intrigue. Dustin Lance Black ne garde que la substantifique moelle du projet (10 % des fiches). Il poursuit leur réorganisation des fiches jusqu’à parfaire leur enchaînement. Enfin, il finit un premier jet de son scénario, d’une traite (en se souciant peu de la qualité), puisqu’il le retravaillera longuement plus tard. <br />
<br />
Jusque-là, vous ne voyez pas où je veux en venir. N’est-ce pas ? Allez, je vous donne deux indices : <strong>fragments</strong> et <strong>intuition</strong>. Tout s’éclairera dans les prochaines lignes. Retenez ces deux mots. <br />
<br />
<h2>
Comment écrire un roman SANS plan ?</h2>
<br />
Selon Michelle Richmond (à qui on doit la méthode du trombone), faire des plans nuit au plaisir de découverte et réduit le champ des possibles. Elle va même jusqu’à affirmer que <strong>la planification</strong> est le pire ennemi de l’écrivain. <br />
<br />
Voici une de ses citations que je vous recommande de lire et relire :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« <strong>Un roman est un puzzle</strong>. Tout comme un puzzle, vous commencez avec beaucoup de petites pièces. À première vue, il est difficile de discerner leur relation les unes par rapport aux autres. Mais vous y travaillez. Essayez un morceau par-ci, par-là. Lorsque vous trouvez deux pièces qui s’emboîtent naturellement, une image commence à se former. <strong>Plus vous assemblez de pièces, plus l’image devient claire.</strong> »</em></blockquote>
Expliquons les deux indices précédents. Selon Michelle Richmond, <em>« un roman est un puzzle »</em> ; c’est donc <strong>un ensemble de fragments</strong>. <em>« Plus vous assemblez de pièces, plus l’image devient claire. »</em> Traduction : l’auteur doit réorganiser ces fragments pour leur donner sens par <strong>son intuition</strong>.<br />
<br />
Dans la méthode du trombone, l’idée la plus importante qui ressort, c’est que rien n’est figé dans le marbre. La construction se fait progressivement par à-coups, par <strong>tâtonnements</strong>. Mon exemple avec le scénariste, Dustin Lance Black illustre cet état d’esprit. <br />
<br />
Ce dernier commence par un ensemble disparate d’idées, de notes dont il se sert comme base. Ensuite, il les réorganise jusqu’à être satisfait. Il ne fait pas de plan dans le sens strict du terme : c’est-à-dire en rédigeant <u>linéairement</u> un synopsis. <br />
<br />
Je vais vous expliquer pourquoi cela change TOUT. <br />
<br />
<h2>
Pourquoi vous devez adopter cette méthode ?</h2>
<br />
Michelle Richmond (la créatrice de la méthode du trombone) nous explique dans son livre éponyme que lorsqu’elle travaillait sur son deuxième roman, <em>L’année brouillard</em>, elle se sentait <strong>perdue</strong>. Elle ne savait plus où donner la tête. <br />
<br />
Elle a commencé à écrire des <strong>petits fragments</strong>, d’une à deux pages chacun en rapport soit avec un thème, une intrigue, une scène, un lieu ou un personnage.<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« C’est ainsi qu’est née la méthode du trombone. Vous vous demandez peut-être si le trombone est métaphorique. Ce n’est pas le cas. La méthode du trombone nécessite d’utiliser de véritables trombones, sans oublier une imprimante. Je crois fermement que pour façonner un livre, il faut tenir les fragments dans sa main, pas seulement les déplacer sur un écran.</em><br />
<br />
<em>Finalement, vous aurez beaucoup d’<u>éléments juteux</u>. La première page de n’importe quelle pile de feuilles a un indicateur. Dans le cas de mon roman le plus récent, voici quelques catégories : “café”, “mathématiques”, “Graham Greene”, “Amérique du Sud”. Finalement, toutes les piles vont sur le plancher de ma salle à manger.<br />
</em><br />
<em>Le chaos qui s’ensuit ressemble à ceci. »</em></blockquote>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia4ukwkT_3inx8Ke48DoZ-rfMqjRf3OIdqCiKyRcN9diYRO-8ZoK0ddPQIYteJjgw0WCtrIqAB3EYcE2wI4fCAPe2mVXG67gmZDydx2jFjnZpdvXVtQTNqKp5uUTrwbwtH8bZ-2q2J3_A/s1600/methode-trombone-roman.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Photo prise par Michelle Richmond pour illustrer la méthode du trombone" border="0" data-original-height="667" data-original-width="500" height="656" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia4ukwkT_3inx8Ke48DoZ-rfMqjRf3OIdqCiKyRcN9diYRO-8ZoK0ddPQIYteJjgw0WCtrIqAB3EYcE2wI4fCAPe2mVXG67gmZDydx2jFjnZpdvXVtQTNqKp5uUTrwbwtH8bZ-2q2J3_A/s640/methode-trombone-roman.jpeg" title="" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Voici à quoi devrait ressembler votre cuisine...</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Plutôt que de vous triturer indéfiniment le cerveau à écrire un synopsis, la méthode du trombone vous permet donc de vous <strong>lancer directement dans l’écriture</strong> et de laisser libre cours à votre imagination.<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">
À vous de jouer</h2>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCvxJT_0g4koq3vWXNLG9s0JvFw_qwCuejcZXFq3jDV8v5ZmmIfXvVkpAhJqwlgkpUMM7Fb4NYCsiCGAipT5TOG5ZkxnfzVRVDgYdCVC4_GMFRO04LrsDfrvannMj-zfazw51hT9o9Sxc/s1600/bebe-rie.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Photo d'un bébé qui rie" border="0" data-original-height="724" data-original-width="888" height="260" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCvxJT_0g4koq3vWXNLG9s0JvFw_qwCuejcZXFq3jDV8v5ZmmIfXvVkpAhJqwlgkpUMM7Fb4NYCsiCGAipT5TOG5ZkxnfzVRVDgYdCVC4_GMFRO04LrsDfrvannMj-zfazw51hT9o9Sxc/s320/bebe-rie.jpg" title="" width="320" /></a></div>
<br />
Pour avoir testé et adopté la technique du trombone, je peux vous assurer de <strong>son efficacité</strong>. <br />
<br />
Elle vous permettra de contourner les blocages que les auteurs rencontrent souvent pendant la phase de planification. L’indécision, le manque d’inspiration, la nécessité de trouver la suite à un évènement pour avancer dans l’intrigue... <br />
<br />
Le romancier américain Edgar Lawrence Doctorow disait : <em>« L’écriture est une exploration. Vous ne partez de rien et apprenez au fur et à mesure. »</em> <br />
<br />
Il n’y a qu’une seule étape pour commencer à écrire votre roman. <strong>Commencez</strong>, c’est tout. Ne pensez à rien, ni à l’intrigue, ni aux personnages, ni à la fin. Pas pour l’instant. Tout ce qu’il vous faut, c’est une scène. Une scène forte. Asseyez-vous et commencez à écrire cette scène. Ne vous préoccupez pas des détails ou de la qualité. Complétez ce bout d’histoire. <br />
<br />
Les meilleures idées arrivent au moment où on s’y attend le moins : c’est-à-dire pendant l’écriture. Une scène engendre l’autre, une description mène à l’autre et ainsi de suite. C’est l’effet domino. <br />
<br />
Vous êtes quand même bloqué ? Changez de fusil d’épaule. Entamez une autre scène, une autre intrigue, une autre page. Peu importe la continuité. <br />
<br />
Voici un résumé de la marche à suivre.<br />
<ol>
<li><strong>Écrivez des scènes</strong>, des bouts de descriptions, bref tout ce qui vous vient par la tête.<br />
<ol>
<li>Vous avez une idée de scène forte ? Lancez-vous, sans trop vous soucier des détails.</li>
<li>Vous avez des idées intéressantes, concernant le passé de votre personnage ? Même réponse.</li>
</ol>
</li>
<li>Une fois que vous aurez suffisamment de fragments, <strong>rangez-les en piles thématiquement</strong> (caractérisation, intrigue, recherches, sous-texte…) et utilisez des trombones pour séparer celles-ci.<br />
<ol>
<li>Des scènes avec des personnages spécifiques peuvent avoir droit à leurs propres piles.</li>
<li>Regroupez les notes en rapport avec le thème principal de votre roman ou la même intrigue secondaire.</li>
</ol>
</li>
<li>Finalement, relisez vos piles de feuilles et <strong>reconstituez votre histoire</strong>, comme vous le ferez pour un puzzle !<br />
<ol>
<li>À la fin, vous aurez assez de pages à étaler sur votre sol, sur une table ou un mur. Il s’agit de placer les pages dans une sorte de grille visuelle afin que l’ordre devienne clair.</li>
<li>Ensuite, vous pouvez commencer à combler les lacunes, à comprendre ce qui manque, ce qui est surabondant, ce qui est brillant et ce qui est boiteux.</li>
</ol>
</li>
</ol>
Le processus devient presque ludique, intuitif. N’est-ce pas ? <br />
<br />
Au départ, les fragments ne semblent pas liés entre eux. Mais, en étant patient et en laissant travailler <strong>votre subconscient</strong>, vous vous frayerez un chemin vers la sortie, avec un livre sous le bras. <br />
<br />
Alors, convaincu par cette méthode ? L’avez-vous déjà testée ? <br />
<br />
Si cet article vous a plu et que vous souhaitez plus de précisions, je vous répondrais dans les commentaires. <br />
<br />
Bonne écriture, ;)</div>
Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-17137850477787772872018-06-29T10:00:00.000+02:002018-06-29T23:04:33.474+02:00Écrire un livre : Les 5 mythes et vérités<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaOhsjtf9n1x4GlRAP5z_82dYJU9PKg8P5dbZweI0D-VRslALLNGc890OVAkDSmtzgYT66sktM2bHqk1NE64kedt8714s26kLwXdX6-hJ29V6htQP66xNPM5BeL9cM4yu8WsweR6QjHj4/s1600/ecriture-mythe-verite.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Photo d'un homme qui utilise une machine à écrire" border="0" data-original-height="319" data-original-width="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaOhsjtf9n1x4GlRAP5z_82dYJU9PKg8P5dbZweI0D-VRslALLNGc890OVAkDSmtzgYT66sktM2bHqk1NE64kedt8714s26kLwXdX6-hJ29V6htQP66xNPM5BeL9cM4yu8WsweR6QjHj4/s1600/ecriture-mythe-verite.jpg" title="" /></a></div>
<br />
<em>Je partage ici un ancien article invité que j’avais écrit pour le blogue, Virtuose-Marketing.</em><br />
<br />
Voulez-vous <strong>écrire un livre</strong> ?<br />
<br />
Selon les statistiques, un adulte sur 6 ou 8 se rêve en écrivain. Pourtant, 99 % d’entre eux n’atteindront jamais leur but. Pourquoi ?<br />
<br />
Entre le manque de temps, la procrastination, l’inexpérience… Il y a toujours des excuses pour abandonner un projet.<br />
<br />
Il y a ce que vous croyez savoir sur l’écriture et la réalité. <strong>Certains mythes ont la vie dure</strong>.<br />
<br />
Sauriez-vous <strong>distinguer le vrai du faux</strong> ? C’est parti…<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div class="MsoNormal">
<a href="http://www.virtuose-marketing.com/ecrire-un-livre-les-5-mythes-et-verites/" target="_blank">Cliquez ICI pour découvrir les <strong>cinq mythes et vérités</strong> !</a></div>
</blockquote>
</div>
Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-34767439637155880092018-06-17T13:45:00.000+02:002019-02-12T20:40:29.896+01:00Débuter un roman : 5 questions à vous poser impérativement avant l’écriture<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbp9n9uyL61gagQFeZ6SuFjSmPx8C_Y5lt3CfoEDXi9Kf6UJWsmE_YULBG9yDxhg6ClMe_rmNn-wIuZ8YACLdOHKqk1kwVdi8fGqpzk5NEEJxuI5s2NABvD2doU7zjvoofuxp2u1f2DC0/s1600/enfant-pensant-ecrivant-questions.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Photo d'un enfant en pleine réflexion" border="0" data-original-height="565" data-original-width="849" height="325" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbp9n9uyL61gagQFeZ6SuFjSmPx8C_Y5lt3CfoEDXi9Kf6UJWsmE_YULBG9yDxhg6ClMe_rmNn-wIuZ8YACLdOHKqk1kwVdi8fGqpzk5NEEJxuI5s2NABvD2doU7zjvoofuxp2u1f2DC0/s400/enfant-pensant-ecrivant-questions.jpg" title="" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Par où <strong>commencer votre roman</strong> ?</td></tr>
</tbody></table>Vous est-il déjà arrivé d’avoir une idée ? Une <strong>idée géniale</strong>.<br />
<br />
Ça commence par une image, une image forte. Par exemple, une femme rencontre dans la rue son sosie. Que se passe-t-il ensuite ? Petit à petit, les personnages commencent à se préciser. L’héroïne et son sosie ont des caractères différents : la première est grincheuse, impatiente ; la seconde est plus calme, plus réservée.<br />
<br />
Mais, vous ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Les questions se succèdent. Votre histoire commence même à se dessiner… Et si le sosie était en fait poursuivi par une organisation mystérieuse ? Mais, pourquoi donc ?<br />
<br />
C’est décidé. Vous tenez votre prochain roman. Vous êtes motivé à bloc. Mais, par où commencer ? Quels sont les facteurs à prendre IMPÉRATIVEMENT en considération pour <strong>démarrer sur le bon pied</strong> ?<br />
<a name='more'></a><br />
Avant de vous expliquer le pourquoi du comment, laissez-moi d’abord vous raconter une fable, riche en enseignements.<br />
<br />
<h2>La fable du lion et du rat</h2><br />
(Oui, oui, c’est une fable de La Fontaine.)<br />
<blockquote class="tr_bq">« Entre les pattes d’un lion<br />
Un rat sortit de terre assez à l’étourdie.<br />
Le roi des animaux, en cette occasion,<br />
Montra ce qu’il était et lui donna la vie.<br />
Ce bienfait ne fut pas perdu.<br />
<br />
Quelqu’un aurait-il jamais cru<br />
Qu’un lion d’un rat eût affaire ?<br />
Cependant il avint qu’au sortir des forêts<br />
Ce lion fut pris dans des rets,<br />
Dont ses rugissements ne le purent défaire.<br />
Sire rat accourut, et fit tant par ses dents<br />
Qu’une maille rongée emporta tout l’ouvrage.<br />
<br />
Patience et longueur de temps<br />
Font plus que force ni que rage<strong>.</strong> »</blockquote><br />
Cette fable de Jean de La Fontaine est porteuse d’une morale explicite : <strong>« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »</strong>. Le filet est si résistant que la force du lion n’a aucun effet, l’animal a eu beau rugir, griffer, rien n’y fait. Malgré sa petite taille, le rat réussit à le libérer en grignotant les mailles du filet.<br />
<br />
Que pouvez-vous retenir de ce récit qui puisse vous servir dans l’écriture de votre histoire ?<br />
<br />
<h2>Et vous, pensez-vous à ces 5 questions, avant de commencer un roman ?</h2><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif9Xz3PTiefk7-Fz96N5GuchKpU4sVRnHrZMKamblew4sf4VnUqaoiz1YSe2vWfqZglkzFIazp09Vk8IACpmJOWOckaKI1ncXOtiu94BydzgDT8kt_NZlszmnaa5PA1KKBOkdoi2W1emo/s1600/lion-rat-fable-fontaine.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Dessin représentant une scène de la fable, Le Lion et le Rat, de Jean de La Fontaine" border="0" data-original-height="330" data-original-width="490" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif9Xz3PTiefk7-Fz96N5GuchKpU4sVRnHrZMKamblew4sf4VnUqaoiz1YSe2vWfqZglkzFIazp09Vk8IACpmJOWOckaKI1ncXOtiu94BydzgDT8kt_NZlszmnaa5PA1KKBOkdoi2W1emo/s1600/lion-rat-fable-fontaine.jpg" title="" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Préférez-vous être le lion ou le rat ?</td></tr>
</tbody></table>Il va de soi qu’écrire un roman requiert persévérance et patience. Et si vous ne souhaitez pas vous retrouver à la place du lion, bloqué dans un filet dont vous ne pouvez guère vous échapper, préférez adopter <strong>la méticulosité du rat</strong>. Lentement, sûrement, posez les bases avant de vous lancer dans ce livre que vous rêvez d’achever.<br />
<br />
Si vous ne savez par où commencer, voici <a href="https://www.quora.com/What-are-the-things-to-consider-before-writing-a-novel">5 conseils d’Aman Anand, un auteur anglais</a> à appliquer, avant de débuter un roman. J’ai pris le soin de les retranscrire ici, car je les trouve très pertinents. Vous trouverez en fin d’article quelques recommandations supplémentaires.<br />
<br />
L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle vous oblige à prendre le taureau par les cornes, à trancher, à prendre des décisions sur chacun des aspects fondamentaux de votre future création. Si vous répondez aux questions dans l’ordre, c’est comme si vous grignotez les mailles du filet une à une. Cette approche vous aide donc à <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/07/citations-ecriture.html" target="_blank">canaliser votre motivation</a></strong>, au lieu de la disperser.<br />
<br />
Voyez-la comme <strong>une checklist</strong>, une liste de choses importantes dont vous aurez besoin à un certain moment. Déroulons le programme…<br />
<br />
<h3>1. Pourquoi écrire un roman ?</h3><br />
Trop de jeunes auteurs brûlent les étapes. Ils s’attellent directement à la rédaction d’un roman sans expérience préalable. Ils n’ont jamais écrit de nouvelles ou d’œuvres courtes. Pourtant, cela revient à s’improviser chauffeur de voiture sans avoir pris de cours de conduite. Peut-être que vous pourrez vous débrouiller un certain temps, mais une fois sur l’autoroute, la situation deviendra ingérable.<br />
<br />
En effet, ouvrir le chantier d’un roman et en <strong>porter le fardeau</strong> est une mission presque impossible, sans expérience. Commencez par écrire des bouts d’histoire, des nouvelles, des textes courts. De cette façon, vous pourrez monter en puissance. Progressivement, vous viserez des récits plus longs, plus ambitieux.<br />
<br />
Par exemple, une première étape serait de commencer par <strong>écrire une scène en particulier de votre roman</strong>. Le but, c’est que vous soyez bien conscient des difficultés et des exigences qu’implique l’écriture d’un livre. Seule la pratique vous aidera à vous sentir plus à l’aise.<br />
<br />
<h3>2. Pourquoi raconter cette histoire et pas une autre ?</h3><br />
Pourquoi aborder ce thème précis ?<br />
<br />
Votre <strong>motivation</strong> doit être profonde. Si vous voulez seulement surfer sur la vague des vampires (car les histoires des vampires se vendent bien), votre approche n’est pas la bonne. Même constat, si vous désirez écrire un roman « sérieux » sur la condition humaine pour asseoir votre légitimité en tant qu’écrivain.<br />
<br />
Que nenni ! Écrire un roman pour les raisons susmentionnées serait contre-productif. Il vous sera très difficile de terminer votre livre, si vos motivations sont fausses. Au contraire, écrivez sur quelque chose qui vous tient à cœur vraiment, où vous pensez avoir des choses intéressantes à dire.<br />
<br />
Il n’y a rien de plus important que de s’assurer que vous êtes vous-même <strong>passionné</strong> par ce que vous faites. Croyez-moi, les lecteurs peuvent facilement repérer le cynisme et l’ennui, <strong>la sincérité</strong> et la fausseté.<br />
<br />
<h3>3. Quel style d’écriture employer ?</h3><br />
Un élément souvent négligé dans l’écriture d’un livre est le <strong>choix du style d’écriture</strong> à adopter. En fait, la manière dont vous racontez une histoire, la forme, est tout aussi importante que son contenu, le fond. C’est par la forme (<a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/08/ameliorer-style-ecriture-dexter.html" target="_blank">votre Voix, dirait le papa de <em>Dexter</em></a>) que vous vous exprimez en tant qu’écrivain, car vous avez <strong>une liberté totale</strong> dans le style employé (certains romans expérimentaux peuvent en combiner plusieurs).<br />
<br />
Par exemple, disons que vous travaillez sur un roman, narrant l’ascension et la chute d’un footballeur américain. Que privilégiez-vous, un narrateur à la première ou la troisième personne ? Supposons que vous optez pour la troisième personne. Préférez-vous que le ton du narrateur soit détaché et neutre ou coloré et satirique ? Êtes-vous à l’aise avec ce style d’écriture ? Il faut tenir compte de vos forces et faiblesses, mais aussi vos préférences.<br />
<br />
Vous pouvez, comme certains auteurs le font, laisser votre style se façonner pendant l’écriture. C’est une approche tout aussi valable. Toujours est-il que, dans les deux cas, il est nécessaire de créer <strong>une voix unique</strong> qui attire votre lecteur.<br />
<br />
<h3>4. Qu’attendez-vous de la première ébauche de votre roman ?</h3><br />
Les auteurs ont tendance à se mettre trop de <strong>pression</strong>, en écrivant le premier brouillon de leur livre.<br />
<br />
Mais, ce n’est qu’après avoir terminé votre premier jet que vous réaliserez qu’il y a toujours une marge de progression, que celui-ci soit bon ou mauvais.<br />
<br />
C’est pourquoi il est parfaitement acceptable (et même recommander) d’<strong>annoter son manuscrit</strong>, en pleine écriture : « insérer une description plus tard » ou « écrire une scène d’amour dans la prochaine version ». En desserrant la pression et en réduisant vos attentes vis-à-vis de votre première version, vous serez plus détendu et donc plus spontané.<br />
<br />
<h3>5. À qui faire confiance pour avoir une critique honnête de votre premier jet ?</h3><br />
Par expérience, je ne saurais trop insister sur l’importance de trouver <strong>un ou deux excellents bêta-lecteurs</strong>. Assurez-vous qu’ils sont plus enclins à vous aider dans la construction de l’histoire qu’à s’identifier à vos personnages.<br />
<br />
Des bêta-lecteurs fiables constituent un coup de pouce non négligeable. Soyez certain que votre livre s’améliorera de manière significative dans ses prochaines moutures. (Cependant, pas d’inquiétude, si vous ne trouvez pas le bon bêta-lecteur, la première fois !)<br />
<br />
<h2>À vous de jouer</h2><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXCIQmQteB86fHpp1GwnPxjnmuqVfqdtRmK97L4lxSGGa-uVd4uOBwmfy3mSRLyp4GW1F4tHofcGBT3-edel-VIU6JCMdFR4dElX6K99n-bLgRKIulqsnvj-BgtpGf1WsI8_6GEJ6yxL0/s1600/femme-sourire-machine-ecrire.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="367.5" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiXCIQmQteB86fHpp1GwnPxjnmuqVfqdtRmK97L4lxSGGa-uVd4uOBwmfy3mSRLyp4GW1F4tHofcGBT3-edel-VIU6JCMdFR4dElX6K99n-bLgRKIulqsnvj-BgtpGf1WsI8_6GEJ6yxL0/s400/femme-sourire-machine-ecrire.jpg" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Souriez à la vie !</td></tr>
</tbody></table>Je pense qu’en prenant le temps de réfléchir à chacune des cinq questions, vous serez mieux armé pour gravir la montagne qu’est l’écriture d’un livre. Une <strong>bonne organisation</strong> n’est-elle pas synonyme de réussite ?<br />
<br />
En pratique, une fois que vous avez amassé suffisamment d’idées et de jus, <strong>imprimez cette check-list</strong> et répondez aux questions une à une. Vous n’aurez pas forcément réponse à tout, en tout cas, dans l’immédiat. Prenez votre temps…<br />
<br />
Justement, cette liste de questions vous aidera à ne pas oublier les choses importantes dont vous aurez besoin à un moment ou un autre.<br />
<br />
Ce n’est pas un hasard si, dans le domaine de l’aviation, la check-list sert à vérifier si l’appareil est en état d’effectuer la phase de vol suivante. Préférez la patience du rat à la force du lion ! ;)<br />
<br />
<h2>En bonus</h2><br />
Pour aller plus loin, je serais même tenté de rajouter les deux conseils suivants.<br />
<br />
<h3>6) Qui sont mes personnages ?</h3><br />
<a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/10/ameliorer-personnage-roman.html" target="_blank">Définissez vos protagonistes</a>. Vous pouvez écrire <strong>une description succincte</strong> pour chacun d’entre eux voire un historique de deux pages.<br />
<br />
Imaginez leurs passés, leurs motivations et la fonction qu’ils remplissent dans votre intrigue. Qu’est-ce qui leur tient le plus à cœur dans la vie ? Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’est-ce qu’ils redoutent ? Qu’est-ce qu’ils font de leur vie ? De quoi ont-ils besoin ?<br />
<br />
N’hésitez pas à en supprimer un, si vous constatez que deux personnages servent le même but (en général, votre protagoniste n’a pas besoin d’avoir plus de deux amis ou deux adjuvants).<br />
<br />
<h3>7) Où situer l’action ?</h3><br />
Le cadre et la période comptent pour beaucoup et participent à l’atmosphère d’un livre.<br />
<br />
Par exemple, raconter votre histoire dans une grande métropole bruyante donnera une tonalité différente à votre récit que si vous situiez l’action dans un petit village. C’est <strong>un moyen de différenciation</strong> qui peut même servir votre intrigue.<br />
<br />
Exemple : un lieu peut apporter des éléments d’explications quant au comportement de vos protagonistes. Il se peut que vos personnages vivent dans un lieu hostile et, de ce fait, soient par nature suspicieux. Et ainsi de suite.<br />
<br />
<em>En complément de cet article, vous pouvez lire cet article qui explique une <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/07/ameliorer-roman.html">méthode pour corriger un roman</a>.</em></div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-32408424119553919222017-02-20T14:42:00.000+01:002019-02-12T20:40:52.123+01:00Éditorial : retrouver la magie de l’écriture<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG0VMYTELV9huhg0P0L2yXzaJANCm5XAR-6wOmqPAA7uoPg157iyOVsHuq4Jjbq7hVbGLAQJoIhzdXJbATr3lJJ6jE-dXQ_b9QQTXF0G1hDWW2ZIzOOannzyWzTgiDyL2uAW-qY5FoWAU/s1600/magie-ecriture-reve-motivation.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Photo d’une femme rêvant dans son bureau d’une prairie verte." border="0" height="326" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG0VMYTELV9huhg0P0L2yXzaJANCm5XAR-6wOmqPAA7uoPg157iyOVsHuq4Jjbq7hVbGLAQJoIhzdXJbATr3lJJ6jE-dXQ_b9QQTXF0G1hDWW2ZIzOOannzyWzTgiDyL2uAW-qY5FoWAU/s640/magie-ecriture-reve-motivation.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Cet éditorial sera l’occasion pour moi de me prononcer sur ma vision de l’écriture. Je m’efforcerai également d’apporter un regard personnel sur l’actualité littéraire. N’hésitez pas à me le signaler dans les commentaires, si vous désirez, qu’en plus des articles, ces éditoriaux deviennent un nouveau rendez-vous.<br />
<br />
Au vu des points susmentionnés (volonté d’exprimer mes pensées du moment), vous comprendrez pourquoi je privilégie ici un format libre, plus spontané. Aujourd’hui, j’ai retenu comme sujet <strong>les conseils d’écriture</strong>, prodigués sur Internet ou tout autre canal.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2>Vous avez dit un air de fausseté ?</h2>En effet, vous vous doutiez que je suis avec intérêt mes pairs : les livres, les sites web, les blogues qui s’intéressent de près ou de loin à l’écriture. Et, ce n’est pas un hasard, si tous les matins, je vois se déverser sur ma boîte mail dix-sept missives, décrivant telle méthode de caractérisation ou la structure narrative à adopter.<br />
<br />
Sauf qu’aujourd’hui, il y a quelque chose qui me perturbe.<br />
<br />
Sur le moment, j’ai du mal à mettre un mot sur <strong>le malaise</strong> que je ressens. Ce même malaise qui vous gagne, lorsque vous discutez avec une personne que vous n’appréciez pas et que vous deux agissiez comme si de rien n’était ! Mais, si, dans cette situation, le sourire hypocrite du concerné renforce l’air de fausseté, je me suis demandé quelle en était aujourd’hui la source. Il fallait que j’élucide le crime...<br />
<br />
Laissant cette idée germer dans mon esprit, sans en dégager les tenants et aboutissants, je décide alors d’interrompre la lecture de cette pile de mails et d’aller préparer mon café. Ce ne sera qu’un peu plus tard que l’épiphanie jaillira.<br />
<br />
<h2>Le calme avant la tempête</h2>Pour l’instant, rituel du matin oblige, je m’attelle à l’écriture de ma page du matin. Écoutant le <em>Christmas Album</em> des Beach Boys (même si Noël était passé depuis belle lurette), je donne libre cours à mon imagination.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/_Xk2lm9re6s/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/_Xk2lm9re6s?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div><br />
Presque naturellement, les lignes défilent sur mon écran et une histoire de danseuse se met progressivement en forme. Ce récit prend une tournure inattendue, plus sombre, loin de l’insouciance des débuts. À relire cette page du matin, je la trouve presque insignifiante ; je ne raconte pas grand-chose et ne nourris aucune intention particulièrement. J’ai écrit ce passage avec l’idée de retranscrire l’atmosphère de Noël. Je vous propose d’ailleurs de lire ce passage dont vous excuserez les imperfections (car il n’avait pas vocation à être diffusé) :<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« De la buée recouvrait les fenêtres. Des flocons de neige se déposaient sur les carreaux, les faisant grésiller. </em>Pta<em>… </em>Pka<em>… </em>Tlt<em>… Ce crépitement rappelait le bruit que produisait la chute de la pluie sur un terrain vague. Ce n’était pas seulement les ondes sonores qui faisaient vibrer le manoir. Un rayon de lumière, fort, chaud, en réchauffait l’intérieur, révélant ici et là les aspérités : un carrelage fissuré, des tâches sur la vitre, la poussière virevoltant comme une ballerine. Et oui, dans une des pièces de ce manoir, une jeune dansait elle aussi comme une ballerine. Le mouvement était mesuré, mais presque bestial. Elle tournait autour d’elle-même, sur la pointe des pieds, parfois les reposant, avant de reprendre son manège. Essoufflée, exténuée, il lui arrivait d’expirer. Le soleil l’inondait. Rien ne pouvait plus l’arrêter.</em><br />
<br />
<em>La jeune fille était concentrée, elle avait un regard d’aigle. Soudain, elle tomba. Sur sa jambe…</em><br />
<br />
<em>Par terre. Un craquement. Aie ! La jeune fille lâcha un cri de douleur. Ses joues rouge écarlate gagnèrent en couleur. Vite. Elle tenta de se relever, mais elle échoua, écrasant son genou duquel coula du sang. Elle entendit des bruits de pas dans le couloir, jouxtant sa chambre. Voulant appeler au secours, elle ouvrit ses lèvres bleuies sans pourtant pouvoir laisser échapper un cri. Son cœur battait la chamade et elle sentit un vent glacial l’envahir de l’intérieur. Elle s’allongea sur le côté, observant le sang séché sur le sol. Maintenant, le soleil, aveuglant, lui frappait le visage ; paralysée et réchauffée en même temps par ce doigt lumineux, elle pouvait encore entrapercevoir la fenêtre. Un gris, un marron foncé, des ramifications…</em><br />
<br />
<em>Le chêne, majestueux, se dressait devant elle. Elle sourit pour on ne sut quelle raison. Deux heures plus tard, on ouvrit la porte. »</em></blockquote>Pour vous tout dire, je n’ai pas pris le soin de me relire ni de penser à ce que je faisais. J’ai même intentionnellement gardé certaines erreurs disséminées ici et là (le crépitement des flocons de neige !). Pourtant, j’ai ressenti <strong>un plaisir fou à écrire cette nouvelle</strong>.<br />
<br />
<h2>Le pot aux roses</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZGARZWCCJ6Z6r28kkqOipK5sFH4i1C0NLJnCv03rytzEMKcJhxS-Dd8fVLsAnV1Q9onyv-qrjPOMJ6IU-4N49nkoVTUchslNrbpFI_G5-gawqGgnHBGkDnWV9HQBoGgJZP1VVg5p14mE/s1600/danseuse-noel-neige.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Photo d’une danseuse dansant dans une comédie musicale pour Noël." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZGARZWCCJ6Z6r28kkqOipK5sFH4i1C0NLJnCv03rytzEMKcJhxS-Dd8fVLsAnV1Q9onyv-qrjPOMJ6IU-4N49nkoVTUchslNrbpFI_G5-gawqGgnHBGkDnWV9HQBoGgJZP1VVg5p14mE/s1600/danseuse-noel-neige.jpg" title="" /></a></div><br />
Mon unique but était d’évoquer l’atmosphère de Noël : la neige, les guirlandes, le goût suave des rêves et de la célébration... En d’autres termes, j’ai laissé parler mon cœur et, en décrivant la blessure que subit le protagoniste, j’ai malgré moi établi un contraste (m’éloignant de l’intention initiale). Et si ce n’était pas après tout ça, l’écriture, emprunter des chemins inattendus, peindre des tableaux saisissants, raconter des situations passionnantes ?<br />
<br />
Et c’est là que j’ai repensé à la déconvenue du matin. Le malaise ressenti à la lecture des mails... Et si cet air de fausseté n’était dû finalement qu’à une chose ? En un mot : la technique. Ne nous intéressons-nous pas trop à la technique, au point d’oublier que l’écriture se sent, se vit, exprime une subjectivité ?<br />
<br />
Faire de la prose ne suppose-t-il pas de se représenter une idée, une personne, un lieu, un goût, un bruit dans son esprit et d’essayer de le décrire avec des mots, des métaphores, des figures de style ? Après tout, la finalité n’est-elle pas de toucher le lecteur, décrire l’imperceptible, dire l’indicible, <strong>sortir des sentiers battus</strong> ?<br />
<br />
<h2>À vous de jouer</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQAyit8VL9eXgQ7xm6_i84ljSP_johtc0OkMsmv6ZWe-T6GJWbZ1NNaH8-yYJLQROEUQeqglfHiOVe1pNr3iSJwJUTds6bU6jNxCPPbi3nw2vM5ma3N5dIn2Y66ZrJb33KWoSTjs73v_I/s1600/ecrivain-heureux-plaisir.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Photo d’une jeune femme souriant devant son ordinateur." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQAyit8VL9eXgQ7xm6_i84ljSP_johtc0OkMsmv6ZWe-T6GJWbZ1NNaH8-yYJLQROEUQeqglfHiOVe1pNr3iSJwJUTds6bU6jNxCPPbi3nw2vM5ma3N5dIn2Y66ZrJb33KWoSTjs73v_I/s1600/ecrivain-heureux-plaisir.jpg" title="" /></a></div><br />
Je suis loin de suggérer qu’il faut arrêter de parler de techniques d’écriture et d’abandonner cette dénomination. Je pense simplement qu’il ne faut pas <strong>réduire l’écriture à une recette</strong>, un amas de méthodes.<br />
<br />
Oui, il serait bon de rappeler de temps en temps que l’écriture n’est pas une science exacte. Elle fait appel à nos émotions, fait appel à notre subjectivité. La littérature moderne peut être parfois pleine de poncifs (je ne citerais pas certains auteurs de fiction à succès qui ont tendance à se répéter d’un roman à l’autre).<br />
<br />
Je profite aussi de cet éditorial pour conseiller (en particulier à ceux qui disent ne pas avoir le temps d’écrire) de <strong>consacrer quinze minutes pour rédiger de toute pièce une description, une scène d’action, un dialogue et <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2016/07/raconter-drame-familial.html">transmettre une émotion</a></strong>. Je m’engage même à vous donner mon avis, si vous partagiez votre extrait dans les commentaires. Car, au fond, un bon auteur doit pouvoir s’exprimer librement et se lancer dans une quête : la recherche d’une certaine vérité, la sienne.<br />
<br />
J’apprécie beaucoup ce passage (découvert sur <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89criture_litt%C3%A9raire">Wikipédia</a> !) qui révèle la dimension interprétative de l’écriture :<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« Cette transmission de pensées par l’abstraction des mots est par essence approximative : le mot ne </em>touche<em> pas l’objet, il reste un signifiant distinct du signifié, et connoté inévitablement. Le lecteur a tout loisir d’interpréter ce qu’il lit. <strong>Sachant cela, l’écrivain utilise donc l’écriture par ses évocations, par les sens possibles d’un mot.</strong> »</em></blockquote>Donc, pour exprimer cette vérité, l’écrivain doit être à la recherche du mot juste. Mais, cela ne peut se faire qu’au prix de multiples relectures pour assurer une cohérence d’ensemble. D’ailleurs, l’auteur de <em>Madame Bovary</em>, Gustave Flaubert disait que <em>« le difficile en littérature, c’est de savoir quoi ne pas dire. »</em> Le Français Jean Guenot distinguait l’écriture du roman en <em>« couches minces »</em> de l’écriture en <em>« couches épaisses »</em>. Selon lui, dans l’écriture en couches épaisses, la correction se fait pendant le premier jet avec un retour immédiat sur un mot ou sur une phrase. Quant au premier cas, le premier jet est écrit le plus rapidement possible : selon les surréalistes, c’est le jet des émotions, sans retenue qui ne se relit, qu’une fois achevé.<br />
<br />
Si je préconise la seconde approche comme le fait Stephen King, j’estime que, durant l’écriture, il faut se poser quelques questions. En voici <a href="https://www.writingclasses.com/toolbox/tips-masters/george-orwell-6-questions-6-rules">une liste assez exhaustive, proposée par l’Anglais George Orwell</a>, célèbre pour son roman dystopique, <em>1984</em> :<br />
<ol><li>Qu’est-ce que j’essaie de dire ?</li>
<li>Quels mots expriment ce que je veux dire ?</li>
<li>Quelle image, quelle figure de style exprimera cette idée plus clairement ?</li>
<li>Cette image est-elle suffisamment originale pour avoir un effet sur le lecteur ?</li>
</ol>Vous l’aurez compris, mesdames et messieurs ! À travers cet éditorial, je vous invite, ensemble, à <strong>retrouver la magie de l’écriture</strong>. D’ailleurs, je compte adapter la ligne éditoriale du blogue en conséquence. Sans omettre pour autant ma devise (la pratique toujours la pratique), la finalité serait plus <u>seulement</u> de prodiguer des conseils aux apprentis écrivains, mais de les aider à révéler leur potentiel, <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/08/ameliorer-style-ecriture-dexter.html">trouver leur Voix</a>, comprendre leur motivation profonde et donc les motiver. Dites-moi ce que vous en pensez.<br />
<br />
Enfin, vous souhaitant un bon début de semaine, je vous laisse méditer sur ces citations :<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. »</em> Franz Kafka<br />
<em>« Écrire est toujours un art plein de rencontres. La lettre la plus simple suppose un choix entre des milliers de mots, dont la plupart sont étrangers à ce que vous voulez dire. »</em> Alain<br />
<em>« Écrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture. »</em> Jean Cocteau<br />
<em>« L’écriture est la peinture de la voix. »</em> Voltaire</blockquote>Alors, prêt pour de nouvelles aventures oniriques ? ;)</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-86455693438396296442016-08-09T22:26:00.003+02:002018-06-22T23:04:37.064+02:00Pourquoi mettre de l’humour dans son roman ?<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table><tbody>
<tr><td><em><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgn8IxHka9SxxGxn2vf-pH_VB4RjQIrfnmy2UaSIuwZpewaqDFmqw86Poz6ec_-NLnyaM6W_uMds-j2MMUGViHXW9hmZ4ApypYpqRuCHKptcT5eRxLUnAWXVJLQ8Erfmbq-rNJTJPUYiS0/s1600/logo-Nicolas+Kempf.jpg" imageanchor="1"><img border="0" height="50" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgn8IxHka9SxxGxn2vf-pH_VB4RjQIrfnmy2UaSIuwZpewaqDFmqw86Poz6ec_-NLnyaM6W_uMds-j2MMUGViHXW9hmZ4ApypYpqRuCHKptcT5eRxLUnAWXVJLQ8Erfmbq-rNJTJPUYiS0/s200/logo-Nicolas+Kempf.jpg" width="50" /></a></em></td><td><em>Voici un article invité, rédigé par Nicolas Kempf du site <a href="http://ecriture-livres.fr/">Ecriture (tiret) Livres</a>. Ce conseiller littéraire y propose depuis 2011 des ressources et des services pour les auteurs, les accompagnant de l’écriture à la publication.</em></td></tr>
</tbody></table><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOpJd10BT-X3VnGrX8KiPCoY3bhSMtURQ856DHiLUFjuvuC_Q-nzLDuXiQGCSbXAcu0i78GcSmaIKKcccym9bTJyW_kHovBRsMJxenZ6gxsKUjX-KgxtpFEgSSA_mr5D8lz0O5JemJyGk/s1600/femme-rire-sourire-humour.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Femme riant à gorge déployée." border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOpJd10BT-X3VnGrX8KiPCoY3bhSMtURQ856DHiLUFjuvuC_Q-nzLDuXiQGCSbXAcu0i78GcSmaIKKcccym9bTJyW_kHovBRsMJxenZ6gxsKUjX-KgxtpFEgSSA_mr5D8lz0O5JemJyGk/s400/femme-rire-sourire-humour.jpg" title="" width="266" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Comment écrire un roman, en y intégrant de l’humour ?</td></tr>
</tbody></table>Lorsque j’étais étudiant en lettres, nous avions un TD sur Franz Kafka. Nous étions une bande de jeunes chercheurs tout à fait convaincus. Durant nos exposés, nous faisons assaut de belles idées à propos des écrits du maître de Prague. Les mises en abyme, les références bibliques, les figures paternelles… Tout le <em>bullshit</em> littéraro-ploum-ploum.<br />
<br />
Seulement, notre professeur, monsieur E., ne semblait jamais satisfait. Quelque chose le gênait, dans nos interventions, mais il ne nous disait pas quoi.<br />
<br />
Et puis un jour, il a lâché le morceau :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Tout ce que vous dites est bien trouvé, mais vous passez à côté du texte. Vous négligez l’élément essentiel, celui qui explique tout. Et cet élément c’est… ?<br />
— … ?<br />
— Les autres ? Quelqu’un ? »</blockquote>Silence gêné. Regards en points d’interrogation…<br />
<blockquote>« Mais c’est l’humour, enfin ! Ce texte est fichtrement drôle ! »</blockquote><a name='more'></a><br />
Et il avait raison, le vieux renard des amphis : <em>Amerika</em>, c’était marrant. Et tout Kafka. Pas à se faire pipi dessus, pas à la façon « yau-de-poêle », mais marrant quand même. Il paraît d’ailleurs que Kafka se bidonnait aux larmes quand il lisait ses propres textes à ses amis. (Bien que je soupçonne beaucoup ici un rire forcé et mal à l’aise. Comme un smiley oral, quoi.)<br />
<br />
Il y a de l’humour chez Kafka, et il y en a dans de nombreux romans, un peu partout dans la littérature ; c’est même matière à travaux universitaires ! Ce jour-là, dans cet amphi consterné, j’ai eu une révélation. Je me suis juré de ne jamais perdre de vue l’humour en littérature. Pour moi qui taquinais déjà la plume, dans le secret de ma chambrette estudiantine, c’était comme un grand souffle chaud : mon avenir littéraire serait rigolo, ou ne serait pas !<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">I. L’humour, vraiment ?</h2><br />
<h3 style="text-align: left;">A. L’humour selon moi</h3><br />
Avant d’entrer dans les détails, faisons ensemble quelques mises au point. Qu’est-ce que l’humour, d’abord ? Le propre de l’homme, selon Rabelais ; la politesse du désespoir, selon qui vous voudrez ; la crotte de la gazelle devant la tanière du lion, selon un proverbe bantou…<br />
<br />
Pour Bergson, l’humour serait du <em>« <strong>mécanique plaqué sur du vivant</strong><strong> </strong>»</em>. Pour le dire autrement, un être devient drôle dès lors que son mouvement n’est plus en harmonie avec la réalité. Un ivrogne qui sort des balourdises, une belle faute d’orthographe, un animal qui essaie de marcher sur ses pattes arrière… Tout cela possède une charge comique. Depuis des années, je cherche la faille de cette définition ; je ne l’ai pas encore trouvée.<br />
<br />
<h3>B. La valeur de l’humour</h3><br />
Un autre point est celui de la <em>valeur</em> du rire. Un certain nombre d’auteurs, d’artistes, de consommateurs d’art, méprisent l’humour. Ils placent le tragique au-dessus du comique, ils ne jurent que par la larmichette ; la littérature de ces écrivains-là doit être grave et digne…<br />
<br />
Un jour, Pierre Desproges (qu’Odin l’accueille au grand banquet du Walhalla) est tombé sur une phrase dans une quelconque feuille de chou :<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« C’est un film qui n’a pas d’autre ambition que celle de nous faire rire. »</em></blockquote>Et voilà notre Cyclopède fulminant : car l’ambition de faire rire, elle est démesurée ! <strong>Le talent d’amuser, de vous distraire de vos peines, est bien plus rare, bien plus délicat, que celui de vous faire pleurer…</strong> Nous devrions les glorifier, nos rigolos, bien plus que ceux qui nous font sortir nos mouchoirs.<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« Molière </em>[écrit Desproges]<em>, qui fait toujours rire le troisième âge, a transpiré à en mourir. Chaplin a sué. Guitry s’est défoncé. Woody Allen et Mel Brooks sont fatigués, souvent, pour avoir eu, vingt heures par jour, la prétention de nous faire rire. Claude Zidi s’emmerde et parfois se décourage et s’épuise et continue […] il faut plus d’ambition, d’idées et de travail pour accoucher des Ripoux que pour avorter des films-fœtus à la Duras et autres déliquescences placentaires… »</em></blockquote>Pensez-y avant de snober les romans drôles : vous avez le droit de ne pas apprécier, mais pas de les juger « faciles ».<br />
<br />
<h2>II. L’humour au service de l’idée</h2><br />
<div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCBjbEttSwathJ-nkIi6Zb1-83M-81vqglvE82-bkhOBzZFRXxYKepyuA5lkLokZVTHA_7QtiS8x7KtaNFiy_9eRJF3ENIsYtgDjBwj_EQVrnUVF6W0YW2zmT47q3pgTUSoVrMKsuFWt0/s1600/sorcieres-disque-monde.jpg" imageanchor="1"><img alt="Image représentant les sorcières imaginées par Terry Pratchett dans la série de romans du Disque-monde." border="0" height="357" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCBjbEttSwathJ-nkIi6Zb1-83M-81vqglvE82-bkhOBzZFRXxYKepyuA5lkLokZVTHA_7QtiS8x7KtaNFiy_9eRJF3ENIsYtgDjBwj_EQVrnUVF6W0YW2zmT47q3pgTUSoVrMKsuFWt0/s640/sorcieres-disque-monde.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Je relève deux fonctions principales à l’humour dans les romans : une fonction artistique, créative (l’humour facilite l’expression), et une fonction plus technique (l’humour soutient l’histoire).<br />
<br />
En tant qu’auteur, ne négligez pas la puissance de cette arme de dérision massive.<br />
<br />
<h3>A. Plaisir d’écrire</h3><br />
Cela paraît tout bête, mais qui d’entre vous l’a déjà remarqué ? Écrire avec humour augmente votre plaisir d’écriture.<br />
<br />
Nous savons tous combien il est pénible, parfois, de se coltiner son texte, d’y retourner, surtout dans ce moment central de la rédaction où tout a été vécu, mais où tout reste à dire ; où vos personnages vous sortent par les oreilles ; où le projet vous semble, comme disait le boxeur masochiste, long comme un jour sans pains.<br />
<br />
<strong>L’humour sauve l’envie.</strong> Écrire pour rire, pour faire rire, vous aide à surmonter tous les découragements.<br />
<br />
<h3>B. Satire</h3><br />
Terry Pratchett a développé, dans ses pléthoriques <em>Annales du Disque-monde</em>, un univers profondément dérisoire, fait de coffres à pattes, de trolls pas si bêtes, de sorcières finaudes, sans oublier la Mort, qui traîne toujours quelque part en coulisses.<br />
<br />
C’est pour lui et pour des écrivains de sa trempe que l’on a forgé le terme de « light fantasy », fantasy légère, amusante. Pratchett a ouvert une voie qui est devenue un boulevard.<br />
<br />
Mais à quoi sert l’humour dans ses romans ? À la <strong>satire</strong>. Ce Disque-monde, c’est <em>notre</em> monde, un peu plus simple, simplifié ; mais à peine. Les ridicules de notre temps, de notre société, en ressortent d’autant plus.<br />
<br />
<h3>C. Libération</h3><br />
Chez Henry Miller, l’écriture fonctionne un peu comme la parole (orale). C’est une façon, dirons-nous, de parler sans être interrompu par un quelconque emmerdeur. Sa parole se déploie, s’étoffe, s’affole au fil des pages, et prend une charge puissamment comique.<br />
<br />
Miller, qui s’ennuie dans son job alimentaire à la Western Union Telegraph, dans cette Amérique désespérément matérialiste, écrit l’extravagance, la bouffonnerie. L’humour, ivresse de l’écriture, est chez Miller le signe d’une <strong>libération</strong> absolue de la pensée :<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« “Et toi, tu as joui ? Non, pas encore, dis ? reprit-elle. Retiens-toi. Laisse-le dedans. Ne bouge pas.” J’obéis. Mon truc était enfoncé comme un coin et je sentais les petits pennons se débattre à l’intérieur comme des oiseaux affamés… »</em></blockquote><h3>D. Peinture du monde</h3><br />
Chez L-F Céline, l’humour se tapit à chaque détour de page. Ses personnages sont ridicules ; leurs petites passions, leurs petites activités sont ridicules. Il ne se place pas sous un parapluie : Céline est la première cible de son universelle dérision. Tout est toujours raconté avec beaucoup de sérieux, ce qui nous titille en permanence le coin des lèvres.<br />
<br />
Et au fil des romans, à mesure qu’il étoffe ces galeries de personnages niais, mesquins, lâches, exaltés, mais toujours comiques, il nous dévoile notre nature humaine. L’humour, chez Céline, est un moyen de peindre le monde ; de nous <strong>désigner le monde</strong>.<br />
<br />
<h3>E. Déclencheur d’indulgence</h3><br />
J’ai lu récemment un roman de Cavanna, <em>Les fosses carolines</em>. Souvent, j’ai été ennuyé par ma lecture. J’ai été embarrassé pour son auteur, qui anachronise, qui incohérentifie, qui raccourcifacilise le récit à tour de bras. C’est mou, c’est plein de trous, c’est improbable… Mais c’est drôle. Les personnages sont drôles, les situations sont drôles, les dialogues, les idées, les trouvailles sont drôles.<br />
<br />
Et je suppose que c’est ce que voulait Cavanna : avant de faire un roman historique, une grande fresque carolingienne, un road-movie bien ficelé, il s’agissait tout simplement de faire un roman marrant. L’humour, en quelque sorte, ici, <strong>sauve le texte</strong>. Il rend les faiblesses d’écriture supportables…<br />
<br />
De la même façon, j’ai dit ailleurs tout le mal que je pensais des clichés. C’est vrai, pourtant, qu’ils sont parfois inévitables. Tout comme les facilités scénaristiques (<em>« tout cela n’était qu’un rêve… »</em>)<br />
<br />
Votre lecteur vous pardonnera beaucoup de choses, du moment que vous assumez vos choix, et que vous y ajoutez une petite goutte d’humour pour « faire glisser »…<br />
<br />
<h3>F. Originalité</h3><br />
Dans notre république des lettres tellement concurrentielle (à côté de laquelle la jungle de Palombie évoque un pique-nique champêtre), l’originalité est une valeur importante. Les éditeurs, les lecteurs, les librairies recherchent du <em>nouveau</em>.<br />
<br />
L’humour permet, avec un peu d’efforts, de trouver un ton bien à soi et facilement identifiable. <strong>On remarque les auteurs rigolos, et on ne les lâche plus.</strong><br />
<br />
Je trouve d’ailleurs étonnant, dans ces circonstances, que l’humour ne soit pas plus universellement répandu dans la littérature. Les grandes œuvres, pour moi, seront toujours celles qui me font sourire, en plus de me faire pleurer ou serrer les poings. Je vous donne volontiers Tolstoï, Balzac, Mallarmé, avec encore un peu de Lautréamont pour tasser dans les coins, pourvu qu’on me laisse mon Flaubert. Et parmi les auteurs vivants, c’est la même chose : pour un taquin comme Iegor Gran ou Eduardo Mendoza, combien de compassés ? Combien de plumes-de-carême ? La littérature est une chose infiniment sérieuse, pour autant qu’on ne la prenne pas au sérieux…<br />
<br />
<h2>III. L’humour comme outil d’écriture</h2><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSeTnc_J8_yfydL2oUny7tCyjVzm4xKQhX1b2LgaPYnvBDc7TT3lZgGfci0OY0G_sm7_ZRg2kVInv8gK5C1Y-b7zNumVHYLRX-fEOZFUoc0L7e9aCe9jlI_er26HW42U016kbxH2fg9QI/s1600/san-antonio-personnage-frederic-dard.jpg" imageanchor="1"><img alt="Image illustrant San-Antonio, le commissaire de police, héros de la série éponyme." border="0" height="297" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSeTnc_J8_yfydL2oUny7tCyjVzm4xKQhX1b2LgaPYnvBDc7TT3lZgGfci0OY0G_sm7_ZRg2kVInv8gK5C1Y-b7zNumVHYLRX-fEOZFUoc0L7e9aCe9jlI_er26HW42U016kbxH2fg9QI/s640/san-antonio-personnage-frederic-dard.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Nous avons vu l’utilité de l’humour dans votre démarche créative. Mais plus intéressant, je pense, et moins connu, est le rôle de l’humour dans la résolution de vos problèmes techniques. L’humour est une arme, mais c’est aussi un outil…<br />
<br />
<h3>A. Surprise</h3><br />
Frédéric Dard, à travers son héros narrateur San-Antonio, ironisait beaucoup sur ses chances d’entrer un jour au panthéon littéraire. On a toujours relégué ses bouquins dans les librairies ferroviaires, et c’est bien dommage : contrairement aux « <em>Brigade mondaine</em> » et autres SAS, ses petits polars truculents ne se prenaient pas au sérieux. Il avait de la dérision pour deux, le bonhomme, et même pour toute la triste étagère des « romans de gare ».<br />
<br />
Ses romans étaient bourrés de trouvailles de langage, de réplique qui claquent et de situations loufoques ; comme ce plan d’attaque terroriste contre une centrale nucléaire impliquant un trou dans un champ, une balançoire et deux sumos à la vessie pleine. Je n’en dirai pas plus : je sais combien une défloration peut laisser sur sa faim.<br />
<br />
L’humour, dans les romans de Dard, est un incroyable <strong>élément de surprise</strong>. Que ce soit au détour d’une réplique ou d’un épilogue, il sait nous cueillir droit au sourire. Pour cela, et pour cela au moins, il vaut mieux que les romanciers de gare compassés, présents et futurs.<br />
<br />
<h3>B. Intérêt des personnages</h3><br />
Neil Gaiman est un des petits camarades du susnommé Terry Pratchett. Lui aussi manie avec dextérité les barres hautement radioactives de l’humour, dans la piscine de notre morosité… J’en ai déjà parlé ici ou là, mais je ne me suis pas attardé sur l’incroyable puissance comique des textes de Gaiman.<br />
<br />
Et quel effet produit l’humour dans ses romans ? Il rend les personnages éminemment originaux et <strong>attachants</strong>. Dans un de ses textes, Gaiman met en scène un duo de personnages qui se connaissent depuis très longtemps. La première fois qu’ils se rencontrent dans le livre, le premier appelle le deuxième <em>« mon vieux ragondin évanescent »</em> (ou un truc du genre). La deuxième fois, c’est <em>« mon cher campagnol dérélictueux »</em>. Et ainsi de suite. C’est simple, accrocheur et cela rend ce duo absolument original. [À vrai dire, je ne sais plus dans quel livre cela se trouvait, ni même s’il s’agit de Neil Gaiman. Si quelqu’un me donne un indice valable, il gagnera un autographe numéroté sur peau de fée bleue (se mettre en rapport avec <a href="http://ecriture-livres.fr/" target="_blank">le blog</a> pour les détails).]<br />
<br />
Cette fonction de l’humour est vraiment très puissante. Elle permet de déclencher rapidement, chez le lecteur, les sentiments souhaités envers le personnage.<br />
<br />
Je travaille en ce moment sur un scénario de BD. La première scène expose mon personnage masculin principal. Il est confronté à la réparation d’un appareil récalcitrant, et dont son avenir dépend. Dans une scène de fureur et de violence, difficile de rendre le type attachant, n’est-ce pas ? D’autant que la place, en BD, est extrêmement restreinte.<br />
<br />
Difficile, sauf si on lui autorise une dose d’humour et d’autodérision ; à la fin de la scène, mon personnage regarde ironiquement son appareil éclaté sur la table, et il lui dit : <em>« Bon, moi je vais me balader. Tu as qu’à te réparer tout seul pendant que je ne suis pas là… »</em> Un personnage capable de rire de sa situation acquiert aussitôt un grand potentiel de sympathie.<br />
<br />
<h3>C. Respiration dramatique</h3><br />
Il est parfois difficile de moduler votre récit entre scènes d’action, de tension, d’abattement, de repos, d’allégresse… Comment les doser, les organiser ? Comment changer de ton sans que cela ait l’air artificiel ?<br />
<br />
Les changements auront certes l’air artificiels… si vous racontez vos histoires avec sérieux. Si vous introduisez ces petits décrochements, ces quant-à-soi permanents que sont les traits d’humour, vous <strong>rendrez plus naturel le passage entre les scènes</strong>. Si vos personnages, ou votre récit prennent les choses avec un peu de recul, le lecteur vous suivra au bout du monde.<br />
<br />
Je suis en train de lire un roman (<em>Nager sans se mouiller</em>, Carlos Salem) truffé de petites surprises. La fin de chaque scène est savoureuse et apporte une révélation crimino-rigolote, qui me pousse à me dire <em>« Allez, encore quelques pages… »</em> : scène 1, le héros, au lieu de sortir une cigarette de sa poche, sort un pistolet et abat l’homme qui lui offrait du feu ; scène 3, le héros (tueur à gages, donc) apprend que sa prochaine cible serait son ex-femme. Scène 4, l’endroit où il devra accomplir son forfait est… un camp de nudistes. Je vous laisse imaginer le potentiel comique de toutes ces mini-révélations.<br />
<br />
<h3>D. Cadence</h3><br />
Pierre Desproges, qui a écrit et ouvert son bec dans toutes sortes de médias et sur toutes sortes de sujets, était avant tout un humoriste, et un homme de scène. C’est pour cela que son unique roman, <em>Des femmes qui tombent</em>, n’est pas absolument convaincant (pour ne pas dire qu’il laisse perplexe le lecteur le mieux intentionné).<br />
<br />
Pourtant, même s’il est trop court et très bizarrement construit, ce petit texte est bourré de passages amusants. Il n’y avait que Desproges pour inventer le ficusien, cet extra-terrestre qui ne se nourrit que de caoutchouc, mais qui est soluble dans l’eau ; d’où le dilemme du ficusien, lorsqu’il est affamé et qu’il n’a, pour se nourrir, que son imperméable, alors que l’ondée menace…<br />
<br />
Bref, Desproges est homme d’humour avant d’être auteur de fiction. Son roman est empreint d’humour, parce que l’humour est pour lui une respiration, une raison d’être. Et quoi qu’on pense par ailleurs, <em>Des femmes qui tombent</em> possède une <strong>cadence</strong>, une magnifique <strong>unité</strong>, grâce à sa dimension désopilante.<br />
<br />
<h3>E. Conflits mineurs</h3><br />
Sans être un fanatique de l’écriture à l’américaine, je retiens quelques éléments intéressants dans les conseils des <em>script doctors</em>. L’un d’eux est le besoin de conflit. Injectez du conflit sous toutes ses formes, entre tous vos personnages, dans toutes vos scènes, et votre texte deviendra, comme par magie, plus intéressant, plus captivant, plus attractif…<br />
<br />
Qu’est-ce que le conflit ? Les moments d’affrontement, bien sûr, à coups de poings ou de RPG-7 ; mais aussi les discussions houleuses, les désaccords, les désobéissances, les critiques, les luttes d’influence…<br />
<br />
Certes, me direz-vous, mais si on ne veut pas, dans son roman, que les personnages se tapent dessus et se dressent brutalement les uns contre les autres ? L’humour, encore lui, permet d’introduire des<strong> formes mineures de conflit</strong>. Les taquineries, les pirouettes verbales, les critiques, les jalousies… peuvent s’exprimer avec humour. D’un point de vue romanesque, la charge de conflit est aussi forte, voire plus forte, que si vous lanciez vos héros face à face assis sur des tracteurs. L’humour est le mode mineur de l’expression du conflit.<br />
<br />
<h2>IV. Aux frontières de l’humour</h2><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiz93QNs1gafOCmaAh3MTnVGidVqvhFmcQHhCh-8XnMZQVA9cOg_Ug7KMU_pz2Pkoi-MNI4jZsa3yU-ycD2ra080fLaDqsDsWMnwmemdW76gzgrAewpgETYWLHAPo_VLIfPZKZI4dYLxk/s1600/humour-femme-rire.jpg" imageanchor="1"><img alt="Photo représentant une femme déguisée de telle sorte à faire rire." border="0" height="326" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiz93QNs1gafOCmaAh3MTnVGidVqvhFmcQHhCh-8XnMZQVA9cOg_Ug7KMU_pz2Pkoi-MNI4jZsa3yU-ycD2ra080fLaDqsDsWMnwmemdW76gzgrAewpgETYWLHAPo_VLIfPZKZI4dYLxk/s640/humour-femme-rire.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Tout ceci ne serait pas complet si je ne donnais pas quelques limites. L’humour a ses frontières ; en tant qu’écrivain chatouilleur, vous devez les connaître.<br />
<br />
<h3>F. Cabotinage</h3><br />
Ou, en d’autres termes, « le coup de coude dans le gras du bide » ; imaginez : vous regardez un spectacle ; votre voisin indélicat rigole très fort et vous fait des clins d’œil, l’air de dire « Hein, c’est pas mal, ça, hein ? C’est trouvé ! » Pénible, n’est-ce pas ? D’autant plus quand le type au clin d’œil est… le metteur en scène !<br />
<br />
Soyez drôle ou désopilant, mais évitez le cabotinage. Ne répétez pas vos blagues, vos effets. Ne les signalez pas par un gros panneau. Évitez les effets qui compliquent la lecture et lassent l’attention (par exemple les notes de bas de page imbriquées).<br />
<br />
Soyez prudent, très prudent, avec ce que l’on nomme les adresses au lecteur ! Le meilleur mauvais exemple que je puisse donner est <em>Je gagne toujours à la fin</em>, de Tristan-Edern Vaquette. Difficile d’imaginer ce qu’il resterait du livre, en retirant tous les apartés adressés au lecteur… Une plaquette, un fascicule ? Une page de bloc-notes ; pour souris.<br />
<br />
L’illusion romanesque est une petite chose fragile ; préservez-là, défendez-la de votre torse puissant et musculeux. Dans une fiction (et j’ai bien dit fiction !) <strong>le lecteur n’a pas envie qu’on lui montre les ficelles</strong>. Il veut croire, jusqu’au bout de sa foi.<br />
<br />
<h3>G. Cohérence</h3><br />
Un roman est une boîte qui contient un univers. Elle ne peut pas contenir tous les univers. Chaque univers a des règles et des limites, mêmes folles. Un roman qui transgresserait les limites de son univers en permanence ne serait plus un roman, mais une créature expérimentale. Ces bestioles ont le droit d’exister, bien sûr, comme les ornithorynques, les concombres de mer et les rastaquouères à queue mordorée ; mais n’essayez pas de donner un texte absurde pour un roman ; n’espérez pas le faire passer pour un roman. Je n’ai pas d’exemple de tels textes publiés ; en général, ils ne passent pas la barrière des comités de lecture. Mais j’ai croisé le cas, plusieurs fois, dans mon activité de relecture de manuscrits.<br />
<br />
Le risque, avec l’abus d’humour, est celui-ci : à force de vouloir faire rire, on oublie qu’il faut aussi captiver, ravir, faire craindre, faire languir…<br />
<br />
<strong>Vos personnages, s’ils se moquent de tout, deviendront détestables…</strong> Le <em>Journal de Bridget Jones</em> donne, à la longue, des fourmis dans les mains. Il est plaisant de voir l’héroïne tout encaisser avec le sourire, et assumer son ridicule ; mais on aimerait aussi qu’elle relève la tête, et qu’elle attaque sérieusement, de temps en temps, les causes de ses problèmes…<br />
<br />
Comme dans tous ses aspects, l’écriture littéraire est affaire d’équilibre et d’efficacité.<br />
<br />
<h2>V. Conclusion maline</h2><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxgXVxFmB9y37vyFGjz1GEjtQzJHReqo13p_a-IteZXC4oJEyVZsTWpBXr-cO6wnLXYqsDMJcQOHf3lVYQhaM0rgmGxcrVD80J0pW1f2qaKj8Ngv2ZK2dSjdZ7LWnnTis45nPMJ6wQh6k/s1600/humour-enfant-crocodile.png" imageanchor="1"><img alt="Dessin humoristique d’un enfant mordu par un requin." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxgXVxFmB9y37vyFGjz1GEjtQzJHReqo13p_a-IteZXC4oJEyVZsTWpBXr-cO6wnLXYqsDMJcQOHf3lVYQhaM0rgmGxcrVD80J0pW1f2qaKj8Ngv2ZK2dSjdZ7LWnnTis45nPMJ6wQh6k/s400/humour-enfant-crocodile.png" title="" /></a></div><br />
La réflexion pourrait se poursuivre et se développer sur toutes sortes de textes ; il vous suffit de bien secouer votre bibliothèque : vous verrez de petites miettes d’humour en pleuvoir joyeusement.<br />
<br />
L’humour assure, dans les romans, des fonctions artistiques (mieux formuler les idées, déclencher la bienveillance…) et des fonctions romanesques (surprendre, attacher…)<br />
<br />
On voit, ici ou là, que l’humour fonctionne un peu comme la poésie. Un passage lyrique, dans un roman, peut avoir sur vous les mêmes effets qu’un passage drolatique. La poésie et l’humour se rejoignent dans une tonalité littéraire qui s’appelle la <em>tendresse</em>, et que les écrivains pour enfants entre autres savent manier à merveille… Mais c’est une autre histoire, une autre réflexion à mener…<br />
<br />
Quoi qu’il en soit, en tant qu’auteur, en tant que chercheur, en tant qu’ancien éditeur et en tant que conseilleur d’écrivains, je le dis et l’affirme : l’humour est bienvenu dans tous les manuscrits du monde.<br />
<br />
Alors, soyez drôle, pas lacrymal !<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">Pour aller plus loin...</h2><br />
Merci à Nicolas pour cet article complet.<br />
<br />
Et si les recommandations, la plume du monsieur vous ont plu, alors rendez-vous sur son site, notamment dans la catégorie <a href="http://ecriture-livres.fr/comment-ecrire-comment-publier/">« Base de connaissances »</a>.<br />
<br />
Vous y découvrirez, par exemple :<br />
<ul><li><a href="http://ecriture-livres.fr/comment-ecrire/ameliorer-texte/premier-jet-roman-reussir/">Les 7 moyens pour réussir son premier jet</a> ;</li>
<li><a href="http://ecriture-livres.fr/comment-ecrire/logiciels-aide/analyse-textuelle/">5 enseignements tirés de l’analyse textuelle</a> ;</li>
<li><a href="http://ecriture-livres.fr/comment-publier/trouver-un-editeur-trucs/">9 choses à faire pour trouver un éditeur</a> ;</li>
<li><a href="http://ecriture-livres.fr/comment-publier/comite-de-lecture-fonctionnement/">Comité de lecture : le parcours de mon manuscrit chez l’éditeur</a> ;</li>
<li><a href="http://ecriture-livres.fr/comment-ecrire/ameliorer-texte/comment-rediger-scene-coquine/">Votre scène coquine : aller plus loin</a>.</li>
</ul></div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-25558955851323254252016-07-22T17:11:00.000+02:002019-02-12T20:41:26.676+01:00Trois techniques avancées pour créer de l’émotion, de la surprise, de la tension, bref, transporter votre lecteur : écrire un roman d’amour — Partie 3<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEklZyPiSN_a6TgHvsxjJhAZnLBrFhKWjc-na0AFof841sn2mB_LhntujmMMD4VHI6J6j_HCg23XkfJaIIWd7JX8g-36Vk5Wtsi1dGvdmbseJ0g85bq0ajKV4BKR9yvabQVkl6Aas8aiM/s1600/peinture-romance-vintage-plage.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Un couple amoureux sur le balcon observant la mer." border="0" height="481" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEklZyPiSN_a6TgHvsxjJhAZnLBrFhKWjc-na0AFof841sn2mB_LhntujmMMD4VHI6J6j_HCg23XkfJaIIWd7JX8g-36Vk5Wtsi1dGvdmbseJ0g85bq0ajKV4BKR9yvabQVkl6Aas8aiM/s400/peinture-romance-vintage-plage.jpg" title="" width="475" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div class="MsoNormal"><i>« L’amour est un petit bateau / Qui s’en va, tout joyeux, sur l’onde, / Voguant vers des pays nouveaux / Au hasard de sa course vagabonde. »</i></div></td></tr>
</tbody></table></div>Trenet Charles <br />
Vous n’êtes pas sans savoir que <strong>le roman d’amour</strong> est un genre littéraire très populaire. Mais, s’il vous plaît, ne vous en allez pas ! Le but de cet article n’est pas de vous convertir aux romans sentimentaux. Au contraire, il s’agit de vous aider à donner une touche sentimentale à votre livre, un outil ô combien redoutable pour <strong>augmenter les enjeux de votre histoire</strong> ! Shakespeare vous le prouvera, exemples à l’appui.<br />
<br />
Si Pamela Regis, une spécialiste des <em>romances</em>, écrit dans un essai que c’est <em>« le genre le plus populaire et le moins respecté »</em>, ce ne fut pas toujours le cas. Des romans comme <em>Orgueil et Préjugés</em> de Jane Austen ou <em>Jane Eyre</em> de Charlotte Brontë ont donné leur lettre de noblesse au genre. Par exemple, <em>Jane Eyre </em>combine habilement des éléments de roman gothique et de drame élisabéthain.<br />
<br />
On est donc bien loin des romans sériels modernes qui restent dans les rayonnages des magasins et supermarchés pendant un mois, les invendus laissant la place à d’autres titres. Quoi qu’il en soit, brève de bardage… Découvrez la troisième et dernière technique.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2>Troisième technique dramatique pour dynamiter votre histoire : la force des tragédies personnelles</h2><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinYyjZKzSniMBGyF6C5Q0-oJS9FFzO4BIBZO9Zlp6xX9oyVD33O_OrbDGfnNSEecCf2s5sQni2mO4-hzgMi10GL8iEUWAcvWLox2jd6O7cfkHVipiILG8pRV5ZXK2F_Z-YbdqpfRifR4M/s1600/othello-shakespeare-tragedie.jpg" imageanchor="1"><img alt="Un extrait d’une représentation théâtrale d’Othello, une tragédie de William Shakespeare : Othello pleure la mort de Desdémone." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinYyjZKzSniMBGyF6C5Q0-oJS9FFzO4BIBZO9Zlp6xX9oyVD33O_OrbDGfnNSEecCf2s5sQni2mO4-hzgMi10GL8iEUWAcvWLox2jd6O7cfkHVipiILG8pRV5ZXK2F_Z-YbdqpfRifR4M/s1600/othello-shakespeare-tragedie.jpg" title="" /></a></div><br />
Dans la pièce de théâtre, <em>Titus Andronicus</em>, toujours de Shakespeare, on peut lire :<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« Ces paroles sont des rasoirs pour mon cœur blessé ! »</em></blockquote><br />
Les tragédies de Shakespeare se déroulent généralement dans <strong>des moments historiques importants</strong>. Ainsi, si <em>Hamlet</em> raconte la mort d’un roi, <em>Macbeth</em> narre l’assassinat d’un monarque écossais tandis que <em>Le Roi Lear</em> décrit la chute d’un empire. Mais, ce n’est pas le cas de la tragédie, <em>Othello ou le Maure de Venise</em>, qui ne traite ni de l’ascension ni du déclin d’un royaume. En fait, au lieu de focaliser son intrigue sur la politique (crise politique, rivalités de pouvoir, etc.), cette pièce narre comment un homme manipulé en vient, par jalousie, à tuer sa bien-aimée (une histoire plus intimiste, à bien des égards). Pourtant, elle est considérée comme l’un des joyaux du théâtre élisabéthain. Comment expliquer cette reconnaissance ?<br />
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Même si <em>Othello</em> peut sembler, à première vue, une exception dans le canon shakespearien, en l’étudiant de plus près, on remarque que cette œuvre partage un point commun, un même noyau avec ses prédécesseurs : elle nous fait ressentir de la peur, de la pitié et la douleur des personnages. Car, dans <em>Othello</em>, le Barde immortel se contente de relater une histoire d’amour. En d’autres termes, il laisse de côté les considérations politiques (le trône, la lutte pour le pouvoir...) pour ne garder que la substantifique moelle de la tragédie : <strong>l’émotion</strong>.<br />
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Je remarque que les écrivains sont souvent tentés de raconter des histoires en élargissant le cadre de l’action un maximum, pensant renforcer les enjeux. Finalement, il n’est pas rare de lire des résumés de ce type : <em>« Non seulement le personnage principal est menacé, mais, en fait, c’est l’ensemble du pays qui l’est aussi, ou mieux encore, le monde entier est en danger. »</em> Je ne dis pas que <em>« faire monter les enchères »</em> ou faire de votre personnage une figure messianique, l’Élu n’est pas intéressant dans certains cas (la preuve, <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/06/style-ecriture-rowling.html">la série Harry Potter n’échappe pas à cet archétype</a>), mais n’oubliez pas que la véritable source de la tragédie, c’est le fardeau émotionnel que portent les protagonistes. Cela nécessite donc que l’auteur menace un personnage, un objet, un but, bref, des choses auxquelles le protagoniste tient.<br />
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À partir de là, il s’agit donc d’insister davantage sur les enjeux personnels (par exemple, l’attachement affectif du protagoniste à un objet, etc.), plus que sur de grands enjeux politiques (crise géopolitique...). Du coup, on pourrait résumer ce précepte en une phrase : parfois, il est plus intéressant émotionnellement de voir un personnage essayer de protéger sa bien-aimée que le monde entier.<br />
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<h3>Montrer l’amour</h3><br />
<div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiETg5ONeyvoqq6mKLOEP6JYzo-bRv8KCa2DTHIs6bA_w7Jp_BI5Ju1HZhLNGx9mZgHWtsvJZAAJi-lwWPf5GIo6bPXyXa81t1x8Rxq9_QrzAQ372W27Gj915I6SIxpeBwDzdotJu3x5dM/s1600/etrange-histoire-de-benjamin-button.jpg" imageanchor="1"><img alt="Scène du film L’Étrange Histoire de Benjamin Button, un film fantastique américain réalisé par David Fincher : un homme, incarné par Brad Pitt, qui naît vieux et qui rajeunit au fil des années, et Daisy, sous les traits de l’actrice Cate Blanchett, qui vit une histoire d’amour avec lui tout au long de sa vie." border="0" height="324" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiETg5ONeyvoqq6mKLOEP6JYzo-bRv8KCa2DTHIs6bA_w7Jp_BI5Ju1HZhLNGx9mZgHWtsvJZAAJi-lwWPf5GIo6bPXyXa81t1x8Rxq9_QrzAQ372W27Gj915I6SIxpeBwDzdotJu3x5dM/s640/etrange-histoire-de-benjamin-button.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Au début, Shakespeare dans <em>Othello</em> décrit <strong>une crise intime</strong>. Brabantio, un sénateur vénitien, apprend que sa fille, Desdémone, a quitté le toit paternel pour rejoindre Othello. Il cherche à discréditer le Maure, qui aurait bafoué l’honneur de Brabantio. Cherchant Othello, le père le trouve alors qu’il vient de recevoir une convocation chez le Doge (chef élu de la République de Venise). Brabantio exige une explication, en accusant Othello d’avoir séduit et déshonoré sa fille, mais celui-ci se défend et révèle qu’il a épousé la jeune fille et que le mariage n’a pas été consommé. Son récit est confirmé par Desdémone.<br />
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Pour se défendre, Othello affirme (dans la troisième scène du premier acte) : <em>« elle m’aimait pour les dangers que j’avais traversés, et je l’aimais pour la sympathie qu’elle y avait prise. »</em> En d’autres termes, face au Doge et à Brabantio, Othello raconte comment le récit de sa vie, faite de voyages et d’aventures périlleuses, l’a aidé à conquérir le cœur de Desdémone. D’ailleurs, le Doge répond : <em>« Il me semble qu’une telle histoire séduirait ma fille même. »</em> En ce sens, ce qui semblait être aux premiers abords une crise entre le père et le beau-fils n’éclate pas : les personnages finissent d’ailleurs à se complimenter et se lancer des mots aimables.<br />
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Justement, <strong>résoudre aussi prématurément un conflit</strong> paraît être un choix inhabituel. En expliquant comment les protagonistes sont tombés amoureux, Shakespeare dépeint un couple heureux aux liens forts, authentiques. La tragédie dans cette pièce de théâtre dépend exclusivement de <strong>la désagrégation de leur amour</strong>. C’est en ce sens que le public a besoin de comprendre, de voir que les personnages étaient heureux au début, de telle sorte qu’une fois que leur relation se détériore, il puisse prendre conscience du chemin parcouru. Plus intenses seront les liens personnels qui unissent les deux personnages, plus aiguë sera la charge émotionnelle (lorsque ce lien sera rompu).<br />
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D’ailleurs, l’exemple de la nouvelle fantastique, écrite par Francis Scott Fitzgerald, <em>L’Étrange Histoire de Benjamin Button</em>, illustre ce conseil. Elle raconte l’histoire d’amour de Hildegarde Moncrief, une jeune femme, et Benjamin Button qui naît vieux et rajeunit au fil des années. L’attirance est mutuelle et le mariage ne tarde pas. Tandis qu’Hildegarde vieillit naturellement, Benjamin gagne en jeunesse physique ce qui rend rapidement la perte d’amour très clair. Bilan : la femme de Benjamin déménage en Italie et, comble du comble, son fils, Roscoe, le traite sévèrement et le force à l’appeler <em>« mon oncle »</em>. À ce moment précis, le lecteur, nostalgique, regrette l’amour du début et ce n’est pas sans un pincement au cœur qu’il assiste à leur séparation.<br />
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<h3>Montrer la perte</h3><br />
<div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSFJnW8ZrFkQETtY6WLoE0IzKTDMrY_VGchlD4lCvT6K1SuhLX9eP7HawuEiYrOlU-amDy2szdCG9N3ZfreYTG-kmywWefMy3AyU2MKO_T4tUJ1TXkBvFZRuQjkWS1SU_djyDrJpqgk-M/s1600/titanic-jack-rose-amour-roman.jpg" imageanchor="1"><img alt="Photo extraite de Titanic, film réalisé par James Cameron : Jack et Rose se tiennent à la proue du navire." border="0" height="276" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSFJnW8ZrFkQETtY6WLoE0IzKTDMrY_VGchlD4lCvT6K1SuhLX9eP7HawuEiYrOlU-amDy2szdCG9N3ZfreYTG-kmywWefMy3AyU2MKO_T4tUJ1TXkBvFZRuQjkWS1SU_djyDrJpqgk-M/s640/titanic-jack-rose-amour-roman.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Dans <em>Othello</em>, nous voyons ce qui est perdu dans une scène déchirante à la fin de la pièce. Othello, croyant que Desdémone a été infidèle, décide de la tuer. Il hésite, car il l’aime encore, et malgré les dénégations de sa femme devant ses accusations, il l’étouffe. En l’embrassant une dernière fois, il ne peut pas croire à quel point Desdémone paraît belle et innocente : <em>« Sois ainsi quand tu seras morte, et je vais te tuer, et je t’aimerai après... »</em> Othello est à la fois attirée et repoussée par elle, ce qui crée un étrange paradoxe, à l’origine de la magie intemporelle de la scène.<br />
<br />
Tout comme nous avons besoin de comprendre les liens entre les personnages, nous avons besoin d’observer <strong>le moment où ce lien est vraiment brisé</strong>. Ce moment final entre Desdémone et Othello contraste avec la première scène, durant laquelle leur amour triomphait : la dimension tragique y est bien à son comble.<br />
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D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le célèbre film <em>Titanic</em> de James Cameron a tant ému. On peut citer deux scènes mémorables qui utilisent les ressorts shakespeariens. La première scène est celle durant laquelle Jack (Leonardo DiCaprio) et Rose (Kate Winslet) se tiennent à la proue du navire et où ils ont l’impression de voler. C’est une scène de baiser très romantique. La seconde scène se passe à la fin du film : Jack et Rose attendent d’être secourus. Alors que le bateau de sauvetage se rapproche, Rose se tourne vers Jack, seulement pour se rendre compte qu’il est déjà mort. C’est aussi un moment inoubliable. La manière avec laquelle ces deux scènes se répondent, cet équilibre presque parfait, l’amour et la perte de l’être cher, fait pleurer à la fin et éveille la sensibilité des spectateurs.<br />
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<h3>En pratique</h3><br />
<ol><li>La véritable source de la tragédie est <strong>le fardeau émotionnel</strong> (la peur de perdre un être cher, etc.) que les protagonistes portent.</li>
<li>Ce sont <strong>les enjeux personnels</strong> et <span style="text-decoration: underline;">forcément</span> pas les grands enjeux (politique, etc.), qui ont le plus de résonnance chez le public.</li>
<li>Plus nous comprenons les liens personnels qu’entretiennent les personnages, plus nous nous sentons concernés par les événements, surtout lorsque cette relation spéciale est menacée.</li>
<li>Tout comme nous avons besoin de voir concrètement la nature des rapports entre les personnages, nous avons besoin d’assister au moment où ce lien est vraiment brisé.</li>
</ol><h2>À vous de jouer</h2><br />
<div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgTKD3kAEiU8QkzebPiZFPyh4BrkM9ARQJAg6BnnL9zif3AMHsQD4OIxoiU-67K1Kl4Jao520wHRdZmKHHjNT1-Uw2IuH36r2ZkHaXM1ztiiU_GyCENx2eTT4buvdWHIDXDmeiHZSOUHc/s1600/ecrivain-page-blanche.gif" imageanchor="1"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgTKD3kAEiU8QkzebPiZFPyh4BrkM9ARQJAg6BnnL9zif3AMHsQD4OIxoiU-67K1Kl4Jao520wHRdZmKHHjNT1-Uw2IuH36r2ZkHaXM1ztiiU_GyCENx2eTT4buvdWHIDXDmeiHZSOUHc/s1600/ecrivain-page-blanche.gif" /></a></div><br />
J’espère que vous avez apprécié cette série d’articles, malgré sa longueur. Vous avez désormais plus d’une corde à votre arc pour <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2016/07/raconter-drame-familial.html">créer de l’émotion, de la surprise, de la tension</a>. Ces trois conseils montrent l’importance de <strong>faire un tout cohérent, organique</strong>. Ce travail ne peut se faire complètement que grâce à la <strong>phase de la relecture</strong>, étape où l’aspirant écrivain aura une vision d’ensemble. En effet, pour donner plus d’intensité à une scène, vous avez appris qu’il faut tout préparer : ainsi, si un personnage perd son âme sœur, il faut montrer pourquoi cet être lui était cher, sinon l’événement ne fera ni chaud ni froid au lecteur. Il est nécessaire que le public s’identifie aux protagonistes, comprend leur motivation.<br />
<br />
D’où l’utilité <strong>des procédés subtils</strong> que vous avez découverts comme les prolepses pour transmettre des informations et émouvoir vos lecteurs. Vous avez toutes les armes en main pour pimenter vos œuvres de la <strong>touche tragique</strong> qui les rendra plus belles et intenses (car la tragédie traite des thèmes universels). Surtout, ce qui est important de garder à l’esprit, c’est de créer une progression, une gradation.<br />
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Je vous propose deux exercices.<br />
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Le premier très formateur serait de <strong>regarder un film</strong>, si ce n’est de lire une pièce de théâtre de Shakespeare (pour les plus courageux), en accordant une attention particulière à la façon dont le point culminant est mis en place. Quels sont les outils que le créateur utilise pour raconter son histoire ? Pouvez-vous trouver des exemples de prédiction ou de préfiguration ? Quels sont leurs effets sur l’ensemble ?<br />
<br />
Le deuxième exercice, tout aussi prenant, serait d’<strong>imaginer un secret de famille</strong> — quelque chose de douloureux ou terrible. Ensuite, créez deux personnages : celui qui tente d’exposer le secret et un autre qui essaie de le cacher. Enfin, planifiez l’histoire sans rentrer dans les détails et écrivez une scène. Quelle est la nature de ce secret ? Le secret sera-t-il exposé au grand jour ? Divisera-t-il la famille ? Il va de soi que vous pouvez partager votre travail en commentaire et je m’engage même à vous donner mon avis. À vous de voir !<br />
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<h2>Bonus</h2><br />
Vous en voulez plus ? L’article est suffisamment dense. Cependant, je propose aux plus curieux d’autres <a href="http://adelaidescreenwriter.blogspot.com/2013/10/book-review-shakespeare-for.html">lignes percutantes relevées par Henry Sheppard (un écrivain australien) dans <em>Shakespeare for Screenwriters</em></a>. Les voici :<br />
<ol><li>Le public aime voir les personnages <strong>prendre des choix inattendus</strong> ;</li>
<li>Parfois, il est préférable de <strong>ne pas limiter vos personnages à une unique motivation</strong> qui ne change pas au cours de l’histoire ;</li>
<li>Faites en sorte que vos personnages aient une décision importante à prendre puis faites en sorte que les arguments pour et contre soient du même nombre (rien de tel qu’<strong>un gros dilemme</strong> !) ;</li>
<li>Les personnages obsédés doivent montrer qu’ils sont différents des autres personnages qui les entourent ;</li>
<li>Une bonne comédie nécessite <span style="text-decoration: underline;">au moins</span> un accident, <strong>un hasard</strong>, ou un <em>twist</em> (retournement de situation) ironique ;</li>
<li>Une <strong>coïncidence</strong> peut réussir quelque chose de remarquable (rappeler au lecteur que la vie est imprévisible dans le sens positif ou négatif) ;</li>
<li>Personne ne veut regarder un couple heureux ;</li>
<li>Les <strong>héros imparfaits</strong> sont les seuls qui méritent que les lecteurs s’intéressent à eux ;</li>
<li><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/05/8-regles-de-kurt-vonnegut-pour-ecrire.html">Chaque personnage doit vouloir quelque chose</a> ;</li>
<li>Si le personnage va changer, le public a besoin de voir exactement comment et pourquoi cela lui arrive ;</li>
<li>Afin que les arcs de vos personnages fonctionnent, les changements doivent être suffisamment importants ;</li>
<li>C’est la situation et pas le dialogue, qui génère les fous rires ;</li>
<li>Plus vos personnages souffrent, mieux ce sera ;</li>
<li>Le véritable secret d’un bon héros est <strong>un bon méchant</strong> ;</li>
<li>L’antagoniste que nous ne voyons pas venir est beaucoup plus effrayant que celui que nous anticipons ;</li>
<li>Raconter des scènes où les deux protagonistes (amoureux) vivent le pur bonheur est une étape nécessaire pour créer une histoire d’amour convaincante ;</li>
<li>Le secret de réussite de l’histoire d’amour entre Roméo et Juliette est qu’elle se termine ;</li>
<li>N’ayez pas peur de vous inspirer du travail d’autres auteurs (c’est ce que faisait Shakespeare), mais assurez-vous de toujours <strong>apporter votre propre touche</strong>.</li>
</ol>Je n’ai pas l’intention de développer chaque point. Il serait difficile et contre-productif d’espérer atteindre l’exhaustivité. Néanmoins, si un conseil vous intéresse en particulier, vous pouvez me demander de le développer, en commentant l’article ou en <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/p/contactez-moi.html">me contactant</a>.<br />
<br />
Une dernière remarque, mes chers. Il est loin le temps où je mettais à jour le blogue à un rythme hebdomadaire. Pour autant, je vous promets quand même, dans la mesure du possible, de nouveaux contenus bien frais. Vous pouvez même me suggérer des idées d’articles. Je me ferais un plaisir de réfléchir à vos propositions. C’est à vous de décider de l’avenir du blogue et de ce que vous désirez y lire !<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5X-K-PNNhKz8ykmXFnDZt1DT98-b2wwjtuxBYccqvtMN7auuKXz94H1E5SZhWmXX8YZhSoX4ZanueIqJUSjF_3dc9jYq0tfYmw3ga6wRGny8llb7vBUdbQO0-Nbug3Effz80-g-SbCps/s1600/facteur-contacter-site-web.gif" imageanchor="1"><img alt="Image d’un facteur qui reçoit du courrier." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5X-K-PNNhKz8ykmXFnDZt1DT98-b2wwjtuxBYccqvtMN7auuKXz94H1E5SZhWmXX8YZhSoX4ZanueIqJUSjF_3dc9jYq0tfYmw3ga6wRGny8llb7vBUdbQO0-Nbug3Effz80-g-SbCps/s400/facteur-contacter-site-web.gif" title="" /></a><br />
<br />
Bien à vous !</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-23248919827852926192016-07-15T00:02:00.000+02:002019-02-12T20:41:45.172+01:00Trois techniques avancées pour créer de l’émotion, de la surprise, de la tension, bref, transporter votre lecteur : imaginer un climax inévitable, mais imprévisible — Partie 2<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgC3FWOQx3oVQNB3ZLI9k3IUbPhSUdZJOl6ZP89DBjF0rPDLKL9qZPustQKwk46WdDZU3FjjD4G4YOysMBTt_mGWiSzXX_GxcvkgO_tQzQwhEkT72n9OMkH8ulOkAfjh7-Ho5APsUbXx94/s1600/commencer-ecrire-roman.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Femme écrivant à la main devant son ordinateur." border="0" height="333" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgC3FWOQx3oVQNB3ZLI9k3IUbPhSUdZJOl6ZP89DBjF0rPDLKL9qZPustQKwk46WdDZU3FjjD4G4YOysMBTt_mGWiSzXX_GxcvkgO_tQzQwhEkT72n9OMkH8ulOkAfjh7-Ho5APsUbXx94/s1600/commencer-ecrire-roman.jpg" title="" width="498" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><em>« Certains sont là depuis longtemps, un appareil photo en bandoulière, ils attendent avec patience <strong>le climax promis</strong>. »</em> Hélène Dorion</td></tr>
</tbody></table>
Si nous avons étudié, dans le précédent article, le premier conseil d’écriture qui consiste à <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2016/07/raconter-drame-familial.html#more" target="_blank">raconter un bon drame familial</a>, aujourd’hui, il s’agira de travailler <strong>le climax de vos romans</strong>, étape ô combien importante ! D’ailleurs, William Shakespeare n’oserait dire le contraire !<br />
<br />
En effet, dans tout roman digne de ce nom, l’histoire monte progressivement en intensité et aboutit à un point culminant appelé climax, moment de tension ultime qui précède le dénouement.<br />
<br />
Mon but pour ce billet sera justement de vous aider à travailler ce point de non-retour dans votre intrigue (source d’émotion et de suspens) pour que votre livre ait l’effet de montagnes russes. Une fois engagé, le lecteur ne devrait plus pouvoir abandonner votre récit avant d’en voir le fin mot. Alors, prêt à monter dans le manège ?<br />
<a name='more'></a><br />
<h2>
Deuxième technique dramatique pour dynamiter votre histoire : les climax devraient être inévitables (mais imprévisibles)</h2>
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<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjP6PnugmL2CGkr3alXinWWX-OzMZksPZFhrF8GoN0tlK59YbQMIh9guZMP5UGg6RSphhIkotvHcBmmPKX2ytyjVq5sigLRrQRl__2szav85m06V7YHx5gJJa20Sf9OLcuqzW3ApITut8o/s1600/structure-histoire-climax.jpg" imageanchor="1"><img alt="Structure narrative d'une histoire (le modèle de Syd Field)." border="0" height="238" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjP6PnugmL2CGkr3alXinWWX-OzMZksPZFhrF8GoN0tlK59YbQMIh9guZMP5UGg6RSphhIkotvHcBmmPKX2ytyjVq5sigLRrQRl__2szav85m06V7YHx5gJJa20Sf9OLcuqzW3ApITut8o/s640/structure-histoire-climax.jpg" title="Le modèle de Syd Field." width="499" /></a></div>
<br />
Les lecteurs fidèles de ce blogue devraient avoir en tête les <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/11/et-sil-suffisait-dun-pas-pour-passer.html">conseils de Vince Gilligan</a> qui citait le compositeur américain Henry Mancini : <em>« Il a dit quelque chose comme, et je paraphrase ici, “je pense que les meilleures compositions musicales sont celles qui vous surprennent par moments, mais qui, dans d’autres, vous donnent l’impression de savoir dans quel sens vous vous dirigez. Et justement le sentiment de satisfaction dérive de cette fatalité ou cette inéluctabilité. Dans un sens, c’est le résultat du <strong>principe d’inévitabilité</strong>.” »</em><br />
<br />
La célèbre pièce de théâtre, <em>Roméo et Juliette</em>, mille et une fois joués, illustre à merveille ce conseil. Mais, avant d’entrer dans le détail, permettez-moi de vous partager un indice :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« JULIETTE : Ami, je le voudrais aussi, mais je te tuerais à force de caresses. Bonne nuit ! bonne nuit ! Si douce est la tristesse de nos adieux que je te dirais : bonne nuit ! jusqu’à ce qu’il soit jour. (Elle se retire.) »</em></blockquote>
<br />
Vous vous demandez bien pourquoi la pièce, <em>Roméo et Juliette</em>, est considérée comme l’une des œuvres les plus tragiques. Est narrée l’histoire de deux amants dont l’amour est compromis par la rivalité de leur famille respective. Bon nombre de personnes voient le tragique de l’œuvre dans cet amour inconditionnel qui unit les deux tourtereaux. Pourtant, le résultat aurait-il été le même si Roméo et Juliette finissaient par vieillir et se quereller ?<br />
<br />
Non. Dans la scène finale, Roméo et Juliette se donnent la mort. Si cette fin résonne toujours, c’est parce qu’elle est la conclusion inévitable d’un amour parfait, si bien que le spectateur se demande comment l’intrigue aurait pu se clôturer autrement. Dès lors, il apparaît que le sentiment d’inévitabilité fait tout le sel et la maestria de la plume shakespearienne. Mais, justement, comment le Barde immortel a-t-il pu insuffler <strong>ce sens de la fatalité</strong>, tout en évitant que sa fin soit prévisible ?<br />
<br />
Pour ce faire, Shakespeare recourt à trois outils.<br />
<br />
<h3>
La prolepse</h3>
<div style="text-align: center;">
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs7Bcajxxk7sSZ1JeIq7dDJLwzKtg7Gj_hyU9zqn_mDUpvIG4Hq_R1i1Hmgyj4MNZL-LovTtEiB2W5aePoMlefJC8pzZo50CQVDuXvS1fY1fh6Wa7Aw1WAiVLyitk5u6XS7OV6mQ-NXK8/s1600/romeo-juliette-amour-shakespeare-film.jpg" imageanchor="1"><img alt="Roméo et Juliette s’entrelaçant dans l’adaptation cinématographique de Franco Zeffirelli." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs7Bcajxxk7sSZ1JeIq7dDJLwzKtg7Gj_hyU9zqn_mDUpvIG4Hq_R1i1Hmgyj4MNZL-LovTtEiB2W5aePoMlefJC8pzZo50CQVDuXvS1fY1fh6Wa7Aw1WAiVLyitk5u6XS7OV6mQ-NXK8/s1600/romeo-juliette-amour-shakespeare-film.jpg" title="" /></a></div>
<br />
La première est la prolepse (ou anticipation). C’est une figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard dans l’intrigue. Dès les premières lignes de <em>Roméo et Juliette</em>, Shakespeare fait un choix inattendu : il révèle la fin de la pièce. Le chœur nous apprend alors que Roméo et Juliette vont tomber amoureux et mourir :<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« Deux familles, égales en noblesse,</em><br />
<em>Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,</em><br />
<em>Sont entraînées par d’anciennes rancunes à des rixes nouvelles</em><br />
<em>Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens.</em><br />
<em>Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies</em><br />
<em>A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d’amoureux</em><br />
<em>Dont la ruine néfaste et lamentable</em><br />
<em>Doit ensevelir dans leur tombe l’animosité de leurs parents. »</em></blockquote>
<br />
Cependant, si cette solution semble contre-intuitive, elle permet de piquer au vif la curiosité du public : en effet, très tôt, ce dernier apprend qu’il assistera à un conte délicieusement sanglant, savant cocktail de sexe, de violence et de mort. Donc, la leçon à retenir : beaucoup d’auteurs ont peur que révéler leur climax (ou <strong>point culminant</strong>) avec une prolepse revienne à gâcher le sentiment de surprise. Que nenni !<br />
<br />
À cet égard, si nous lisons le roman de Gabriel García Márquez, <em>Cent ans de solitude</em>, la prolepse, utilisée, ne diminue en rien l’intensité du récit. Elle renvoie les personnages à une situation postérieure aux faits racontés. Ainsi, le romancier colombien révèle dès la première phrase : <em>« Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace. »</em> Mais, connaissons-nous pour autant les détails ? En fait, connaître le résultat n’implique pas forcément connaître les causes.<br />
<br />
Donc, <a href="http://www.lanthologiste.fr/fin-decouverte/" target="_blank">prédire ne ruine pas au lecteur la fin</a> ; au contraire, le faire peut donner une nouvelle signification ou résonnance à votre histoire. De fait, l’enjeu narratif ne réside plus seulement dans la progression dramatique, ni dans le suspense dans la mesure où <span style="text-decoration: underline;">certains</span> événements futurs sont dévoilés d’emblée, mais <strong>la richesse du détail</strong> et l’arrière-plan psychologique. La question devient donc portée sur le <strong>comment</strong> et le <strong>pourquoi</strong>, plus que sur ce qui se passera.<br />
<br />
<h3>
La préfiguration</h3>
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAJXv7my1xqEsKj_zQarLt5MsrrASycz-kYZMalXkib3JBg-4AdbDyUIb4ArpT9o3SPRWNTxa730pJg3F7EVM3k5IHciV0mjTUKA4SGsTYGPHzMCiO5_Oidtqw1mpHrZOI2-rnAMzmWbQ/s1600/les-grandes-esperances-film-dickens.jpg" imageanchor="1"></a><img alt="Scène du film, Les Grandes Espérances, réalisé par David Lean en 1946." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAJXv7my1xqEsKj_zQarLt5MsrrASycz-kYZMalXkib3JBg-4AdbDyUIb4ArpT9o3SPRWNTxa730pJg3F7EVM3k5IHciV0mjTUKA4SGsTYGPHzMCiO5_Oidtqw1mpHrZOI2-rnAMzmWbQ/s1600/les-grandes-esperances-film-dickens.jpg" title="" /></div>
<br />
L’un des outils les plus négligés par les auteurs est la <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/12/image-centrale-roman.html">symbolique dans les romans</a>. La préfiguration (ou <em>foreshadowing</em> en anglais) désigne l’action de suggérer un ensemble de signes, de symboles qui, une fois analysés rétrospectivement, apparaissent comme des indices évidents. Le but est de donner aux lecteurs un avant-goût de ce qui est à venir, mais de manière plus subtile et moins directe qu’une prolepse. Les écrivains les plus malicieux s’en servent même pour brouiller les pistes (par exemple, dans les romans policiers).<br />
<br />
Shakespeare fait de la préfiguration dans tous les actes de <em>Roméo et Juliette</em>, plus précisément dans les moments les plus importants pour la vie des personnages. En effet, lorsque Juliette voit pour la première Roméo (dans la deuxième scène du premier acte), celle-ci annonce à sa nourrice :<br />
<br />
<em>« Va demander son nom. </em><br />
<em>S’il est marié, mon cercueil pourrait bien être mon lit nuptial. »</em><br />
<br />
Aussi étrange que cela puisse paraître, la première pensée de Juliette en rencontrant Roméo porte sur la mort. Et ce n’est pas la dernière fois qu’elle en parle. Juste avant qu’ils consomment leur mariage, Juliette insiste :<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« Viens, Roméo, viens : tu feras le jour de la</em><br />
<em>nuit, quand tu arriveras sur les ailes de la nuit, plus éclatant que</em><br />
<em>la neige nouvelle sur le dos du corbeau. Viens, gentille nuit ;<br />
</em><em>viens, chère nuit au front noir donne-moi mon Roméo, et, quand</em><br />
<em>il sera mort, prends-le et coupe le en petites étoiles, et il rendra la</em><br />
<em>face du ciel si splendide que tout l’univers sera amoureux de la</em><br />
<em>nuit et refusera son culte à l’aveuglant soleil… »</em></blockquote>
<br />
Dans la scène du balcon, elle réitère son funeste présage :<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« Ô, Dieu ! j’ai dans l’âme un présage fatal. Maintenant</em><br />
<em>que tu es en bas, tu m’apparais comme un mort au fond</em><br />
<em>d’une tombe. Ou mes yeux me trompent, ou tu es bien pâle. »</em></blockquote>
<br />
Néanmoins, l’exemple le plus probant de la préfiguration reste la fausse mort de Juliette dans le quatrième acte, qui agit comme un avant-goût de la scène finale. En effet, pour les non-connaisseurs, Juliette décide de prendre une potion qui lui donnera l’apparence de la mort, car ses parents veulent la marier de force à un autre homme que Roméo (leurs deux familles respectives étant en conflit).<br />
<br />
Tout au long de son chef-d’œuvre (excusez du peu !), Shakespeare se réfère à la mort à plusieurs reprises, laissant même sous-entendre que Roméo et Juliette étaient désireux de mourir, en contrepartie de leur amour. Même si la prolepse révèle la mort imminente du couple, les spectateurs que nous sommes espérons contre toute attente l’inverse, à savoir leur triomphe. Justement, le tragique de situation naît de <strong>la tension constante</strong> entre ce que le spectateur souhaite secrètement (la victoire de leur amour) et ce qu’il voit (leur perte) alors même que les protagonistes sont sur le point de réussir à vivre librement leur relation.<br />
<br />
Une utilisation fichtrement intéressante de la préfiguration, à mon sens, se trouve dans le livre de Charles Dickens, <em>Les Grandes Espérances</em>. Pour résumer, Philip Pirrip, dit « Pip » est un orphelin élevé par sa sœur, très sévère. Philip s’en va souvent pleurer seul dans le cimetière. C’est là que se produit un événement qui conditionne son existence entière : il aide le forçat évadé Abel Magwitch à se débarrasser de ses chaînes. Bien plus tard, après de nombreuses péripéties, Philip, qui peut poursuivre son éducation grâce à de mystérieuses subventions, se sait promis à la vie dorée d’un individu fortuné. Installé à Londres, il oublie et méprise son milieu d’origine, et aspire à devenir gentilhomme. Son bienfaiteur se fait connaître. Ce n’est autre que l’ancien forçat évadé…<br />
<br />
Dans le passage susmentionné, l’écrivain anglais fait de la description des conditions météorologiques, une préfiguration des bouleversements à venir dans la vie du narrateur qui n’est autre que Philip. Son destin basculera. Cet extrait se situe avant que Philip ne découvre que son bienfaiteur qui paie ses études est le forçat Magwitch. Le voici :<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« Il faisait un temps affreux, orageux et humide, et la boue, la boue, l’affreuse boue était épaisse dans toutes les rues. Depuis plusieurs jours, un immense voile de plomb s’était appesanti sur Londres, venant de l’Est, et il s’étendait sans cesse, comme si dans l’Est il y avait une éternité de nuages et de vents. Si furieuses avaient été les bouffées de la tempête, que les hautes constructions de la ville avaient eu le plomb arraché de leurs toitures. Dans la campagne, des arbres avaient été déracinés et des ailes de moulin emportées. De tristes nouvelles arrivaient de la côte, on annonçait des naufrages et des morts. De violentes pluies avaient accompagné ces rafales de vent. Le jour qui finissait, au moment où je m’asseyais pour lire, avait été le plus terrible de tous. »</em></blockquote>
<br />
Mais, au-delà de simplement préfigurer ce qui va suivre dans le récit (car, de la même manière que les vents se déchaînent sur Londres, l’apparition du fugitif Magwitch met en péril l’existence de Pip), cet extrait met en lumière le chaos intérieur qui agite Pip. En d’autres termes, la description d’un lieu devient la description de <strong>l’état intérieur du personnage</strong>. Selon <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Grandes_Esp%C3%A9rances#Un_r.C3.A9alisme_romantique_et_symbolique">Wikipédia</a>, <em>« cet envahissement de la ville par les éléments, et de la phrase par l’accumulation des mêmes mots : boue, tempête, humidité, est plus qu’un exercice de style, c’est l’irruption, ici celle d’un étranger en marge, qui, bouleversant le cosmos et les vies, se trouve provisoirement maître du destin.</em> […] <em>L’image du monde de Dickens est à celle de sa personnalité : du réel, il ne retient que ce qui l’émeut, son réalisme restant au service de son humanité. La poésie de son univers est celle de son moi qui se projette dans les choses et les êtres, et qu’ils réfléchissent ; et naît la féerie parce que l’auteur a rendez-vous avec son être, même l’exagération, le fantastique prenant valeur de révélation. »</em><br />
<br />
Cette technique est très puissante, car elle est <strong>organique</strong> (elle forme un tout, une unité) et, selon <a href="http://www.theparisreview.org/interviews/6293/the-art-of-screenwriting-no-4-matthew-weiner">Matthew Weiner, le créateur de la série <em>Mad Men</em>, elle fait appel au subconscient</a>. Mais, me diriez-vous, quand et comment mettre à profit cette méthode ? Parfois, il faut dire moins et en montrer plus. À cet égard, monsieur Weiner déclare :<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« J’ai appris à ne pas remettre en question <strong>le pouvoir d’évocation</strong> </em>[du subconscient]<em>. Lorsque vous voyez un personnage marcher dans un couloir sombre, vous savez qu’il a peur. Nous n’avons pas besoin d’expliquer pourquoi c’est effrayant. Pourquoi ce personnage traverse-t-il un couloir sombre, alors qu’il souhaite récupérer ses enfants de l’école ? Parce qu’il a peur que quelqu’un lui rapporte une mauvaise nouvelle sur ses enfants. Il est inquiet à l’idée d’entendre des propos, qui donnerait une mauvaise image sur la manière dont il a éduqué ses enfants, des propos qui remonteraient à sa propre enfance. Toutes ces tentatives d’explication, nous n’en parlons jamais. Et j’essaie de ne pas en parler ici. Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi avez-vous pensé à cette idée ? Vous ne pouvez pas tricher et dire aux gens ce qui se passe </em>[explicitement]<em>, car ils ne l’apprécieraient pas, même s’ils disent qu’ils veulent ça. </em><em> </em>[…]<br />
<br />
<em>Prenez le risque d’appliquer l’idée extrême, l’idée embarrassante, l’idée qui est dans votre subconscient. Avant de Les Soprano </em>[une série]<em>, quand quelqu’un me dit qu’il fallait rendre tout ça plus profond, je ne savais pas ce qu’ils voulaient dire. Ou bien, je le savais au fond de moi, mais je savais aussi que c’était la seule idée qui m’avait traversé l’esprit et que je ne voulais pas utiliser. Voir Peggy </em>[un personnage]<em> venir dans le bureau de Don </em>[son supérieur]<em> alors que ce dernier vient d’avoir un bébé, la voir lui demander une augmentation qu’il refuse. Ensuite, la voir observer les cadeaux pour enfants </em>[sur le bureau de Don]<em>, si bien que nous savons qu’elle pense à son propre bébé qu’elle a abandonné à l’adoption. Puis, l’entendre dire à Don : “Tu as tout, si ce n’est encore plus.” Il y a quelque chose de <strong>gênant</strong> dans cette scène. <span style="text-decoration: underline;">Une scène qui parlait seulement d’une femme à qui l’on refusait une augmentation de salaire devient une scène reflétant toute sa vie.</span> Ça a été le genre de chose que j’appris, en travaillant travailler avec David Chase </em>[le créateur des <em>Soprano</em>]<em>. »</em></blockquote>
<br />
<h3>
Le retournement de situation</h3>
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib3bFZ8RQIO4GI1RbVTHCXufBnq-nwg76YiJ630NJ1FYcDjYSakV5eEnK5x8MnuZNZVpaTVEcQiM7-rsE8XuOnef-KONY4ZTW-prV_YKhNgl401X-5qkDTpgJtL-1eEgb7i7ePR3CSFJc/s1600/hitchcock-suspens-bombe.gif" imageanchor="1"><img alt="Photo d'une femme lisant un livre dans un film d'Alfred Hitchcock." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib3bFZ8RQIO4GI1RbVTHCXufBnq-nwg76YiJ630NJ1FYcDjYSakV5eEnK5x8MnuZNZVpaTVEcQiM7-rsE8XuOnef-KONY4ZTW-prV_YKhNgl401X-5qkDTpgJtL-1eEgb7i7ePR3CSFJc/s1600/hitchcock-suspens-bombe.gif" title="" /></a></div>
<br />
La mort de Roméo et Juliette est inévitable. Nonobstant, malgré toutes les préfigurations, les réflexions morbides, le public ne pouvait toujours pas prédire la manière exacte avec laquelle l’intrigue se terminerait. En effet, nous ne pouvions pas prévoir que la lettre de Juliette à Roméo expliquant sa fausse mort disparaisse, que Roméo arrive pendant que Juliette est encore sous l’effet de la potion et que, pensant Juliette morte, Roméo se donne la mort, avant que Juliette ne se réveille plus tard puis en fasse de même. Le climax est donc inévitable, mais imprévisible, car, avant la fin, Shakespeare déroule <strong>une série de surprises et de rebondissements</strong>.<br />
<br />
Dès lors, plutôt que de concentrer la tension sur un petit laps de temps, les informations et les indices que le public reçoit à travers les préfigurations doivent avoir l’effet de ce qu’Alfred Hitchcock appelait une « bombe sous la table » : elles doivent faire monter progressivement le suspense jusqu’à l’explosion. Nous redoutons que le climax, la scène cathartique s’enclenche sur scène et, quand elle arrive, elle n’en devient que plus marquante, saisissante. On peut citer comme exemple littéraire le roman de Stephen King, <em>Shining, l’enfant lumière</em>, publié en 1977, où la folie du personnage principal devient de plus en plus clair jusqu’a ce qu’il s’en prenne à sa propre famille.<br />
<br />
Pour ceux qui ne connaissent pas l’image de la « bombe sous la table », lisez <a href="http://www.telerama.fr/cinema/hitchcock-en-6-lecons,64727.php">cet entretien, qu’Alfred Hitchcock a accordé à François Truffaut</a> ; le jeune cinéaste demande au maître de revenir sur ce qu’il entend par suspense.<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<em>« Il y a peut-être une bombe sous cette table et notre conversation est très ordinaire, il ne se passe rien de spécial, et tout d’un coup : boum, explosion. Le public est surpris, mais, avant qu’il ne l’ait été, on lui a montré une scène absolument ordinaire, dénuée d’intérêt. Maintenant, <strong>examinons le suspense</strong>. La bombe est sous la table et le public le sait, probablement parce qu’il a vu l’anarchiste la déposer. Le public sait que la bombe explosera à une heure et il sait qu’il est une heure moins le quart — il y a une horloge dans le décor ; la même conversation anodine devient tout à coup très intéressante parce que le public participe à la scène. Il a envie de dire aux personnages qui sont sur l’écran : “Vous ne devriez pas raconter des choses si banales, il y a une bombe sous la table, et elle va bientôt exploser.” Dans le premier cas, on a offert au public <span style="text-decoration: underline;">quinze secondes de surprise</span> au moment de l’explosion. Dans le deuxième cas, nous lui offrons <span style="text-decoration: underline;">quinze minutes de suspense</span>. »</em></blockquote>
<br />
<h3>
En pratique</h3>
Ce que nous pouvons apprendre de Shakespeare, c’est que prolepse et préfiguration sont des moyens efficaces pour renforcer la dimension tragique et le suspense dans votre roman. Comme le public sait, dans une certaine mesure, ce qui l’attend, la fin lui apparaît inévitable. Faire en sorte que la fin soit chargée de rebondissements choquants empêche le point culminant (le climax) de devenir prévisible.<br />
<br />
<ol>
<li><strong>Prédire</strong> (une prolepse) et <strong>préfigurer</strong> (des indices sur ce qui se passe dans la suite) sont des outils essentiels pour préparer votre point culminant ou votre climax.</li>
<li>Si vous souhaitez imaginer une fin appropriée à votre histoire, annoncez-la à l’aide de prolepses et des préfigurations.</li>
<li>Un autre point. La préfiguration et les prolepses ne gâcheront guère la surprise de la fin : utilisées intelligemment, elles la renforceront.</li>
<li>Trouvez, avant la fin, <strong>un twist satisfaisant </strong>qui l’empêche de paraître prévisible.</li>
</ol>
<br />
<h2 style="text-align: left;">
Conclusion</h2>
Bientôt la troisième et dernière partie qui traitera de l’importance d’<strong>octroyer des enjeux personnels à vos personnages</strong>, toujours dans le but d’améliorer l’impact émotionnel de votre roman. Enfin, attendez-vous en supplément à des exercices pour mettre en application toutes les méthodes présentées.<br />
<br />
J’espère que vous avez autant de plaisir à lire cet article que moi à l’écrire (oui, ça demande beaucoup du travail, mais je le fais avec passion et enthousiasme).<br />
<br />
D’ailleurs, n’hésitez pas à <strong>donner votre avis</strong>, poser une question ou compléter un point ! Dites ce que vous pensez (pour l’instant, j’ai peu de retours). Je serais ravi de discuter avec vous. D’ailleurs, je n’attends que ça…<br />
<br />
<h3 style="text-align: left;">
Bonus :</h3>
Vous avez été bien gentil. Pour finir, je vous laisse écouter cette agréable musique.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/v2TuuesVFLY" width="480"></iframe></div>
</div>
Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-58857185782542215802016-07-10T19:55:00.002+02:002019-02-12T20:41:59.048+01:00Trois techniques avancées pour créer de l’émotion, de la surprise, de la tension, bref, transporter votre lecteur : raconter un bon drame familial (à la manière de Shakespeare) — Partie 1<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgSvpuexypBZ27QCmgPd7uRl8Mop067scvqaEwtH0r8QHH2xftjbtDIXirE3x-BMGTuHiMo0QL47h5KCLGeokyxDZCyFwN8CubOtS3rrMh8KGtYlnuA3OHxyoPgDSZLdqWeeCBzDAYOmU/s1600/lecture-livre-choquant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Une lectrice trouvant un livre choquant." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgSvpuexypBZ27QCmgPd7uRl8Mop067scvqaEwtH0r8QHH2xftjbtDIXirE3x-BMGTuHiMo0QL47h5KCLGeokyxDZCyFwN8CubOtS3rrMh8KGtYlnuA3OHxyoPgDSZLdqWeeCBzDAYOmU/s1600/lecture-livre-choquant.jpg" title="Comment faire passer vos romans au niveau supérieur ?" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Tous les écrivains devraient connaître ces trois techniques qu’utilisait le dramaturge anglais, William Shakespeare, pour <strong>envoûter et transporter son public</strong>.</td></tr>
</tbody></table><br />
Parmi les choses qu’un lecteur recherche dans un livre, on retrouve bien sûr les codes d’un genre, le traitement de thèmes qui l’intéressent, un style d’écriture plus ou moins érudit, mais surtout une bonne histoire…<br />
<br />
Parfois, une intrigue haletante peut faire oublier d’autres défauts. Par exemple, beaucoup ont reproché à l’écrivain suisse Joël Dicker d’avoir adopté <a href="http://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-litteraire-2012/20121112.OBS9048/lettre-ouverte-aux-detracteurs-de-joel-dicker.html">un style d’écriture « pauvre »</a> dans son roman, <em>La Vérité sur l’affaire Harry Quebert</em>, qui lui a pourtant valu en 2012 le Grand prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt des lycéens. Cependant, la majorité des observateurs s’accordent sur son habileté à enchaîner les rebondissements à un rythme soutenu.<br />
<br />
La dramaturgie est un art qui s’apprend. Je vous propose aujourd’hui de découvrir quelques techniques pour dynamiter votre histoire et <strong>susciter l’intérêt chez le lecteur</strong>. Pour l’élaboration de cet article, je me suis inspiré des conseils prodigués dans le livre, <em>Shakespeare for Screenwriters : Timeless Writing Tips from the Master of Drama</em> de <a href="https://www.writersstore.com/authors/jm-everson/">J.M. Evenson</a>, une spécialiste des œuvres de Shakespeare.<br />
<a name='more'></a><br />
Oui, vous avez bien lu : Shakespeare, surnommé par ses pairs le « Barde immortel ». Ses pièces de théâtre comme <em>Hamlet</em> et <em>Roméo et Juliette</em> sont des classiques incontournables. Et ce n’est pas un hasard, s’il a influencé des générations d’écrivains tels que Herman Melville, Charles Dickens ou William Faulkner et s’il est abondamment cité, souvent imité (rarement égalé ?).<br />
<br />
<h2>Une définition de la dramaturgie</h2><br />
Il faut bien commencer par le commencement (quel joli pléonasme). Le site <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dramaturgie">Wikipédia</a> définit la <strong>dramaturgie</strong> comme <em>« l’art de transformer une histoire, vraie ou imaginaire, en un récit construit, comportant un ou des personnages en action »</em> et la dramaturgie <em>« peut être utilisée en plusieurs domaines »</em>. En particulier, en littérature, la dramaturgie désigne <em>« l’art du récit par son évocation écrite figée »</em>.<br />
<br />
Sans rentrer dans le détail, c’est dans la Grèce antique qu’est née le concept de dramaturgie en tant que tel avec pour traité fondateur, la <em>Poétique</em> écrit par Aristote. Ce dernier, qui étudie les tragédies de son temps, en vient à la conclusion que <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Po%C3%A9tique_(Aristote)#Parties_de_la_trag.C3.A9die">tout drame peut être analysé selon six éléments</a> : complot, thème, personnages, langage, rythme et spectacle. Pour plus d’informations, les liens parsemés ici et là dans l’article pourront étancher la soif de connaissance des plus curieux.<br />
<br />
Ce qui est intéressant à relever dans la pensée aristotélicienne, c’est qu’elle considère qu’une tragédie est bonne, si elle présente <strong>une action complexe</strong> (où le changement s’effectue «<em> par reconnaissance ou péripétie, ou les deux ensemble »</em>), à l’opposé des <em>« histoires à épisodes »</em>, c’est-à-dire <em>« celles où les épisodes se succèdent sans vraisemblance ni nécessité. »</em> Pour résumer, l’art de la dramaturgie suppose justement de donner une cohérence à une histoire et ne pas simplement empiler des événements sans queue ni tête (écueil tant commis dans les séries télévisées du dimanche).<br />
<br />
Selon Aristote, seule une bonne tragédie peut permettre au spectateur d’atteindre <strong>la <em>catharsis</em></strong> où il s’agit de libérer les spectateurs de leurs passions en les exprimant symboliquement. En cela, la catharsis peut se comprendre, à la manière du rêve, comme un accomplissement des désirs, ou un exorcisme des craintes. Justement, ce qui fait l’universalité des pièces de Shakespeare, c’est sa capacité à jouer habilement des sentiments du spectateur.<br />
<br />
<h2>Première technique dramatique pour dynamiter votre histoire : <em>« Je n’ai pas besoin d’ennemis, j’ai de la famille. »</em> (Jean-Jacques Peroni)</h2><br />
<div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkGitJBH1d8JnTJsW-SWD1uUeEFJLmp55XXC9rHkv_yK_tJEY8T0IqtyQXyp5UHsNvTEuHQ4iZixUrCbmuKksPNGqLzjk6VfHnsde5tJKzQddKakrOGSUjgbFXnABj8aJwZ1PaDurX8Lo/s1600/famille-dispute-vacances.jpg" imageanchor="1"><img alt="Une famille en vacances en pleine dispute." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkGitJBH1d8JnTJsW-SWD1uUeEFJLmp55XXC9rHkv_yK_tJEY8T0IqtyQXyp5UHsNvTEuHQ4iZixUrCbmuKksPNGqLzjk6VfHnsde5tJKzQddKakrOGSUjgbFXnABj8aJwZ1PaDurX8Lo/s1600/famille-dispute-vacances.jpg" title="" /></a></div><br />
C’est là qu’entre en jeu l’auteure de l’essai, <em>Shakespeare for Screenwriters : Timeless Writing Tips from the Master of Drama</em>. Elle se propose d’étudier l’œuvre de William Shakespeare, en en relevant les grandes lignes de force et les thématiques, puis d’en tirer des enseignements. Loin de moi l’idée de transposer ici les analyses et les conseils prodigués par la dame dans toute leur richesse, mais je m’en servirai de certains passages comme un fil conducteur à cet article, avec lequel je broderai ensuite à ma guise.<br />
<br />
<h3 style="text-align: left;">Vous voulez créer un drame efficace ? Brisez une famille…</h3><br />
<blockquote class="tr_bq"><em>« <strong>LE ROI</strong></em><em>— Pars quand tu voudras, Laertes : le temps t’appartient, emploie-le au gré de tes plus chers caprices. — Eh bien ! Hamlet, mon cousin et mon fils…</em><br />
<strong><em>HAMLET</em></strong><em>, à part</em><em>— Un peu plus que cousin, et un peu moins que fils. »</em></blockquote><br />
Cet aparté du personnage éponyme de la pièce, <em>Hamlet</em>, doit se comprendre dans un sens ironique : en effet, le roi, Claudius, qui s’adresse à lui de la sorte (<em>« mon cousin et mon fils… »</em>) est l’oncle d’Hamlet. Sans rentrer dans les détails, dans une scène précédente, Hamlet apprend que son père a été assassiné par Claudius et, par la suite, il cherchera à le venger. D’ailleurs, Shakespeare fait de cette guerre intestine la clé de voûte de sa pièce : le jeune Hamlet rentre même en rivalité avec sa mère que le roi Claudius a épousée. Mais, là où cette logique (une famille qui se déchire) est poussée à l’extrême, c’est dans <em>Le Roi Lear</em>.<br />
<br />
<em>Le Roi Lear</em> est une tragédie d’une rare violence et d’une brutalité, enchaînant catastrophe après catastrophe. Elle raconte l’histoire d’un roi vieillissant, dénommé Lear, qui cherche un successeur parmi ses filles après avoir abdiqué. Mais voilà qu’un affrontement de clans s’ensuit, menant à <strong>la désagrégation de la famille</strong> royale. Ce roi se retrouve trahi par ses filles, si bien qu’à la fin, Lear devient fou et meurt, seul sous la tempête. La pièce est percutante puisqu’elle aborde non seulement deux thèmes forts, la souffrance et l’amour filial, mais montre aussi le rapide basculement de cet amour dans le ressentiment et la violence.<br />
<br />
En cela, cette tragédie demeure un classique intemporel : <em>Le Roi Lear</em> touche la corde sensible du lecteur ou du spectateur, en s’intéressant aux liens familiaux. Un tel thème universel reflète notre humanité : <strong>la remise en question de l’unité familiale est ainsi vécue comme une <em>catharsis</em> pour le lecteur</strong>. Notre besoin humain fondamental de se rapporter à quelque chose que nous appelons une famille est à la fois un besoin primitif et complexe (ce qui explique pourquoi cela en fait un sujet propice pour un drame). Peut-être ce conseil vous semble un peu impitoyable, voire sadique. Mais, je pense qu’il est valable, à condition de bien l’utiliser ; j’ai en tête plein d’exemples. Après tout, n’est-ce pas ce que le lecteur veut : être surpris, dépaysé, être emporté par l’histoire ?<br />
<br />
Néanmoins, on peut s’accorder à dire que tous les drames familiaux n’ont pas le même effet sur le public. Alors, que peut nous apprendre <em>Le Roi Lear</em> ?<br />
<br />
<h3>La minute exemple</h3><br />
<div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgteDmDHiEbmn7Uo1i0D-e6CvYTMuEnB94JdA8a_pN6ntcg4dHsXrvKfx3OwMwpwgPTqYdX-lZvbXWScIkb89BSv9CxqDFBjnIGOUIV5PVLgLnp5XaTyVWqQxhWgwa5c3BzFsG2tnJldN8/s1600/roi-lear-ian-mckellen-shakespeare.jpg" imageanchor="1"><img alt="L’acteur britannique Ian McKellen dans le rôle du roi Lear." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgteDmDHiEbmn7Uo1i0D-e6CvYTMuEnB94JdA8a_pN6ntcg4dHsXrvKfx3OwMwpwgPTqYdX-lZvbXWScIkb89BSv9CxqDFBjnIGOUIV5PVLgLnp5XaTyVWqQxhWgwa5c3BzFsG2tnJldN8/s1600/roi-lear-ian-mckellen-shakespeare.jpg" title="" /></a></div><br />
Pour construire un bon drame familial, il faut passer par <strong>trois phases fondamentales</strong> : poser les enjeux (c’est-à-dire décrire le conflit et l’origine du conflit qui rongent la famille, sinon le lecteur ne se sentira pas concerné par ce qui se passe) ; raconter un point de non-retour (moment à partir duquel il devient impossible de revenir sur une décision, car les relations entre les personnages sont bouleversées) et enfin préparer le moment cathartique (où la charge émotionnelle pour les protagonistes et le lecteur est à son paroxysme).<br />
<br />
Dès lors, <em>Le Roi Lear</em> raconte un drame familial marquant, en n’omettant aucune de ces trois étapes. Le premier acte sert à présenter l’origine du conflit et à préparer le terrain pour la confrontation entre les membres de la famille. Puis, vient le fameux point de non-retour où les rapports de force sont inversés (alors même que le roi a tout donné à ses filles, ces dernières se montrent dures et ingrates, allant jusqu’à le chasser de son royaume). Enfin, dernier passage obligé, le moment cathartique où le roi Lear se retrouve devant le fait accompli : il a tout perdu et a mené son royaume ainsi que sa famille à leur perte.<br />
<br />
Un autre exemple intéressant à étudier serait le roman d’Avery Corman, <em>Kramer contre Kramer</em>, adapté au cinéma. En voici <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kramer_contre_Kramer">un résumé</a>. À vous d’en repérer les trois fameuses étapes.<br />
<br />
<h3>En pratique</h3><ol><li>La séquence d’ouverture doit <strong>révéler la source du conflit de votre famille</strong> et préparer le terrain pour les confrontations à venir.</li>
<li>Une fois arrivé au milieu de votre histoire, donnez-nous un <strong>point de non-retour</strong> : un changement dramatique ou un renversement de la dynamique familiale.</li>
<li>À la fin, assurez-vous de donner à vos personnages et à votre public <strong>un moment cathartique</strong>.</li>
<li>Assurez-vous que votre moment cathartique possède une grande charge émotionnelle afin que la conclusion de votre intrigue soit satisfaisante pour vos personnages et vos lecteurs.</li>
</ol><h2 style="text-align: left;">Conclusion</h2><br />
<div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_M6v8nDKAJjFiX0ZK5Ks06TjWKtNjqsZijkmLUkhWVwh_RD-qvB-J26zlQsB6i1M3KNeEeMiletwFlttUbuHyIlY_qFE3AfdDJWbth6-Jr1f80M2Yi5KSGXnRdxMyko6lB-dJHvv1MqI/s1600/femme-lecture-livre-surprise.jpg" imageanchor="1"><img alt="Une lectrice, surprise et ayant les yeux grands ouverts." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_M6v8nDKAJjFiX0ZK5Ks06TjWKtNjqsZijkmLUkhWVwh_RD-qvB-J26zlQsB6i1M3KNeEeMiletwFlttUbuHyIlY_qFE3AfdDJWbth6-Jr1f80M2Yi5KSGXnRdxMyko6lB-dJHvv1MqI/s1600/femme-lecture-livre-surprise.jpg" title="" /></a></div><br />
La suite de l’article arrive la semaine prochaine et elle risque d’être mémorable. Vous apprendrez comment <strong><a href="http://www.ecrire-un-roman.org/2016/07/climax-roman-inoubliable.html" target="_blank">rendre vos climax inoubliables</a></strong> pour créer de l’intensité et de l’émotion, avec des exemples à l’appui (cette fois-ci, je citerais non seulement des œuvres de William Shakespeare, mais aussi des romans).<br />
<br />
Comme on dit, gardons le meilleur pour la fin… Pour une fois, je ne propose pas d’exercice ; cependant, je le ferais une fois les trois parties publiées, car elles sont complémentaires.<br />
<br />
P.-S. Ça fait des lustres que ce blogue n’est plus mis à jour ! Les raisons de cette inactivité sont multiples. J’étais en pleine finalisation d’un roman qui demandait un sérieux travail de relecture. À ce casse-tête, s’ajoutait un peu de laisser-aller. Étrangement, jamais je n’ai autant consommé de livres et de films et finalement cette pause impromptue ne fut pas une si mauvaise chose sur le plan créatif. Désormais, je suis d’attaque.<br />
<br />
En tout cas, je vous remercie pour vos messages et vos commentaires. Votre fidélité n’a fait que croître puisque je reçois chaque semaine de plus en plus de sollicitations. Je ne m’en plains pas. Tout cela motive, m’enchante ; seulement, j’espère que vous comprendrez mes (parfois) longs délais de réponse.</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-60541502367781462802014-08-04T01:04:00.000+02:002019-02-12T20:42:14.973+01:00Interview de Mélanie Fazi, auteure de fantastique : « Pour moi, l’écriture proprement dite n’est qu’une phase infime du processus. »<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgib8AWEx3jhm9JDv9smMQ0yHtdC54vVvIQVai4rVggoA45-f0dFqh3rO7NCYZ7Ik5EGsQi642HVKbJC-z9W0Y3hPzG9Bv25Sfr6RVzepCLBTuPDmKMBjp3TP2cmRTNYDrR0yqTjFhyYU4/s1600/melanie-fazi-auteur-fantastique-france.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Mélanie Fazi, née le 29 novembre 1976 à Dunkerque, est auteur de fantastique et traductrice de fantasy et de fantastique." border="0" height="367.5" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgib8AWEx3jhm9JDv9smMQ0yHtdC54vVvIQVai4rVggoA45-f0dFqh3rO7NCYZ7Ik5EGsQi642HVKbJC-z9W0Y3hPzG9Bv25Sfr6RVzepCLBTuPDmKMBjp3TP2cmRTNYDrR0yqTjFhyYU4/s1600/melanie-fazi-auteur-fantastique-france.jpg" title="Source photo DraftQuest (http://blog.draftquest.com/)" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Mélanie Fazi est une auteur de fantastique <strong>publiée</strong> et traductrice de <em>fantasy</em> et de fantastique. (Source photo : <a href="http://blog.draftquest.com/rencontre-melanie-fazi-1/" target="_blank">Draftquest</a>)</td></tr>
</tbody></table>Née en 1976 à Dunkerque, Mélanie Fazi est surnommée « la princesse du fantastique français ». Elle partage son temps entre la traduction, dont elle a fait son métier, et l'écriture. Elle s’est fait remarquer par ses <strong>nouvelles fantastiques</strong> (dont plusieurs ont été traduites et publiées dans des revues anglo-saxonnes) avant de passer au roman. Elle a reçu le prix Merlin 2002 pour sa nouvelle <em>Matilda</em> et le prix Merlin 2004 pour son roman <em>Trois pépins du fruit des morts</em>. De même, elle a remporté en 2006 le Grand Prix de l'Imaginaire de la meilleure traduction pour <em>Lignes de Vie</em> de Graham Joyce.<br />
<br />
Mélanie a bien voulu nous accorder un entretien. Elle y revient sur son parcours et livre de précieux <strong>conseils aux aspirants écrivains</strong>. Autant vous dire que c’est avec joie que je vous invite à découvrir la suite de cet article. Par ailleurs, je remercie notre auteur de fantastique pour sa sympathie et sa générosité !<br />
<br />
Je ne saurais trop vous conseiller de visiter les <a href="http://reves-de-cendre.over-blog.com/">Rêves de cendre, le <strong>blog de Mélanie Fazi</strong></a> que celle-ci alimente régulièrement. <br />
<a name='more'></a><br />
De même, n’hésitez pas à passer sur <a href="http://www.melaniefazi.net/">son site Internet</a> ou <a href="http://www.babelio.com/auteur/Melanie-Fazi/5769">son profil sur Babelio</a> afin d’en savoir plus sur sa bibliographie. L'occasion peut-être de découvrir une belle plume poétique, sensible et parfois douloureusement précise !<br />
<blockquote class="tr_bq">« C'est triste, une maison vide, triste et fragile. Une coquille creuse qu'on menace de briser en marchant dessus. Ils avaient vu une maison qu'on vidait comme on dépouille un cadavre encore chaud, sans pudeur aucune, avant que l'esprit quitte le corps pour de bon. » <em>Serpentine</em>, recueil de nouvelles par Mélanie Fazi</blockquote><br />
<h2>Présentation</h2><br />
<h3>Pour commencer, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?</h3><br />
Je suis Dunkerquoise de naissance, Parisienne d’adoption, et je jongle depuis une douzaine d’années entre la traduction d’auteurs anglophones et l’écriture. Je vis majoritairement de la traduction, que j’exerce à temps plein. Tous mes textes relèvent du <strong>fantastique</strong> et j’ai toujours eu une nette préférence pour le format de la nouvelle, même si j’ai publié deux romans en parallèle de mes recueils.<br />
<br />
<h3>Quel est votre parcours d’auteur ?</h3><br />
Ma première nouvelle est parue en 2000 dans une anthologie consacrée au fantastique, <em>De minuit à minuit</em>. Je l’avais soumise à la revue <em>Ténèbres</em> dont le rédacteur en chef Daniel Conrad avait décidé de la retenir pour cette anthologie qu’il s’apprêtait à diriger. Quelques nouvelles plus tard, le hasard des rencontres a précipité les choses et mes trois premiers livres sont parus quasiment coup sur coup, entre 2003 et 2004 : deux romans (<em>Trois pépins du fruit des morts</em>, <em>Arlis des forains</em>) et un recueil (<em>Serpentine</em>) autour duquel pas mal de choses se sont passées ensuite. Mon cinquième livre et troisième recueil paraîtra à l’automne. J’ai également participé à un ouvrage collectif illustré, <em>Kadath : le Guide de la Cité Inconnue</em>, inspiré de l’œuvre de Lovecraft.<br />
<br />
<h3>Depuis combien de temps écrivez-vous ?</h3><br />
Je m’y suis mise sérieusement à <strong>dix-sept ans</strong>, il y a donc une vingtaine d’années, en commençant à écrire des nouvelles fantastiques inspirées par mes lectures de l’époque. Mais j’avais déjà des phases d’écriture pendant l’enfance et l’adolescence, même si au départ je me destinais plutôt au dessin. <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/07/les-regles-decriture-du-studio-pixar.html" target="_blank">Raconter des histoires</a> m’a toujours fascinée.<br />
<br />
<h3>Comment vous est venue cette envie d’écrire ? Avez-vous d’autres passions ?</h3><br />
L’envie de <strong>créer</strong> quelque chose a toujours été là, d’une manière que je ne m’explique pas vraiment. J’adorais lire, partant de là l’écriture était une suite logique et je m’y suis sentie à l’aise quand je m’y suis remise à dix-sept ans après avoir renoncé au dessin.<br />
<br />
Pour le reste, je suis passionnée de <strong>musique</strong> depuis toujours, je fais partie de la génération nourrie aux Inrocks et aux émissions de Bernard Lenoir, je fréquente beaucoup les salles de concert parisiennes et je suis chroniqueuse pour un webzine musical, Le Cargo. Ce qui me permet de faire le lien avec une passion plus récente pour <strong>la photo</strong>, que je pratique également en concert. J’ai sinon des passions assez classiques : cinéma ou séries, jeux vidéo quand j’ai le temps, et tout ce qui touche au fantastique en général.<br />
<br />
<h2>Routine de vie</h2><br />
<h3>Travaillez-vous dans un endroit fixe ? Si oui, pouvez-vous le décrire ?</h3><br />
Autant je vais facilement traduire dans les cafés, autant je préfère rester chez moi pour écrire. J’écris tout simplement sur mon ordinateur fixe dans un coin de ma chambre aménagé en bureau. Mais quand je passe aux relectures papier, j’aime changer de décor et aller travailler dans les cafés ou les parcs.<br />
<br />
<h3>Combien de temps consacrez-vous à l'écriture par jour, par semaine ?</h3><br />
Je ne peux pas le quantifier de cette façon. Pour moi, l’écriture proprement dite n’est qu’une phase infime du processus. Ce qui me prend le plus de temps, c’est de <strong>laisser une idée arriver à terme</strong> : je la laisse tourner en sous-marin, j’y pense dans la rue, dans le métro… Pour une nouvelle d’une quinzaine ou vingtaine de pages, par exemple, le temps de maturation prend souvent entre <strong>trois et six mois</strong>, là où l’écriture elle-même ne prendra que trois ou quatre jours, et les relectures pas tellement plus. Je passe relativement peu de temps à écrire devant mon écran, mais je suis constamment en train de penser à l’écriture, même lorsque je suis simplement en train de chercher une nouvelle idée. En moyenne, j’écris entre deux et quatre nouvelles par an, mes romans ayant été une parenthèse un peu particulière.<br />
<br />
<h3>Aimez-vous travailler dans le silence ou en musique ?</h3><br />
Si un texte est associé à des chansons en particulier, comme c’est souvent le cas, je vais me les passer en boucle pendant la rédaction. Il arrive que la musique dicte le rythme du passage ou finisse par me mettre dans une sorte de transe. Mais il m’arrive aussi d’écrire dans le silence. Chaque texte dicte ses propres conditions.<br />
<br />
<h3>Êtes-vous sujet à la procrastination ?</h3><br />
Comme beaucoup de gens, oui. En phase d’écriture, je me fixe un nombre de feuillets minimum par jour. Pas grand-chose, quatre ou cinq feuillets, juste assez pour lancer la machine et trouver l’envie d’aller plus loin. Je suis moins stricte avec moi-même quand j’écris que quand je traduis, parce que ça m’est plus difficile. Mais je suis obligée de me tendre des pièges pour rester devant mon clavier. De la même manière qu’avoir une date de remise fixe m’aide à débloquer les idées dans les temps.<br />
<br />
<h2>Méthodes d’écriture</h2><br />
<h3>Écrivez-vous sur papier ou ordinateur ? Pourquoi ?</h3><br />
Sur <strong>ordinateur</strong>, toujours. C’est infiniment plus pratique en termes de relectures et de corrections. Et puis j’ai une écriture assez brouillonne, mais une excellente vitesse de frappe. Je risque beaucoup moins de perdre le fil d’une phrase si je la tape au clavier au lieu de l’écrire.<br />
<br />
<h3>Avez-vous déjà vécu le syndrome de la page blanche ? Si oui, quelle est votre recette pour le vaincre ?</h3><br />
Le problème ne se pose pas en ces termes. La difficulté, pour moi, ce n’est pas la rédaction, c’est <strong>le développement de l’idée</strong>. Si j’arrive au stade de l’écriture, je sais déjà où je vais et, même si je rame sur certains passages, j’ai une structure à laquelle me raccrocher. Ma « page blanche » à moi, c’est l’idée, qui se bloque souvent sans que je puisse agir dessus. Avec l’expérience, j’ai fini par comprendre que les idées se mettent toujours en place d’elles-mêmes à l’approche de la date limite. Ça m’aide à ne pas paniquer quand les jours défilent et que je n’ai pas trouvé comment structurer les images, les scènes, les ambiances que j’ai en tête. Il y a un déclic bien particulier qui m’apprend qu’une idée est mûre : s’il n’est pas là, je ne peux rien faire, et je n’arrive pas à le provoquer volontairement. Mais il se produit toujours dans les temps.<br />
<br />
<h3>Écrivez-vous sans savoir où vous allez ou planifiez-vous votre histoire ? Utilisez-vous une méthode particulière (plan, fiches de personnages, synopsis…) ?</h3><br />
J’ai besoin de savoir précisément où je vais, sinon je n’arrive à rien. Pour moi, c’est d’autant plus nécessaire dans le format de la nouvelle, qui est plus concise et va souvent viser un certain type d’effet, une certaine atmosphère. Chaque mot doit être à sa place et tout doit tendre vers le dénouement, la résolution finale, quelque chose en tout cas qui donne une couleur particulière au texte. En quelque sorte, la dernière phrase est déjà contenue dans la première.<br />
<br />
Pour les romans, j’avais fait des <strong>plans assez concis</strong>, essentiellement pour mettre à plat la chronologie des événements. Mais en règle générale, je n’en ai pas besoin, je fonctionne de manière assez <strong>instinctive</strong>, je sais d’où je pars et où je vais, j’ai toutes les scènes en tête. Même chose pour les personnages : j’ai besoin de les connaître, d’entendre leur voix, besoin qu’ils aient une vraie présence. Une fiche descriptive ne me servirait à rien et serait même contreproductive en figeant un personnage que j’ai besoin de sentir vivant.<br />
<br />
<h3>Prenez-vous beaucoup de notes ? Comment les organisez-vous (carnet, feuilles volantes, logiciel…) ?</h3><br />
Je prends des notes lors d’une phase bien précise : lorsque l’intrigue a presque fini de prendre forme, mais pas assez pour que je commence à rédiger. Des bouts de phrases me viennent, des tournures, des descriptions, des réflexions des personnages, que je m’empresse de noter pour ne pas les oublier. J’ai toujours un carnet sur moi, mais je rassemble ensuite mes notes dans un fichier Word que je garde ouvert pendant la rédaction.<br />
<br />
<h2>Inspirations</h2><br />
<h3>Comment trouvez-vous l’inspiration ? Musique, films, livres, photos ?</h3><br />
Musique, très souvent : une atmosphère, une phrase, vont faire naître des images ou des personnages à partir desquels les histoires vont naître petit à petit. Les films ou séries, voire les jeux vidéo, me fournissent aussi des déclics. Beaucoup moins la lecture, je crois que j’ai besoin du support d’autres médias pour les traduire ensuite dans mon langage. Je pars aussi parfois d’éléments du <strong>quotidien</strong> ou d’<strong>événements personnels</strong>. Je me suis déjà inspirée par exemple de mon expérience du tatouage, de concerts que j’ai vus, ou encore d’un voyage à La Nouvelle-Orléans après Katrina.<br />
<br />
<h3>Avez-vous un ouvrage culte traitant de l’écriture ?</h3><br />
<em>Misery</em> de Stephen King, qui donne à ressentir le processus d’écriture avec une justesse que je n’ai jamais vue ailleurs. Pour le reste, je suis souvent frustrée par les livres sur l’écriture, qui répondent rarement aux questions concrètes que je me pose (sur le développement des idées, principalement). Je n’en ai donc aucun à conseiller. Même <em>Écriture</em> du même King, aussi touchant soit-il, m’en a appris beaucoup plus sur lui que sur le sujet.<br />
<br />
<h3>Comment procédez-vous pour vous démarquer ?</h3><br />
Je ne me pose pas la question en ces termes : je cherche plutôt comment <strong>éviter de me répéter</strong>. D’autant que je me suis déjà démarquée sans le vouloir, en choisissant d’écrire aussi bien des nouvelles que du fantastique, tous deux réputés invendables, ce que je ne savais pas à l’époque. Je suis contente d’avoir insisté, même si ça ne m’a pas facilité les choses. D’un côté, effectivement, ça permet de se démarquer. De l’autre, il a fallu trouver ma place dans un paysage éditorial où il n’y avait quasiment aucun créneau pour ce que j’écrivais.<br />
<br />
<h3>Qui sont vos auteurs préférés ?</h3><br />
Plus j’avance et plus j’ai de mal à y répondre : je me rends compte que la liste varie selon les périodes de la vie. Pour citer quelques auteurs qui m’ont vraiment marquée : Stephen King, encore, qui m’accompagne depuis longtemps, Lisa Tuttle à qui je dois mon goût de la nouvelle fantastique, Graham Joyce, Carson McCullers, Emily Brontë, Nancy Huston, HP Lovecraft, Tonino Benacquista, Poppy Z. Brite, Anne Duguël alias Gudule, Virginie Despentes… Et beaucoup d’autres, parfois pour un seul livre.<br />
<br />
<h3>Quel est le livre qui constitue votre idéal en terme d’écriture ? Pourquoi ?</h3><br />
Pour les mêmes raisons, j’aurais du mal à répondre. J’ai plutôt des souvenirs de moments de grâce, d’atmosphères, de personnages, d’écritures… Encore tout récemment, je suis tombée en arrêt devant des pages de <em>So long, Luise</em> de Céline Minard en me demandant comment elle avait réussi à créer ces moments de magie absolue. Mais je crois qu’à une époque, vers la fin de mon adolescence, des livres comme les recueils de Lisa Tuttle ou de Poppy Z. Brite ont pu me faire cet effet d’horizon à atteindre. Je n’ai jamais caché l’influence énorme qu’ont eu les textes de Lisa Tuttle sur mon écriture.<br />
<br />
<h3>Quels conseils donnerez-vous aux auteurs qui souhaitent écrire un roman et l’éditer ?</h3><br />
Le conseil qu’on ne répètera jamais assez, c’est de bien prendre le temps de <strong>cibler les éditeurs</strong> auxquels on soumet son manuscrit. S’assurer qu’il corresponde à leur ligne éditoriale, lire les consignes de présentation sur leur site lorsqu’il y en a… Se rendre dans les salons du livre peut être l’occasion d’une prise de contact. Pour le reste, ne pas hésiter à laisser reposer pour <strong>se relire</strong> avec le recul, trouver des lecteurs de confiance à qui soumettre son texte, ne pas se braquer devant les remarques. Et ne pas hésiter à couper, ce qui est difficile à apprendre. On a souvent tendance à vouloir conserver des phrases, des scènes, des pages qui nous tiennent à cœur mais qui plombent le récit. Avec l’expérience, on apprend à sentir d’instinct à la relecture quand un passage ou une tournure accroche. Plus on vieillit, moins on hésite à trancher pour le bien du texte.<br />
<br />
<h3>Quels sont les pièges à éviter dans les genres <em>fantasy</em> et fantastique ?</h3><br />
Il y en a beaucoup qui sont liés au type de récit, à sa structure ou que sais-je encore. Mais je dirais qu’une règle primordiale est de ne pas se croire autorisé à faire abstraction de toute logique et de tout réalisme sous prétexte que ce qu’on écrit n’existe pas vraiment. Je crois au contraire que la rigueur, la précision, la <strong>logique interne</strong> ont un impact énorme sur la façon dont le lecteur recevra le texte. Le fantastique par exemple joue très souvent sur un aspect psychologique fort et sur un ancrage dans le quotidien le plus ordinaire, qui rendra encore plus frappant le surnaturel lorsqu’il apparaîtra. Et j’ai tendance à penser que pour être effrayant ou pour toucher le lecteur, il doit posséder une logique interne très forte. En fantasy, un système de magie possédant des règles et limitations sera souvent plus intéressant en termes de narration qu’un système qui permettrait de tout faire sans restrictions. À moins qu’on ne fasse le choix d’un récit complètement onirique et barré, ce qui est encore une autre approche, la logique est souvent essentielle.<br />
<br />
Pour la fantasy plus particulièrement, il faut aussi se méfier de <strong>la tentation de l’encyclopédie</strong> : on a beau avoir en tête les moindres détails de son univers, il faut s’assurer de ne les placer que lorsqu’ils servent vraiment le récit, sous peine de finir par assommer le lecteur. Cela dit, ce ne sont pas des règles strictes : certains récits peuvent nécessiter de s’en affranchir, le tout étant de savoir comment et pourquoi et de maîtriser ses effets.<br />
<br />
<h2>Actualités</h2><br />
<h3>Quelle est votre actualité (projets, souhaits, etc.) ?</h3><br />
Un <strong>recueil de nouvelles</strong>, <em><strong>Le jardin des silences</strong></em>, à paraître chez Bragelonne en octobre. Je participe également à un projet collectif assez fou, prévu pour 2016 aux éditions Dystopia, qui réunit une douzaine d’auteurs autour de la ville imaginaire de Yirminadingrad créée par Léo Henry et Jacques Muchielli. Et je vais sans doute pas mal me déplacer à l’automne pour présenter mon nouveau livre.<br />
<br />
<h3>Combien de temps avez-vous mis pour écrire votre dernier manuscrit, <em>Le Jardin des silences</em> qui sort en 2014 chez Bragelonne ? Et combien pour le corriger ?</h3><br />
Dans la mesure où il s’agit d’un recueil reprenant des textes écrits sur plusieurs années, je ne peux pas vraiment le quantifier. Il réunit douze textes dont le plus ancien date de 2005 et le plus récent de 2013. Certains ont nécessité un retravail important, d’autres non, certains ont déjà été publiés une voire deux fois, d’autres sont inédits… Il ne s’agit pas d’un travail en continu mais d’une somme de moments (nombreux) étalés sur plusieurs années.<br />
<br />
<h3>Comment avez-vous réussi à décrocher un contrat avec une maison d'édition ? Avez-vous de recommandations à ce sujet ?</h3><br />
Mes premières publications étaient <strong>des nouvelles dans des anthologies</strong> : pour la toute première acceptée, il s’agissait d’une simple soumission par la poste, pour laquelle j’ai eu une réponse assez rapide. Pour les livres suivants, ce sont souvent les éditeurs qui ont fait le premier pas, parce qu’ils me connaissaient déjà par mes nouvelles. Pour mon roman <em>Trois pépins du fruit des morts</em>, le directeur de collection Fabrice Bourland m’a demandé si j’avais quelque chose à lui soumettre, alors que je venais justement de terminer la rédaction du livre. Pour <em>Serpentine</em>, c’est Léa Silhol des Éditions de l’Oxymore qui m’a proposé de composer un recueil pour sa collection dédiée aux jeunes auteurs français. Mon deuxième roman <em>Arlis des forains</em> est le seul pour lequel j’aie démarché les éditeurs. Même si, lorsque je l’ai soumis à Stéphane Marsan chez Bragelonne, c’était davantage pour avoir des conseils sur le retravail du roman que dans l’optique d’une parution. Je suis tombée des nues lorsqu’il m’a dit vouloir le publier.<br />
<br />
<h3>Pourriez-vous nous détailler la méthode de travail de votre éditeur avec un auteur comme vous ?</h3><br />
La méthode dépend plus de l’éditeur et du type de livre que de moi. Chaque livre a été une expérience différente et je ne peux pas vraiment en dégager de méthode universelle.<br />
<br />
<h3>Un dernier mot à nos lecteurs ?</h3><br />
Bon courage et bonne chance !<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">Plus d’informations</h2><a href="http://www.elbakin.net/fantasy/auteur/melanie-fazi-222">Elbakin</a><br />
<a href="http://lesplumesasthmatiques.blogspot.com/2011/05/causeries-vi-melanie-fazi-ou-les.html">Causeries (VI) : Mélanie Fazi ou les écritures fantastiques</a><br />
<a href="http://www.bragelonne.fr/auteurs/view/melanie-fazi">Bragelonne</a><br />
<a href="http://www.amazon.fr/M%C3%A9lanie-Fazi/e/B004MSSJNQ">Amazon</a><br />
<a href="http://www.noosfere.com/icarus/articles/article.asp?numarticle=474" target="_blank">Questions à Mélanie Fazi</a></div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-75038995301893579272014-06-25T22:43:00.000+02:002019-02-12T20:42:28.648+01:007 outils pour accrocher votre lecteur<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSIgvNe41odXm1oa6L7EfmxfnmOFgmkHhKocqVYKK-2KsLqVrrr-eKl-cpJoxo3FbkkgygaFfN1YoxVZSz4gBMAEcopGL4yL4gki2DyaPWVX-VCzniFAxYNouKfcZSAX9mcrb32fmvUAs/s1600/johnny-depp-reads-book-lit-livre-celebrite.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Johnny Depp lit un livre." border="0" height="500" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSIgvNe41odXm1oa6L7EfmxfnmOFgmkHhKocqVYKK-2KsLqVrrr-eKl-cpJoxo3FbkkgygaFfN1YoxVZSz4gBMAEcopGL4yL4gki2DyaPWVX-VCzniFAxYNouKfcZSAX9mcrb32fmvUAs/s1600/johnny-depp-reads-book-lit-livre-celebrite.jpg" title="" width="450" /></a></div><br />
Dernièrement, en parcourant Internet, un article a attiré mon attention. C’est <a href="http://thewritepractice.com/hook-your-reader/">le billet de Monica</a>, une jeune Américaine qui tente de se faire une place dans le monde de l’édition avec son premier roman.<br />
<br />
De nature généreuse, l’aspirante-écrivaine partage sur son blogue les conseils prodigués par <a href="http://www.writebyyou.com/">Kathryn Johnson</a>, une auteure expérimentée ayant publié plus de 40 romans (la plupart des romans historiques). En effet, celle-ci tient un stage d’écriture sur <strong>la manière de captiver le lecteur</strong>.<br />
<br />
Monica cite 7 recommandations que je prendrais le soin de développer.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">Comment capter l’attention de vos lecteurs ?</h2><br />
<h3 style="text-align: left;">1. Surprise</h3><br />
D’abord et avant tout, votre histoire doit <strong>se démarquer</strong> des autres, si vous souhaitez intriguer le public. Autant soigner votre concept. C’est un argument commercial qui peut apparaître dans le pitch (résumé en une ou deux phrases d’un livre, destiné à convaincre en quelques mots de l’intérêt d’une histoire que l’on retrouve souvent dans la quatrième de couverture et qui est demandé par certains éditeurs). Il peut se retrouver aussi dans le titre. <br />
<br />
Par exemple, <em>Autant en emporte le vent</em>, <em>Sa Majesté des mouches</em>, <em>Sur la route</em>, <em>L'Étranger</em>, <em>Le Petit Prince</em> et <em>Le facteur sonne toujours deux fois</em>. Tous ces romans évoqués (des <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/11/ecrire-livre-succes.html">livres à succès</a> ou du moins considéré comme des chefs-d’œuvre de la littérature du 20e siècle) ont en commun des titres au <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/12/image-centrale-roman.html"><strong>pouvoir d’évocation</strong></a> énorme. <br />
<br />
Concernant les pitchs, en voilà certains : <br />
<br />
<em>Lettre d'une inconnue</em> (1922) de Stefan Zweig : Un écrivain reçoit une lettre d'une inconnue : « C’est depuis cette seconde que je t’ai aimé. Je sais que les femmes t’ont souvent dit ce mot... »<br />
<br />
<em>1984</em> (1949) de George Orwell : De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en a un sur le mur d'en face. Big brother vous regarde.<br />
<br />
<em>Vol au-dessus d'un nid de coucou</em> (1962) de Ken Kesey : un homme sain d’esprit et rebelle à l’autorité se fait interner volontairement dans un hôpital psychiatrique pour échapper à la prison.<br />
<br />
<em>Misery</em> (1987) de Stephen King : un écrivain célèbre se fait séquestrer par une de ses admiratrices complètement folle qui lui demande de lui réécrire un livre.<br />
<br />
<h3 style="text-align: left;">2. Émotion</h3><br />
Kathryn a souligné le rôle essentiel de l’émotion dans l'appréciation d'une oeuvre puisque notre cerveau prend en compte ce que nous ressentons pour évaluer <strong>ce qui est important pour nous</strong>. Dans une œuvre de fiction, cela signifie que les réactions de votre personnage à l'adversité montrent au lecteur ce qui est important pour lui et lui permet de s’attacher au personnage davantage. <br />
<br />
Mettez votre protagoniste dans une situation difficile et montrez-nous comment il réagit. Quelles sont les <strong>craintes de votre personnage</strong> ? Ses besoins ? Qu'est-ce que vous voulez que votre lecteur ressente ?<br />
<br />
Pour que votre histoire soit universelle, il est important de la baser sur les points suivants.<br />
<ul style="text-align: left;"><li>Les <strong>émotions humaines</strong> : la peur, l'amour, la haine, l'envie, etc.</li>
<li>Les <strong>péchés capitaux</strong> : la colère, l'avidité, la convoitise, etc.</li>
<li>La <strong>motivation du personnage</strong> : la trahison, la vengeance, la découverte, la renaissance, la survie, etc.</li>
<li>Les <strong>vertus</strong> et les dilemmes moraux : fidélité, foi, responsabilité, etc.</li>
</ul>Un de ces éléments est celui qui nous rattachera à votre protagoniste ce qui favorisera notre identification et ce qui vous aidera en tant qu'auteur à nous livrer une oeuvre à la fois originale et pertinente aujourd'hui. <br />
<br />
David Morrell, un écrivain canadien et créateur du personnage de John Rambo, nous recommande de travailler sur le <strong>point de vue du protagoniste</strong> et de son interprétation, sa représentation mentale du monde alentour, des gestes des autres personnages pour évoquer l’émotion. <br />
<br />
Il nous dit :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Hemingway mentionnait la “séquence de mouvement et de fait” d’une histoire. James M. Cain discutait de “l’algèbre des contes : a + b + c + d = x”. Ces auteurs désiraient en fait parler de la <strong>séquence d’incidents</strong> dans une histoire, qui, si elle est adéquatement organisée et dramatisée de façon vivante, créera un stimulus qui obligera le lecteur à ressentir l’émotion que l’auteur tente de créer. <strong>Parler</strong> simplement des émotions n’incitera pas un lecteur à les <strong>ressentir</strong>. Par exemple, la phrase : “Il est triste.” n’évoquera aucune tristesse chez lui. Il devrait plutôt vivre la situation dans l’histoire, <strong>expérimenter</strong> ce que le personnage expérimente. Grâce à la séquence “de mouvements et des faits”, l’écrivain peut causer une émotion chez son personnage, mais aussi chez le lecteur.<br />
Les écrivains obtiennent cet effet en faisant appel aux <strong>cinq sens</strong> dans leurs descriptions et dans leurs scènes, les rendant ainsi multidimensionnelles. Ne mettre que les détails de la vue produit presque toujours un effet “sans relief” ou plat. Dans l’étape des réécritures, prenez quelques minutes pour vous assurer que chaque scène contient au moins un <strong>détail</strong> d’un autre sens. Le lecteur ne pourra faire autrement que de plonger dans l’histoire et de la ressentir, au lieu de simplement se la faire dire. »</blockquote>(Remercions <a href="http://romanenchantier.blogspot.com/2011/02/pour-evoquer-lemotion.html">Annie Perreault</a> d'avoir déniché et d'avoir traduit cette citation en or.)<br />
<br />
<h3>3. L’objectif du protagoniste</h3><br />
Nous avons tous entendu peu ou prou ce conseil avant, mais seulement parce qu'il est important, FONDAMENTAL. Votre personnage doit avoir <strong>un but</strong>. <strong>Un plan</strong> pour l’atteindre (<a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/04/tache-ecriture.html">la Tâche</a>). Et nous avons besoin de savoir quel est son objectif au début de l'histoire. <br />
<br />
Qu’a-t-il besoin de réaliser et que perd-il s'il n'atteint pas son but ? Quels sont les obstacles internes et externes qui l'empêchent d'obtenir ce qu'il souhaite ?<br />
<br />
L’un des meilleurs exemples est la <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/05/suspens-prison-break.html">série Prison Break</a>. Dans notre exemple, le but de Michael Scofield (le héros) consiste à <strong>sauver son frère</strong>, Lincoln Burrows, et prouver son innocence. L’enjeu : son dernier recours venant d'être rejeté, le frère n'a que <strong>quelques jours</strong> devant lui avant son exécution.<br />
<br />
Le plan de Michael : s’emprisonner délibérément et <strong>organiser l'évasion de son frère</strong> condamné à mort. Son plan qui aurait pu être insignifiant devient passionnant grâce à la limite de temps qu’il a pour accomplir son objectif, sans oublier le lien fraternel qui les unit, ajoutant une touche dramatique non négligeable.<br />
<br />
<h3>4. Garder que ce qui est intéressant et nécessaire à la compréhension du lecteur</h3><br />
L’un des exercices les plus délicats chez l’écrivain est de déterminer exactement de quelles informations a VÉRITABLEMENT besoin le lecteur pour assurer sa compréhension des événements sans l’inonder de l’historique complet de votre monde (aussi complexe et intéressant qu'il soit). <br />
<br />
Kathryn pense que, même si nous croyons que les lecteurs ont besoin de tout savoir, en réalité, ils ont besoin de <strong>très peu</strong> d’informations pour vouloir connaître la suite. Ainsi, une façon d'éviter la tentation d’une surcharge informationnelle est de commencer le récit avec le personnage en plein milieu d’une action ou d'un dialogue. <br />
<br />
L’incipit de <em>L'Amant</em> (1984) de Marguerite Duras est comme <strong>un coup de massue</strong> :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit : “Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. »</blockquote><br />
<em>Une Vie</em> de Guy de Maupassant (1883) commence par « Jeanne ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas ». On ne sait pas qui est Jeanne, ni où elle est, ni où elle part.<br />
<br />
Vous remarquez bien que parfois, il vaut mieux éviter les <strong>scènes d'exposition</strong>, particulièrement quand le sujet s'avère long à expliquer, et les personnages nombreux. Et n’oubliez pas que certaines informations peuvent ne pas être transmises explicitement, c’est-à-dire par le dialogue, la connaissance du narrateur ou les impressions du personnage, mais plutôt de façon implicite. <br />
<br />
D’ailleurs, une petite astuce de l’ami Stephen King pour ce dernier point qu'il traite non sans humour dans son livre, <em>Écriture : Mémoires d'un Métier</em> :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Le contexte rassemble tous les éléments qui se produisent et qui ont un impact sur son déroulement. Il contribue à définir les personnages, étayer les motivations. Je crois important d'<strong>introduire rapidement le contexte</strong>, mais tout aussi important de procéder avec grâce. Non : “Salut mon ex”, dit Tom à Doris quand elle entra dans la pièce.<br />
<br />
Manière plus subtile : “Salut Doris”, dit Tom d'un ton qui, au moins à ses oreilles, paraissait naturel. Mais ses doigts ne purent s'empêcher d'aller tâter l'annulaire où se trouvait encore son alliance six mois auparavant.<br />
<br />
Ce qu'il faut avant tout se rappeler à propos du contexte peut se résumer ainsi : (a) tout le monde a une histoire, et (b) elle est pour l'essentiel sans intérêt. Tenez-vous-en aux parties intéressantes, ne vous laissez pas entraîner par le reste. Les histoires de ma vie qui n'en finissent pas, c'est aux barmans qu'on les raconte, et seulement une heure ou deux avant la fermeture. Et si vous consommez. »</blockquote><h3>5. Des descriptions vivantes</h3><br />
Des descriptions détaillées et précises permettent au lecteur de <strong>se projeter </strong>dans votre histoire ce qui est nécessaire pour le garder en éveil. Focalisez-vous toujours sur un ou deux détails spécifiques au lieu de nous noyer avec une sorte de catalogue.<br />
<br />
Ainsi, évitez de multiplier les descriptions qui ne sont pas pertinentes ou celles qui tombent sous le sens comme « des fleurs de cerisier roses » (on a rarement vu des oranges) ou « C'est une maison traditionnelle japonaise. Elle a des portes coulissantes ».<br />
<br />
Je me sens obligé de laisser une nouvelle fois la parole au maître de l’horreur :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Dans des passages d'explication, de commentaire, les paragraphes se doivent d'être nets et pratiques. Le paragraphe idéal comporte une phrase présentant le sujet, suivie d'autres qui expliquent ou amplifient la première.<br />
<br />
Une description trop succincte laissera le lecteur désorienté et myope, surabondante elle le noiera de détails et d'images. Une description commence dans <strong>l'imagination de l'écrivain</strong> et doit s'achever dans <strong>celle du lecteur</strong>. Alors, épargnez-moi les yeux pétillants d'intelligence de votre héros, ou son menton carré et volontaire ; de même, les sourcils arrogants de l'héroïne. Techniquement mauvaise, cette façon de faire trahit la flemme d'écrire.<br />
<br />
Les quatre premières choses qui me viennent à l'esprit lorsque j'évoque le Palm Too sont (a) la couleur sombre du bar, qui contraste avec la luminosité du miroir qui en tapisse le fond, reflétant la lumière de la rue ; (b) la sciure de bois sur le sol ; (c) les dessins sur les murs (des caricatures grotesques) ; et (d) les odeurs de viande et de poissons grillés.<br />
<br />
Si je poursuis mon évocation, je découvre encore un certain nombre de choses que et je pourrais toujours inventer ce dont je ne me souviens pas, mais je n'ai pas besoin d'avantages d'éléments. Ce n'est pas le Taj Mahal que nous visitons et je ne cherche pas à vous vendre la boîte.<br />
<br />
Ce qui compte n'est pas le cadre, mais <strong>l'histoire</strong>. Il ne m'incombe pas de m'avancer dans les fourrés de la description. On trouve une description simple (il y avait quelques buveurs solitaires au bar), et une autre plus poétique (le miroir, derrière le bar... brillait comme un mirage dans la pénombre).<br />
<br />
J'ai un faible pour les <strong>comparaisons </strong>et toutes les formes de langage fictif qu'offre la fiction, car elles en constituent le principal délice. Bien ciblée, une comparaison nous ravit autant que de rencontrer un vieil ami au milieu d'une foule d'inconnus (exemple : plus occupé qu'un unijambiste dans un concours de pieds au cul).<br />
<br />
Éviter les clichés : Il courrait comme un fou, elle était jolie comme un coeur, il s'est battu comme un lion... ne me faites pas perdre mon temps avec des poncifs aussi éculés. »</blockquote>Personnellement, j’adore le style poétique de Truman Capote qui foisonne d'images originales : « [...] glissant quelques sucreries dans le vinaigre de sa voix... », « Miss Sook, sensible comme une capillaire... », « Tico Feo [...] chantait une chanson aussi gaie que des sous que l'on remue ». D'ailleurs, sa manière (marquante) d’<strong>introduire ses personnages </strong>(en quelques mots), même ceux qui ont un rôle secondaire, force l’admiration : « L'homme qui avait parlé était petit, taillé en barrique, et d'un teint de brique ; il avança jusqu'au seuil du salon et s'arrêta en titubant. »<br />
<br />
<h3>6. Conflit</h3><br />
Comme mentionnés dans le deuxième conseil, vos personnages doivent faire face à leurs démons et réagir. Et finalement, ils doivent résoudre le problème. Devinez le <strong>conflit </strong>central de votre histoire et assurez-vous qu'il est clair dès le départ.<br />
<br />
En dramaturgie, le conflit soutient l'intrigue, il en est même la base. Sans conflit, pas d'enjeu ; donc, zéro intérêt pour le lecteur. Le conflit est motivé par le <strong>pouvoir</strong> : qui le détient, qui le désire et comment chacun va-t-il essayer de l'obtenir. De ce postulat, une foule de possibilités deviennent envisageables : la force, le chantage, la séduction, etc.<br />
<br />
Ben Bova affirme :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Le travail de l’écrivain est d’être <strong>un fauteur de troubles</strong> ! Trouvez autant de conflits et de problèmes pour votre protagoniste et à autant de niveaux possibles, en laissant un nouveau problème naître du précédent. Et ne jamais résoudre un problème jusqu’à ce que vous en ayez créé au moins deux de plus. Ce sont les problèmes non résolus qui forment la chaîne des promesses qui maintiennent le lecteur intéressé. »</blockquote>Cela ne veut pas dire que vos personnages doivent être <strong>passifs</strong>. Il n’est pas impossible d’écrire un bon roman dans lequel le protagoniste est entièrement victime des circonstances et des événements, mais c’est très difficile, et il est très probable que les lecteurs s’irritent de voir un personnage principal aussi passif et effacé. Alors, pourquoi ne pas essayer d’inventer un héros qui agit sur l’intrigue et conduit l’action ?<br />
<br />
Le personnage préféré de Philip Pullman, connu pour le cycle littéraire <em>À la croisée des mondes</em>, est <strong>Tintin</strong> ; il apprécie l’équilibre entre sa fadeur, son manque de profondeur et en même temps, sa témérité, son courage et sa curiosité. Pourtant, bien qu’il soit l’archétype du jeune héros sans défaut ni tentation, il n’est pas passif ; sa curiosité et son courage le poussent à tenter d'élucider toutes sortes de mystères et à toujours défendre des faibles ou à sauver des vies au péril de la sienne.<br />
<br />
<h3>7. Logique</h3><br />
Concentrez-vous sur l’histoire, l’<strong>intrigue</strong>. C’est le meilleur moyen d’intéresser le lecteur.<br />
<br />
Tom Clancy et Mark Twain l’ont dit : la fiction doit avoir un sens. Il doit y avoir une relation de cause à effet dans votre histoire. Les personnages doivent agir en fonction de leur personnalité, leur compétence et la situation dans laquelle ils se trouvent. <br />
<br />
Kathryn a utilisé l'exemple de l'un de ses élèves qui écrivait un roman ayant pour personnage principal, un « rond-de-cuir » (employé de bureau) qui ne fait rien d’autre que de taper des textes toute la journée et qui soudainement est capable de gravir une montagne. Ça n’a simplement pas de sens, si on regarde du côté de ses compétences. Heureusement, le problème a été facilement résolu en montrant, dans un chapitre précédent, que le personnage suivait un entraînement. En dramaturgie, cette notion s'appelle la <strong>notion de « préparation/paiement »</strong>.<br />
<br />
Vous pouvez également vous référer au <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/11/et-sil-suffisait-dun-pas-pour-passer.html">concept d’inévitabilité cher à Vince Gilligan</a>.<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">À vous de jouer</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwO7J2VKAkZKEHY3nG244OecLA0o9ed_CLACHVH9S-5SYUmbAsDKsIwIEeT643cS4e5BRndehArb63gkuw2BB-Zn2SiHkYeWPsVtW1Qikl3iyXW8t0-WF2CPPUo8eJFRQd4N6qgXmbrNU/s1600/ecrivain-heureux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Une femme souriante avec un dactylographe." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwO7J2VKAkZKEHY3nG244OecLA0o9ed_CLACHVH9S-5SYUmbAsDKsIwIEeT643cS4e5BRndehArb63gkuw2BB-Zn2SiHkYeWPsVtW1Qikl3iyXW8t0-WF2CPPUo8eJFRQd4N6qgXmbrNU/s1600/ecrivain-heureux.jpg" title="" /></a></div><br />
Vous avez suffisamment d’outils pour <strong>capter l’attention de vos lecteurs</strong>.<br />
<br />
Vous connaissez désormais l’importance d’une bonne histoire. Dan Brown n’est pas un très bon écrivain, pourtant <em>Da Vinci Code</em> s’est vendu à des millions d'exemplaires grâce à la simple force de son <strong>histoire</strong>.<br />
<br />
Ne vous concentrez pas trop sur votre style, mais cherchez plutôt à parfaire votre intrigue, à la rendre percutante, tout en restant simple, direct, mais efficace. <br />
<br />
Essayez d’appliquer ce que vous venez de lire dans votre premier chapitre et vérifiez si les retours sont différents.<br />
<br />
En tout cas, bonne continuation !</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com13tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-61725056933252182812014-03-07T22:06:00.000+01:002019-02-12T21:29:42.382+01:00Surmonter les pannes d’inspiration : Stanley Kubrick à la rescousse de l’apprenti écrivain !<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgP87ceVvFR8Rq4DX5s52voLwXzp3li7JP7NOY69i15VZwhrCBPQnt3qHUxekbHYcJp-b0wNBV3DGhSvz35FQEtfdxxJbwunHIjH3BbGQy3MZvNaEVZjrzGt4fkT219kLN_EDd095f8cVI/s1600/stanley-kubrick-realisateur-2001.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Photo de Stanley Kubrick, un réalisateur américain né le 26 juillet 1928 à New York, dans le quartier du Bronx, et mort le 7 mars 1999 dans son manoir de Childwickbury." border="0" height="338" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgP87ceVvFR8Rq4DX5s52voLwXzp3li7JP7NOY69i15VZwhrCBPQnt3qHUxekbHYcJp-b0wNBV3DGhSvz35FQEtfdxxJbwunHIjH3BbGQy3MZvNaEVZjrzGt4fkT219kLN_EDd095f8cVI/s1600/stanley-kubrick-realisateur-2001.jpeg" title="" width="490" /></a></div><br />
Il faut dire que, depuis un bout de temps, le blogue est resté inactif. Quelques projets qui me tenaient à cœur ont accaparé mes heures libres. Je ne vous ai pas oublié, la preuve en est que j’ai répondu un par un à chaque message que vous m’aviez fait parvenir. Que ce soit une question, des compliments ou des propositions d’articles, votre cher serviteur a traité de son mieux chaque requête.<br />
<br />
Qui ne s’est jamais retrouvé devant une <strong>panne d’inspiration</strong> ? Vous connaissez bien l’exigence du métier d’auteur, les <strong>dilemmes moraux</strong> auxquels vous êtes confronté, stylo en main. Dois-je préférer le point de vue omniscient au point de vue interne rapporté à la première personne ? Dans quelles circonstances mon protagoniste rencontre-t-il l’antagoniste ? Ou bien quels traits de caractère donner à mon héroïne ? Autant de questions qui peuvent mener à l’hésitation voire au blocage. Seulement, le syndrome de la page blanche est synonyme de perte de <strong>motivation</strong>, de perte de repères.<br />
<br />
Si vous vous reconnaissez dans les lignes ci-dessus, cet article est alors fait pour VOUS. En fait, par sa grande expérience, Stanley Kubrick, le réalisateur américain auquel <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/11/et-sil-suffisait-dun-pas-pour-passer.html">Vince Gilligan, le papa de <em>Breaking Bad</em></a>, faisait mention dans un article précédent, peut bien aider à <strong>surmonter les pannes d’inspiration</strong> et améliorer la construction de vos intrigues. (Le réalisateur est décédé il y a quinze ans, jour pour jour. Donc, considérez ces lignes comme un hommage sincère.) <br />
<br />
Pour ceux qui ne connaissent pas le monsieur, parmi ses films les plus marquants, citons <em>Lolita</em>, <em>Docteur Folamour</em>, <em>2001, l’Odyssée de l’espace</em>, <b style="font-style: italic;">Shining </b>ou encore <em>Full Metal Jacket</em>.</div><a name='more'></a><br />
<div style="text-align: center;"><iframe frameborder="0" src="http://www.allocine.fr/_video/iblogvision.aspx?cmedia=19232718" style="height: 270px; width: 480px;"></iframe></div><br />
<br />
<h2>« Je ne sais pas toujours ce que je veux, mais je sais ce que je ne veux pas. »</h2>Tout au long de cet article, nous travaillerons sur un cas concret, un bout de scène. Notre mission sera de lui <strong>trouver une suite</strong>. Imaginons que notre personnage principal, Marc, trouve par hasard sa femme avec son ex-mari discutant dans un café. Nous supposerons qu’au début du livre, Marc soupçonne justement son épouse, Élise, de le tromper. Situation clichée, noms clichés au possible choisis délibérément pour pousser notre exemple à l’extrême. Quelle sera la réaction de notre cher Marc ?<br />
<br />
Aucune idée… Je ne me suis pas encore décidé, j’ai quelques idées par-ci, par-là ; rien de bien transcendant. Je suis dans le flou, l’hésitation totale. La première étape que vous devriez me recommander serait de procéder par élimination. Prendre une feuille et noter les écueils à éviter, c’est-à-dire toutes <strong>les solutions indésirables</strong>. Bien sûr, rien ne vous empêche de réaliser cette gymnastique mentalement.<br />
<br />
En ce qui me concerne :<br />
<blockquote class="tr_bq">« La réaction de Marc ne DOIT PAS :<br />
<ul style="text-align: left;"><li>Être cliché ; </li>
<li>se montrer évidente, donc, prévisible ;</li>
<li>être incohérente avec sa personnalité (doux, émotif, soucieux) ;</li>
<li>s’avérer trop dominante (il ne faut pas oublier la réaction des autres personnages).</li>
</ul>»</blockquote>Voici quelques solutions indésirables.<br />
<ul><li>Marc se met en colère et demande à sa femme de s’expliquer. (Trop cliché, trop évident !)</li>
<li>Marc reste immobile, se mettant à pleurer, et s’enfuit. (Certes, cette décision est en accord avec sa personnalité, mais elle reste prévisible, convenue.)</li>
<li>Marc a eu une hallucination (ou toute autre facilité flagrante qui ne confronte pas le personnage à la réalité).</li>
<li>Laisser les autres personnages (la femme et l’ex-mari) inactifs.</li>
</ul><strong>Que retenir ?</strong> Du moment que vous répertoriez les premières idées qui vous viennent en tête (les plus évidentes, souvent les moins intéressantes et les moins surprenantes pour le lecteur), vous évitez l’erreur, la solution de facilité. Mais, maintenant, comment procéder pour avancer et surmonter MA panne d’inspiration ?<br />
<br />
Écoutons monsieur Kubrick...<br />
<h2>« Le “quoi” doit toujours précéder le “comment”. »</h2>Pour faire simple, c’est bien gentil d’exclure les possibilités, néanmoins, plutôt que de chercher la suite de la scène tout de suite, il faut <strong>jouer cartes sur table</strong>, mettre les choses au clair. Bref, s’appuyer sur <strong>une base organique</strong>, celle des personnages. Car Vince Gilligan affirmait :<br />
<blockquote class="tr_bq">« On dit souvent que la chose la plus importante, ce sont <strong>les personnages</strong>, car ils sont l’histoire, la raison pour laquelle ont suit la série. Donc oui, je me suis concentré sur les personnages. Pour être plus précis : il fallait surtout que je sois fidèle à Walter White, à ce qu’il est, à ce qu’il était, et à ce qu’il est devenu. Si vous êtes fidèle au personnage, autrement dit, si vous le laissez vous dire son histoire au lieu de la lui dicter, de la lui imposer, alors vous avez peu de chance de vous tromper.<br />
<br />
Dans tous les cas, les premières questions que nous nous posions dans la salle d’écriture, c’était : <strong>“Que veut Walt, à cet instant ? De quoi a-t-il peur ? Quel est le but de son existence ? Qu’est-ce qui l’empêche d’atteindre ce but ?”</strong> Si vous vous posez ces questions en boucle, en tant que scénariste, alors vous arrivez à avancer dans votre histoire de manière organique, en laissant votre héros vous dire où il va. Les plus beaux moments de la vie d’un scénariste, c’est quand vous entendez la voix de votre personnage dans votre tête, et qu’il vous dit ce qu’il veut, et que vous l’écrivez, presque comme un greffier au tribunal. »</blockquote>En pratique, il s’agira de comprendre les motivations du personnage, ses sentiments à ce moment précis puis déterminer en conséquence sa réaction, puisque, dans la vie courante, les gens expriment différemment leur émotion. Par exemple, sous l’emprise de la colère, certains d’entre vous sauront la retenir, alors que d’autres crieront et la formuleront d’une manière violente.<br />
<br />
Reprenons nos chères questions. <br />
<br />
<strong>Que veut Marc, à cet instant ? </strong><br />
<br />
Comprendre. Marc veut SIMPLEMENT comprendre ce que fait son épouse, Élise, avec son ami.<br />
<br />
<strong>De quoi a-t-il peur ? </strong><br />
<br />
Il a peur qu’Élise le trompe. Il l’aime vraiment, donc il ne veut pas qu’elle le quitte ou qu’elle se détourne de lui. Peut-être qu’il craint plus une demande de divorce de sa part qu’une potentielle trahison. (N’oubliez pas qu’il est de nature douce, émotive, soucieuse !)<br />
<br />
<strong>Quel est le but de son existence ? </strong><br />
<br />
Réaliser son amour avec Élise. (Que c’est romantique, les amis !) ;)<br />
<br />
<strong>Qu’est-ce qui l’empêche d’atteindre ce but ?</strong><br />
<br />
Son manque de confiance envers sa conjointe, le doute, le soupçon.<br />
<br />
Avouez que ça nous aide tout de même à écouter plus clairement la voix du protagoniste. Bien sûr, avec un peu d’expérience, vous n’aurez même sans doute plus à formuler explicitement les questions, le processus deviendra en effet assez naturel. Nous savons déjà que Marc essaiera de réagir de la meilleure façon pour ne pas froisser son épouse. Eh oui, nous exclurons d’office la solution dans laquelle Marc n’agit pas parce que dramatiquement, cela ne fait guère avancer l’intrigue.<br />
<br />
Alors, vous avez une idée pour remplir ces conditions ?<br />
<br />
Euh… Je propose que Marc passe intentionnellement devant son épouse et son ex-mari en feignant de ne pas les avoir vus.<br />
<h2>« Prenez la première idée qui vous vient en tête puis faites exactement le contraire. »</h2>Je sais que ce conseil est à double tranchant. Vous ne pouvez l’appliquer sans un minimum de réflexion. Cependant, il vous invite quand même à penser à des alternatives, à favoriser <strong>la chasse aux clichés,</strong> car, comme susmentionné, l’esprit a tendance à imaginer dans un premier temps les solutions les plus simples et les plus évidentes. Ce sont des raccourcis de la pensée qui ont été tellement utilisés et usés jusqu’à la corde qu’ils en deviennent d’une grande banalité. <br />
<br />
Certaines récurrences sont agaçantes parce qu’elles sont mal traitées, mal ou peu revisitées. Le genre de la <em>fantasy</em> est le plus friand en la matière : le <strong>manichéisme</strong> prononcé, le sorcier, la boule de feu du sorcier, le petit héros naïf qui devient l’Élu, le guerrier taciturne dont le passé comporte son lot de lourds secrets, le vieux mentor qui cache en réalité une puissance magique insoupçonnée, le château fort imprenable... De même, si un gentil récolte une blessure dans le combat, elle ne sera jamais mortelle. En fait, c’est juste pour faire joli : un peu de sang et de poussière pour prouver qu’une bataille, en fait, ce n’est vraiment pas grand-chose.<br />
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Bon, bon, revenons à nos moutons. Personnellement, l’idée que Marc passe intentionnellement devant son épouse et son ex-mari en feignant de ne pas les avoir vus me semble plutôt pertinente, il réagit sans pourtant aller jusqu’au bout. Vous vous doutez quand même bien que je n’allais pas la retenir parce qu’il manque encore quelque chose pour créer du CONFLIT et faire vibrer un peu le cœur du lecteur. C’est déjà quand même un peu l’opposé de notre première idée où Marc <strong>prenait la mouche</strong>.<br />
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Nous nous approchons quand même du compromis. Allez, une nouvelle recommandation de l’ami Stanley ?<br />
<h2>« Si votre personnage principal a un bon fond, je pense qu’il est nécessaire de connaître ses défauts et de montrer les moments où il se comporte mal. Dans le cas où votre personnage est fort mentalement, révélez-nous ses passages à vide. Par ailleurs, à mon avis, n’essayez jamais d’expliquer pourquoi il est ce qu’il est aujourd’hui ou pourquoi il agit de cette façon. »</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQpun1b2SMQQrODk0SzhBFZK43ZmxBT2dPqq3AWqs37yaFdQNOv-DWTTmDqsUhT0CZY3-OR09cmCjmXMckfapztg3akP1gcfn0yLrEfjHw2ohQNXzx99mr3R7MZIAY8LMs2vQQiPrfggI/s1600/kubrick-films-personnages.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Les personnages présents dans les films de Kubrick : Alex DeLarge, Barry Lyndon et Bill Harford." border="0" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQpun1b2SMQQrODk0SzhBFZK43ZmxBT2dPqq3AWqs37yaFdQNOv-DWTTmDqsUhT0CZY3-OR09cmCjmXMckfapztg3akP1gcfn0yLrEfjHw2ohQNXzx99mr3R7MZIAY8LMs2vQQiPrfggI/s1600/kubrick-films-personnages.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Belle définition de la <strong>caractérisation</strong>. Pour résumer d’une autre façon, privilégiez les faiblesses d’un personnage à ses qualités, car il est clairement établi que le public sera plus attaché au protagoniste qui atteint difficilement ses objectifs qu’à celui qui en un claquement de doigts se sort de toute situation embarrassante.<br />
<blockquote class="tr_bq">« On doit établir clairement quels sont <strong>les objectifs d’une scène</strong>, son importance dans le récit du point de vue du personnage ; mais, une fois ceci fait, je trouve qu’il est contre-productif de vouloir se brider, si l’on change d’avis concernant l’échafaudage, le cadrage ou même les dialogues à la dernière minute, avant les répétitions. »</blockquote>Retenez donc que comprendre les motivations profondes d’un personnage ne suffit pas pour expliquer une réaction précise. Il faut travailler en conséquence sur l’<strong>instinct</strong> qui tient un rôle important dans notre décision. Qui n’a jamais apprécié une solution sans jamais pouvoir donner d’explications précises ?<br />
<br />
D’ailleurs, une citation du réalisateur de <em>Lolita</em> :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Comment pourrions-nous apprécier le tableau de Mona Lisa si Léonard de Vinci avait écrit au bas de la toile : “La dame sourit parce qu’elle cache un secret à son amant.” »</blockquote>Chercher à tout rationaliser, c’est tuer dans l’œuf la créativité et la magie commune à l’écriture. La <strong>subtilité</strong> est sous-estimée, car une des joies de la lecture se situe dans votre liberté pour interpréter un texte et en tirer vos propres conclusions. Autant vous dire qu’on n’écrira jamais : « Marc était en colère. » Je préférerais suggérer cette impression d’une manière moins directe. <br />
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Trêve de bavardage ! Voici la suite choisie en fonction des critères susmentionnés (avec une prédilection à l’improvisation) :<br />
<blockquote class="tr_bq">« Marc sentit son cœur battre très fort. Son corps tremblait de haut en bas comme soumis aux vibrations d’une cloche d’église qu’on tintait avec vigueur. Son Quasimodo intérieur soutint le mouvement, si bien qu’une nausée s’empara de sa tête. Et soudain, aux visions noires et aux idées saugrenues, une impression particulière s’imposa à lui. Il inspira, évacuant pour quelques secondes son haut-le-cœur. Monstre qui revint à la charge alors qu’il composait sur son téléphone le numéro d’Élise.<br />
<br />
Quand elle reçut cet appel inopiné, elle examina avec insistance son auteur ; pourtant, ce dernier à quelques mètres prenait lui-même le même air d’attention absolue, susurrant de sombres propos, implorant le seigneur. Mais, sa petite dame ne répondit guère : elle remit son appareil de communication dans son sac, continua une discussion passionnée avec son ex-mari, lequel buvait à petites gorgées machinales son verre de jus d’orange sans la quitter du regard. Et ils fondirent en rire.<br />
<br />
C’est alors que, les larmes aux yeux, le malheureux les imita ; un rire s’empara de lui. Rire bestial qui figea son visage dans un rictus abominable. Certains passants, un père de famille, un couple âgé, un groupe d’étudiants ne purent s’empêcher de lancer des regards inquiets. C’est alors que Marc décida de donner à Élise une dernière chance. “Je meurs…” Tel est le message funèbre qu’il valida, laissant promener ses doigts sur le clavier sous l’effet de la rage aveugle d’un forcené, puis il attendit, dissimulé dans un arrêt de bus. Claquement de dents, coup d’œil furtif et bourdonnement d’abeilles. Pourtant, rien ne vint le sortir de sa léthargie. Quand Marc vérifia l’historique de son téléphone, un sursaut le plongea davantage dans les abîmes.<br />
<br />
Il venait d’envoyer son SMS à Mathilde, sa mère, et le poids de cette révélation lui écrasèrent les épaules d’un poids de 10 tonnes, un filet venimeux s’écoula dans son sang, le laissant interdit. Blêmit son visage déjà affreusement blafard. Au même moment, ses deux connaissances se levèrent de la table. »</blockquote>Je ne sais pas si j’ai fait le bon choix, mais en tout cas, j’ai tenté de mélanger les différentes approches avec un contretemps qui redonne de nouveaux enjeux et une nouvelle lecture de l’histoire (sans forcément suivre à la lettre mes idées précédentes). Vous êtes peut-être curieux de connaître la suite. Mais, pourquoi ne pas l’imaginer vous-même en quelques lignes (réaction de Marc ou de la mère) ? Un joli exercice auquel vous pouvez répondre si vous le souhaitez à travers des commentaires. Je m’engage d’ailleurs à vous livrer un <strong>avis bref</strong> sur votre prose.<br />
<br />
Alors, pourquoi ne pas vous lancer ? Kubrick disait : « Si un homme ne peut pas <strong>faire de choix</strong>, il cesse d’être un homme. » C’était pour ma dernière citation du monsieur. Pour les allergiques à la chose, le temps d'un répit est arrivé.<br />
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En tout cas, bon courage et prenez soin de vous !</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com20tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-59550721564875206312014-01-10T16:23:00.000+01:002018-06-22T23:15:26.989+02:00Concours de nouvelles #JEDI14 : écrivains en herbe, vite à vos claviers !<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVqwthXQNiaKr8UFiJznAnMC0m0oSEoyzEC5nGoCJg58YrqjvloqsZidJIe9E975OKXOve2N3L1Qbx_nXZtJtUfrbFCbDUm-Qd5nGL90-vrDS4yVLSk11YhzsokC6D_4DRHoU99QrjU-s/s1600/jedi14-concours-nouvelles.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Capture d'écran du site du concours de nouvelles, #JEDI14." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVqwthXQNiaKr8UFiJznAnMC0m0oSEoyzEC5nGoCJg58YrqjvloqsZidJIe9E975OKXOve2N3L1Qbx_nXZtJtUfrbFCbDUm-Qd5nGL90-vrDS4yVLSk11YhzsokC6D_4DRHoU99QrjU-s/s1600/jedi14-concours-nouvelles.jpg" height="275" title="" width="490" /></a></div><br />
Un rapide message à l’adresse des <strong>nouvellistes en herbe</strong>.<br />
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J’ai eu vent d’un <strong><a href="http://concoursjedi.fr/concours">concours de nouvelles intitulé #JEDI14</a></strong> et c’est avec un certain intérêt que je relaie l’information de ce qui se présente sous l’acronyme des <em>« Jeunes Écrivains Déchaînés et Innovants »</em>. L’édition 2013 semble avoir connu un certain succès, d’après ses organisateurs ; c’est sans surprise que les deux entreprises du <em><a href="http://www.labodeledition.com/">Labo de l’édition</a></em>, <em><a href="http://www.onprint.com/">ONprint</a></em> et <em><a href="http://blog.draftquest.com/">DraftQuest</a></em> s’associent à nouveau pour réitérer l’expérience.<br />
<a name='more'></a><br />
Du moment que vous résidez en France métropolitaine, vous pouvez tenter votre chance, enfin, sortir votre plume à cette occasion. Vous avez jusqu’au 9 mars 2014 afin de participer seuls ou en groupe de deux ou trois et rédiger une nouvelle de 4 à 8 pages maximum (textes et illustrations comprises). Sur le thème du <strong>roadtrip</strong>, paraît-il, et SANS aucune limite d’âge.<br />
<br />
À la clé : des lots, dont un iPad mini ainsi que la publication du livre de votre choix (offerte par <a href="http://www.edilivre.com/">les éditions Édilivre</a>). Les autres participants recevront tout de même des lots tels que des bons d’achat. Les prix seront remis au <strong>Salon du Livre à Paris</strong> le samedi 22 mars après-midi. L’écrivain <a href="http://www.samueldelage.com/">Samuel Delage</a> fait party du jury.<br />
<br />
Il faudra quand même s’informer davantage sur les services proposés par Édilivre, notamment concernant la promotion de l’œuvre éditée. <br />
<br />
Sinon, pour plus d’information, il suffit de visiter le site du concours à l’adresse suivante : <a href="http://concoursjedi.fr/">http://concoursjedi.fr/</a>. Tout ce qui est à savoir s’y trouve y compris les participations de l’année dernière.<br />
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Si le cœur vous en dit, vous savez ce qu’il vous reste à faire, les amis. ;) </div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-69237408698076617942013-11-01T15:47:00.000+01:002019-02-12T20:44:01.010+01:00Et s’il suffisait d’un pas pour passer d’un roman banal au chef-d’œuvre ? Ou le Saint-Graal de l’écrivain<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOZJpBUpwbWjXsgt4MIWiQn2OCgIthBZF6pKV_a19LnYREv1TNYRJsd-4Gf3I-IUqF1Val8HClqO2zWglsBUStBfulbSf8w3FtijwPaGKpy-KI7go88jd4U9mf3riZNyfLXJVnVf-2eSw/s1600/breaking-bad-vince-gilligan-saison-4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Vince Gilligan, Bryan Cranston et Aaron Paul sur le tournage de Breaking Bad" border="0" height="325" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOZJpBUpwbWjXsgt4MIWiQn2OCgIthBZF6pKV_a19LnYREv1TNYRJsd-4Gf3I-IUqF1Val8HClqO2zWglsBUStBfulbSf8w3FtijwPaGKpy-KI7go88jd4U9mf3riZNyfLXJVnVf-2eSw/s640/breaking-bad-vince-gilligan-saison-4.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Rien n’y fait.<br />
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J’ai beau lire et relire le même passage. Vince Gilligan a le don de vulgariser les concepts les plus abstraits. Vince, c’est le créateur de la série <em>Breaking Bad</em>, lequel s’est déjà invité dans <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/09/ecriture-breaking-bad-vince-gilligan.html">un billet, conseils d’écriture à l’appui</a>. La lucidité du scénariste américain m’a tellement sauté aux yeux que je ne pouvais que le mettre une fois de plus à l’honneur dans ces colonnes. <br />
<br />
Qu’est-ce qui fait la différence entre la fiction classique et ces livres qui vous hypnotisent, évacuent toutes vos émotions et vous touchent au plus profond de votre être ? Loin de moi l’idée de vous servir sur un plateau argenté une réponse claire et définitive à cette question ! <br />
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Je me contenterais au mieux de vous apporter une nouvelle perspective sur vos deux chères passions que sont <strong>la littérature et l’écriture</strong>. En tout cas, pour moi, ça a fait tilt. (Je crois même bien que ces conseils puissent s’appliquer à tout type de création.)<br />
<br />
Alors, vous m’accordez quelques minutes de votre temps pour vous présenter <strong>deux concepts</strong> que je qualifierais de fondamentaux, suivi d’une petite démonstration ? On ne sait jamais, ça peut servir, ouvrir des portes jusqu’ici inaccessibles. ;)<br />
<a name='more'></a><br />
<h2>Spectacle et inévitabilité, deux concepts-clefs</h2>Voilà deux citations de notre cher monsieur. Lisez bien ce qui suit.<br />
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Le premier extrait provient d’<a href="http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18626761.html">un entretien qu’a donné Vince Gilligan le 7 septembre 2013 au festival du cinéma américain de Deauville</a>. Un cours magistral d’une heure où il est revenu sur l’ensemble de sa carrière de ses débuts sur <em>X-Files</em> jusqu’à <em>Breaking Bad</em>. Un cours animé par Olivier Joyard, scénariste français.<br />
<blockquote class="tr_bq">« <strong>Olivier Joyard : À mesure que l’on avance, on a des séquences de plus en plus longues, et de moins en moins de dialogues. [En parlant de <em>Breaking Bad</em>.]</strong><br />
<br />
Vince Gilligan : On essaie d’apprendre des meilleurs. Je pense à la scène de <a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=27442.html"><em>2001</em></a> où le vaisseau s’approche de la station spatiale et le temps s’étend, sur la musique de Strauss. Kubrick disait que ce qui fait un film, ce sont six à huit moments insubmersibles. C’est cela le spectacle. On aime les moments sans dialogues. C’est ça la télévision et le cinéma. Et ce sont des moments de cinéma à la télé. On aime les dialogues des personnages de <em>Breaking Bad</em>, mais on aime aussi les moments de cinéma, avec de la musique seulement. Ce sont des moments magiques qui restent à la surface. On essaie de marquer visuellement le spectateur et aussi de nous faire plaisir à nous. D’ailleurs, un des scénaristes est arrivé, un jour, tout content, parce qu’il avait écrit un épisode avec cinq minutes sans une seule réplique. Il était fier. Et moi aussi ! »</blockquote>Voici la scène en question :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/muPNlnm_i44/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/muPNlnm_i44?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div><br />
Pour l’instant, respirez profondément et retenez ces points (auxquels bientôt on reviendra) : <br />
<ul style="text-align: left;"><li>Le spectacle, ce sont <strong>six à huit moments insubmersibles</strong> ;</li>
<li>On aime les <strong>moments sans dialogues</strong> ;</li>
<li>On essaie de marquer <strong>visuellement</strong> le public.</li>
</ul>Venons-en à notre autre extrait, tiré d’<a href="http://www.vulture.com/2013/01/vince-gilligan-on-writing-breaking-bad-finale.html">une interview pour Vulture</a>. <br />
<blockquote class="tr_bq">« Gilligan a récemment retrouvé un vieil entretien avec le compositeur Henry Mancini dans lequel un journaliste l’interroge sur son type de musique préféré. Mancini a répondu pencher pour les musiques construites sur un principe d’inévitabilité. “Il a dit quelque chose comme, et je paraphrase ici, ‘je pense que les meilleures compositions musicales sont celles qui vous surprennent par moments, mais qui, dans d’autres, vous donnent l’impression de savoir dans quel sens vous vous dirigez. Et justement le sentiment de satisfaction dérive de cette fatalité ou cette inéluctabilité. Dans un sens, c’est le résultat du principe d’inévitabilité.’” », raconte Gilligan. « Cela représente vraiment une partie importante de mon travail parce que c’est ce que nous essayons de faire avec notre série (<em>Breaking Bad</em>). Nous cherchons certes à ménager la surprise à maintes reprises, mais aussi bien de l’inévitabilité. Le contraire de la surprise. C’est quelque chose que j’estime, devrait être un élément important à la fin de la série et le sera. Pour moi, c’est une chose intéressante sur le papier et encore plus intéressante lorsqu’elle se concrétise avec ce sentiment de “Wow ! Ça ne pouvait pas se terminer autrement.” »</blockquote>Expirez (ne me dites pas que vous avez retenu votre respiration depuis). Un petit résumé ne fait de mal à personne : <br />
<ul style="text-align: left;"><li>La surprise et l’inévitabilité sont toutes aussi importantes dans une histoire ;</li>
<li>L’<strong>inévitabilité</strong> est le contraire de la surprise. Résultat : un sentiment de satisfaction, « Wow ! Ça ne pouvait pas se terminer autrement ».</li>
</ul><h2 style="text-align: left;">Un exemple concret</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgct6oD-EzGyEAj2LoFxU_-CnDhSu5nSOVnpD4WqYUUItQ29BeUqQTQvo7DzK57NvoQIgJyLKlflDBlMsdzQ47z5ePz8tBzKajqlUeP83s6LXIXVMVwtk4LOWDPFHeYt3ko6q4xWuB9bqo/s1600/miserables-gavroche.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Gavroche dans le film, Les Misérables, sorti en 2012." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgct6oD-EzGyEAj2LoFxU_-CnDhSu5nSOVnpD4WqYUUItQ29BeUqQTQvo7DzK57NvoQIgJyLKlflDBlMsdzQ47z5ePz8tBzKajqlUeP83s6LXIXVMVwtk4LOWDPFHeYt3ko6q4xWuB9bqo/s1600/miserables-gavroche.jpg" title="" /></a></div><br />
Notre exemple <a href="http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre39643-chapitre275631.html">concerne la mort du petit Gavroche dans le classique de Victor Hugo, <em>Les Misérables</em></a>. Vous allez voir que nous avons des leçons à tirer du maître. <br />
<blockquote class="tr_bq">« Courfeyrac tout à coup aperçut quelqu’un au bas de la barricade, dehors dans la rue, sous les balles. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Gavroche avait pris un panier à bouteilles dans le cabaret, était sorti par la coupure, et était paisiblement occupé à vider dans son panier les gibernes pleines de cartouches des gardes nationaux tués sur le talus de la redoute. </blockquote><blockquote class="tr_bq">[…] </blockquote><blockquote class="tr_bq">Et, d’un bond, il s’enfonça dans la rue. </blockquote><blockquote class="tr_bq">On se souvient que la compagnie Fannicot, en se retirant, avait laissé derrière elle une traînée de cadavres. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Une vingtaine de morts gisaient çà et là dans toute la longueur de la rue sur le pavé. Une vingtaine de gibernes pour Gavroche, une provision de cartouches pour la barricade. La fumée était dans la rue comme un brouillard. Quiconque a vu un nuage tombé dans une gorge de montagnes, entre deux escarpements à pic, peut se figurer cette fumée resserrée et comme épaissie par deux sombres lignes de hautes maisons. Elle montait lentement et se renouvelait sans cesse ; de là un obscurcissement graduel qui blêmissait même le plein jour. C’est à peine si d’un bout à l’autre de la rue, pourtant fort courte, les combattants s’apercevaient. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Cet obscurcissement, probablement voulu et calculé par les chefs qui devaient diriger l’assaut de la barricade, fut utile à Gavroche. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Sous les plis de ce voile de fumée, et grâce à sa petitesse, il put s’avancer assez loin dans la rue sans être vu. Il dévalisa les sept ou huit premières gibernes sans grand danger. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait d’un mort à l’autre, et vidait la giberne ou la cartouchière comme un singe ouvre une noix. </blockquote><blockquote class="tr_bq">De la barricade, dont il était encore assez près, on n’osait lui crier de revenir, de peur d’appeler l’attention sur lui. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Sur un cadavre, qui était un caporal, il trouva une poire à poudre. </blockquote><blockquote class="tr_bq">[…] </blockquote><blockquote class="tr_bq">À force d’aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Si bien que les tirailleurs de la ligne rangés et à l’affût derrière leur levée de pavés, et les tirailleurs de la banlieue massés à l’angle de la rue, se montrèrent soudainement quelque chose qui remuait dans la fumée. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d’une borne, une balle frappa le cadavre. </blockquote><blockquote class="tr_bq">— Fichtre ! fit Gavroche. Voilà qu’on me tue mes morts. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier. Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’œil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta : </blockquote><blockquote class="tr_bq"><em>On est laid à Nanterre, C’est la faute à Voltaire ; Et bête à Palaiseau, C’est la faute à Rousseau.</em></blockquote><blockquote class="tr_bq">Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. […] </blockquote><blockquote class="tr_bq">Cela continua ainsi quelque temps. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l’ajustant. Il se couchait, puis se redressait, s’effaçait dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés, haletants d’anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu’elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s’approchait, le gamin lui donnait une pichenette. </blockquote><blockquote class="tr_bq">Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l’Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c’est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n’était tombé que pour se redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda du côté d’où était venu le coup, et se mit à chanter. </blockquote><blockquote class="tr_bq"><em>Je suis tombé par terre, C’est la faute à Voltaire, Le nez dans le ruisseau, C’est la faute à…</em> </blockquote><blockquote class="tr_bq">Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois il s’abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler. »</blockquote>Reprenons les propos de Gilligan qui s’est rappelé que Kubrick disait notamment à propos de <em>2001, l’Odyssée de l’espace </em>que ce qui comptait, c’est le spectacle. Et qu’il ajoutait : un film c’est <strong>6 ou 8 scènes insubmersibles</strong>, qui ne plongeront jamais dans l’oubli et se passent le plus souvent de commentaires. <br />
<br />
On peut déjà qualifier la mort de Garvoche comme <strong>une scène insubmersible</strong>. Elle est marquante visuellement. Les descriptions interpellent directement l’imagination du lecteur : « La fumée était dans la rue comme un brouillard. Quiconque a vu un nuage tombé dans une gorge de montagnes, entre deux escarpements à pic, peut se figurer cette fumée resserrée et comme épaissie par deux sombres lignes de hautes maisons. »<br />
<br />
Par ailleurs, il y a un vrai sens du <strong>spectacle</strong> (ensemble de ce qui se présente au regard, à l’attention, et qui est capable d’éveiller un sentiment, selon mon dictionnaire) avec peu de dialogues et clairement une mise en abîme, car nous retenons notre souffle à la manière des témoins de la scène (les insurgés et les soldats). <br />
<br />
L’<strong>intensité dramatique</strong> doit beaucoup à la mise en scène presque théâtrale où Gavroche est l’objet de tous les regards. « Le spectacle était épouvantable et charmant », écrit Hugo comme pour confirmer ce constat à la manière de l’organisation spatiale. L’alternance entre des moments d’action mouvementée (voir la succession de phrases courtes) et des pauses (les couplets de chansons qui diffèrent l’action) est à l’origine d’une scission de l’extrait en deux parties. La première dominée par le passé simple transmet au lecteur l’impression d’une vivacité et la deuxième partie plus marquée par l’imparfait traduit une action saisie « au ralenti », avant un retour au passé simple qui précipite l’action vers la mort du personnage. <br />
<br />
En effet, cette écriture épique suscite le suspense : est-ce que Gavroche parviendra à échapper aux balles ennemies ? L’attente angoissante de ce qui va arriver à ce personnage auquel on s’identifie implique <strong>la dilatation du temps</strong>.<br />
<br />
Mais, plus on avance dans cet extrait, plus le sort du personnage se précise, <strong>inévitable</strong>. Le tir des balles repousse chaque fois l’échéance annoncée plus tard dans une prolepse qui laisse présager une fin malheureuse (« Cela continua ainsi quelque temps. »). L’intérêt pour le lecteur n’est plus de savoir si Gavroche va mourir, mais quelle sera l’erreur qui précipitera son trépas. Le public sait donc à ce moment-là où se dirigent l’œuvre et l’auteur et peut apprécier d’autant plus la visée symbolique qui en découle. Il y a <strong>un décalage entre ce que le public sait et ce que le personnage voit</strong>. <br />
<br />
Car plusieurs indices annoncent la mort du héros. Dès le début de l’extrait, le groupe nominal « Gavroche, fusillé, » exprime clairement le destin de ce dernier. Nous savons à l’avance l’issue de cet « effrayant jeu de cache-cache avec la mort » : il semble, dans cette image, que la mort s’amuse autant que sa future victime. La personnification des balles montre aussi qu’elle se divertit en participant au jeu qui lui est proposé : « Les balles couraient après lui ». <br />
<br />
Le sentiment tragique naît de la certitude que c’est elle qui finira par l’emporter. Pour le moment elle joue avec l’enfant comme un chat avec une souris. L’allégorie de la mort montre d’elle un visage horrible qui rappelle au lecteur qu’elle est la maîtresse du jeu : « la face camarde du spectre ». Par ailleurs, les réactions des gardes nationaux et des soldats manifestent bien sa victoire à venir : en effet, ils « riaient en l’ajustant. » <br />
<br />
Les bons romanciers tels Victor Hugo savent ainsi susciter <strong>le mystère</strong>, et au moment où ils livrent la réponse, des questions encore plus vaillantes se posent à notre esprit.<br />
<h2 style="text-align: left;">À vous de jouer</h2>Oui, nous arrivons au terme de cet article. :(<br />
<br />
D’après moi, on peut retenir que raconter une histoire ne consiste pas seulement à <strong>surprendre le lecteur</strong>, aussi bons les rebondissements soient-ils. En effet, la narration ne rime pas en un enchaînement d’événements ou de faits, ce n’est pas une chronique. Il faut en tirer une émotion, imprimer des sentiments chez le lecteur.<br />
<br />
C’est pourquoi il me semble difficile de maintenir la tension tout au long d’un livre ; dans ce sens, il me paraît judicieux de ménager des moments de répit voire de contemplation afin de mieux accentuer <strong>les séquences les plus soutenues</strong>.<br />
<br />
Tenez par exemple Proust qui pousse la suggestivité à son paroxysme et lisez ce <a href="http://la-plume-dilettante.over-blog.com/article-la-madeleine-de-proust-52001750.html">passage de la madeleine</a> qui semble à première vue insignifiant, mais un trésor d’introspection.<br />
<br />
Ajoutez une corde à votre arc (l'<strong>inévitabilité</strong> et les <strong>moments insubmersibles</strong>). Quelle est votre définition du chef-d’œuvre littéraire ?<br />
<br />
À vos claviers !</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-53999667499784169862013-08-28T14:29:00.000+02:002018-06-22T22:48:34.195+02:00George R.R. Martin, l’auteur de Game of Thrones, livre ses secrets d’écriture<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAVOpL2DueSF5UpHMOc4SGs44z94-tFO1Q60FjzprZO7jeTDcUM31iqwsh-PGrh4GdiNQAXvM9hv0cP_zQNPnvnO9_APvpyW-3g5VMsHmS5Zkn4yqimbL13Z7Yqbi9omLf49_dqG90wDQ/s1600/game-of-thrones-george-martin-tyrion.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="George Raymond Richard Martin est un écrivain américain de science-fiction et de fantasy. Son œuvre la plus connue est la série romanesque du Trône de fer, qui est adaptée sous forme de série télévisée." border="0" height="364" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAVOpL2DueSF5UpHMOc4SGs44z94-tFO1Q60FjzprZO7jeTDcUM31iqwsh-PGrh4GdiNQAXvM9hv0cP_zQNPnvnO9_APvpyW-3g5VMsHmS5Zkn4yqimbL13Z7Yqbi9omLf49_dqG90wDQ/s1600/game-of-thrones-george-martin-tyrion.png" title="" width="490" /></a></div>
<br />
George R. R. Martin est considéré comme le « Tolkien Américain », si bien que sa série romanesque du <em>Trône de fer</em> tenait du véritable phénomène avant même que la chaîne HBO daigne l’adapter en série télévisée. Son style se caractérise par un sens du détail impressionnant dans l’<strong>élaboration d’un univers imaginaire</strong> et une facilité à <strong>alterner les points de vue des personnages</strong>, un par chapitre. Comment réussit-il ce coup de maître et que pouvez-vous apprendre du monsieur ?<br />
<br />
Il nous a fallu étudier de près toutes les interviews et les articles en ligne de Martin afin d’en tirer ses pensées les plus fascinantes sur l’écriture.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">
Pourquoi préfère-t-il suivre le point de vue d’un seul personnage à la fois :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Je suis un fervent partisan du <strong>point de vue narratif interne</strong>, rapporté à la troisième personne. J’ai employé différentes perspectives narratives au cours de ma carrière comme la première personne ou le point de vue omniscient, mais je déteste vraiment le point de vue omniscient. Aucun homme n’a un point de vue omniscient ; nous sommes seuls dans l’univers. Nous entendons ce que nous pouvons entendre... nous sommes très limités. Si un avion s’écrase derrière vous, je pourrais le voir, mais pas vous. C’est la façon avec laquelle nous percevons le monde et je veux mettre mes lecteurs dans la tête de mes personnages. »<br />
<br />
— <a href="http://www.adriasnews.com/2012/10/george-r-r-martin-interview.html">Adria's News</a></blockquote>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
« Je n’aime pas <strong>le point de vue externe</strong> [les personnages agissent à la troisième personne sans que le lecteur connaisse leurs pensées ou leurs sentiments]. Ce qui se rapproche du cinéma et ce que capterait l’objectif de la caméra. À part utiliser une voix off ce qui me semble extrêmement maladroit, vous ne pourrez pas accéder aux pensées des personnages. C’est pourquoi nous comptons sur des indices subtils que les réalisateurs cherchent à exprimer à travers le jeu des acteurs. Je ne peux pas vraiment écrire, “Oui, vous pouvez me faire confiance”, ment-il. [Mais, il vaut mieux entrer dans la tête des personnages.] »<br />
<br />
— <a href="http://www.huffingtonpost.com/2012/09/04/game-of-thrones-season-3-characters_n_1854918.html">Maureen Ryan/Huffington Post podcast</a></blockquote>
<br />
<h2>
Faire intervenir différents narrateurs dans un récit :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Afin de me mettre dans la peau des <strong>protagonistes</strong>, je dois m’identifier avec eux. Cela inclut même les plus méprisables, de méchants tordus, des individus avec de sérieux troubles psychologiques. Même eux. Quand je me mets dans leur peau et regarde à travers leurs yeux, je dois ressentir une certaine empathie à leur égard, si ce n’est de la sympathie. Je dois essayer de percevoir le monde à leur façon d’où ma pointe d’attachement. »<br />
<br />
— <a href="http://www.empireonline.com/interviews/interview.asp?IID=1251">Empire Online</a>, 2011</blockquote>
<br />
<h2>
L’importance de puiser son inspiration dans ses expériences personnelles :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Dans les cours d’écriture créative à l’université, les professeurs vous diront d’<strong>écrire ce que vous savez</strong>. Et c’est souvent mal interprété par quelque chose comme quoi vous devriez écrire une autobiographie à peine voilée. Donc, en suivant ce raisonnement, si vous êtes diplômé en littérature anglaise, vous devriez écrire une histoire avec pour héros un étudiant en littérature à l’université. En d’autres termes, cela signifierait qu’il n’y a pas de place pour la science-fiction et la <em>fantasy</em>, car vous n’êtes pas à ce que je sache ni barbares, ni chevaliers, seigneurs ou même paysans. À mon avis, “écrivez, ce que vous savez” devrait être interprété de façon plus générale.<br />
<br />
C’est une question d’honnêteté, de sensibilité. Vous devez y mettre du vôtre pour rendre vos personnages plus vrais que nature. Si vous écrivez sur un personnage qui voit un être cher mourir, il convient de creuser en vous-même et de vous dire : “Est-ce que je me rappelle avoir déjà perdu un être cher ?” Même si c’est seulement un chien que vous appréciez dans votre enfance, même si c’est une expérience similaire, jouez sur <strong>cette veine de l’émotion</strong>. À certains égards, ce n’est pas très différent de ce que les acteurs font... Nous observons d’autres personnes de l’extérieur. La seule personne que nous connaissons vraiment, autant de l’intérieur que de l’extérieur, est notre être et nous devons l’explorer sous différents angles pour trouver cette touche personnelle qui caractérise la bonne fiction. »<br />
<br />
— <a href="http://www.youtube.com/watch?v=n4IJydF6YjI&feature=player_embedded">Entretien avec Peter Orullian</a>, 2011</blockquote>
<br />
<h2>
Alterner entre les points de vue de plusieurs personnages :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Je n’écris pas les chapitres dans l’ordre que vous les lisiez. J’alterne constamment entre les protagonistes. Par exemple, j’écris quatre ou cinq chapitres sur Tyrion, et je ressens le besoin de m’arrêter en me rendant compte par exemple de mon avance avec Tyrion sur les autres personnages. Et je reviens aux intrigues d’Arya ou Sansa (au hasard). Changer de point de vue demande toujours un temps d’adaptation parce que les personnages s’expriment et perçoivent le monde différemment. Parfois, très inspiré, je mets à l’œuvre et avance chaque jour page par page, et la minute où je passe à un autre personnage, le premier jour, c’est comme, “Oh, mon Dieu, je dois relire tous ces personnages. J’ai Sansa qui sonne comme Tyrion , et ce n’est pas bon.” Je dois relire plus de chapitres où elle apparaît et <strong>retrouver le ton caractéristique</strong> de Sansa. »<br />
<br />
— <a href="http://www.huffingtonpost.com/2012/09/04/game-of-thrones-season-3-characters_n_1854918.html">Maureen Ryan/Huffington Post podcast</a></blockquote>
<br />
<h2>
Les deux types d’écrivains, d’après Martin :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« J’ai toujours clamé haut et fort qu’il existe deux sortes d’auteurs. En simplifiant, il y a <strong>les architectes</strong> et <strong>les jardiniers</strong>. Les architectes créent des plans avant même d’enfoncer le premier clou, ils conçoivent toute la maison : l’emplacement des tuyaux et le nombre de chambres, la hauteur du toit. Ils ont tout prévu, contrairement, aux jardiniers, lesquels estiment qu’il suffit de creuser un trou et semer la graine pour voir ce qui arrive. Je pense que tous les écrivains sont à la fois des architectes et à la fois des jardiniers, mais ils ont tendance à tendre vers un côté ou vers l’autre, et je suis certainement plus jardinier. À Hollywood où tout repose sur la planification, je devais me conduire en architecte et faire semblant de l’être. Mais mes inclinations naturelles, ma façon de travailler est de me livrer corps et âme aux personnages et de les suivre. »<br />
<href ixzz2gepab95j=""><a href="http://www.smh.com.au/technology/blogs/the-geek/a-conversation-with-game-of-thrones-author-george-rr-martin-20110801-1i6wj.html" target="_blank">Sydney Morning Herald</a></href>, 2011.</blockquote>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
« Je déteste <strong>faire des plans</strong>. J’ai toujours une idée de la direction qu’emprunte l’histoire : je connais la fin et ce qui advient aux personnages principaux, tout comme les événements-clefs et les passages obligés dans les livres, ensuite, le climax [point culminant] pour chaque livre, mais je ne connais pas nécessairement les détours et les virages à emprunter en cours de route. C’est quelque chose que je découvre en pleine écriture et c’est ce qui rend l’exercice si agréable. Si je préparais en amont mon histoire en faisant un plan détaillé, je m’ennuierais plus vite que je ne l’imagine. »<br />
<br />
— <a href="http://www.empireonline.com/interviews/interview.asp?IID=1496">Interview de l’Empire Magazine</a></blockquote>
<br />
<h2>
Son emploi du temps :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Je me lève <strong>tous les matins</strong> pour travailler. Je prépare mon café, avant d’écrire. Quand je me lève du bon pied, je regarde autour de moi, il fait sombre à l’extérieur, et je comprends que j’ai consacré toute la journée à mon œuvre. Mais, n’oublions pas les jours moins fructueux où je lutte et où je sue pour à peine rédiger trois mots en trente minutes. Ou bien, je me retrouve avec une phrase et demie en fin de journée puis décide de jouer à des jeux informatiques. Vous savez, parfois, c’est votre jour de chance et parfois ça ne l’est pas. [Rires] »<br />
<br />
— <a href="http://januarymagazine.com/profiles/grrmartin.html">Interview Magazine</a>, 2001</blockquote>
<br />
<h2>
Écrire sur le sexe :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« La vie est faite de <strong>sexe</strong> ou elle devrait l’être. Autant j’admire Tolkien (le père de la <em>fantasy</em> moderne et un géant de la littérature, auteur d’un classique indémodable), autant vous vous demandez d’où proviennent tous ces Hobbits puisque vous ne pouvez pas imaginer un Hobbit ayant des rapports sexuels. Vous me suivez ? Eh bien, le sexe est une partie importante de ce que nous sommes. Il nous pousse, il nous motive, il nous fait faire des choses parfois très nobles et d’autres incroyablement stupides. Abandonnez le sexe et il manquera quelque chose à votre monde. »<br />
<br />
— <a href="http://www.youtube.com/watch?v=MdSPFJcxCNM">Interview télévisée avec Grace Dent</a></blockquote>
<br />
<h2>
Écrire des scènes de bataille :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« De mon point de vue, les <strong>scènes de bataille</strong>, ce n’est pas de la tarte ! J’ai déjà décrit par le passé mon approche. Parfois, j’emploie un point de vue interne clairement défini et très détaillé, plongeant le lecteur en plein milieu du carnage. C’est vif et viscéral à la fois, mais nécessairement chaotique, et il est facile de faire perdre au lecteur l’évolution de la bataille. Parfois, j’emploie un point de vue global, m’intéressant aux réserves, aux lignes et aux compagnies de flancs. Cela donne un aperçu de la tactique des deux camps, de la façon dont la bataille se déroule, mais cela peut facilement verser dans l’abstraction. »<br />
<br />
— <a href="http://www.georgerrmartin.com/a-conversation-with-bernard-cornwell/">Conversation avec Bernard Cromwell sur le site de Martin</a></blockquote>
<br />
<h2>
Peaufiner un roman :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« [Une fois <em>A Dance With Dragons</em> achevé], je me relis. C’est une technique que j’ai apprise à Hollywood, où mes scénarios étaient toujours trop longs. “C’est trop long”, disait le studio. “Coupez par huit pages.” Mais je détestais <strong>perdre de bonnes choses</strong> — des scènes, des échanges de répliques, un peu d’action —, de sorte qu’à la place, je parcourais le script, lisant et avançant ligne par ligne et mot par mot, découpant la graisse et en laissant le muscle intact. J’ai trouvé la méthode si utile que j’ai fait la même chose avec tous mes livres depuis mon départ de Los Angeles. C’est la dernière étape avant de finaliser un livre. L’écrire puis couper, couper, couper. Cela produit un texte concentré et vigoureux, plus fort, selon moi. Dans le cas de <em>A Dance With Dragons</em>, la plus grande partie étant réalisée avant l’annonce de la date de publication du livre, j’ai pu éliminer près de quatre-vingts pages grâce à cette technique. »<br />
<br />
— <a href="http://grrm.livejournal.com/217066.html">Le blog de Martin</a>, 2011</blockquote>
<br />
<h2>
Inventer une langue :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Il y a quelques années de cela, j’ai reçu un très beau courrier d’un lecteur qui voulait en savoir plus sur le vocabulaire et la syntaxe du haut valyrien [langue imaginaire dans la série du <em>Trône de fer</em>]. J’ai honte à l’instant où je vous transmets ma réponse : “Euh... eh bien... tout ce que je sais à propos du haut valyrien sont les sept mots que j’ai créés à ce jour. Quand j’aurais besoin d’un huitième, j’en inventerais un nouveau... Je n’ai pas imaginé toute <strong>une langue imaginaire</strong> dans mon bureau comme Tolkien.”<br />
La même chose était vraie pour Dothraki. Beaucoup de personnages parlent la langue de ce peuple dans mes romans, et j’ai agrémenté ma copie avec quelques mots Dothraki comme khal et arakh, mais pour la plupart, je me contentais de dire qu’“Ils parlaient Dothraki”, tout en donnant le sens de ce qui a été dit, en jouant avec la syntaxe et le rythme des phrases pour donner un peu de saveur. »<br />
<br />
— <a href="http://grrm.livejournal.com/148593.html">Le blog de Martin</a>, 2010</blockquote>
<br />
<h2>
Conseils de base à l’adresse des aspirants-écrivains :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« La première chose à faire pour tout écrivain en herbe, à mon avis, est de <strong>lire</strong> ! Et pas forcément le même genre de chose que vous comptez écrire. Que ce soit la <em>fantasy</em>, la science-fiction, les bandes dessinées, peu importe. Vous avez besoin de tout lire. Lisez de la fiction et pas de la fiction, lisez des magazines, des journaux. Appréhendez l’Histoire à travers des romans historiques ou des biographies. Lisez des romans policiers, des romans fantastiques ou d’horreur. Lisez des romans traditionnels et des classiques de la littérature, des romans érotiques, des livres d’aventure ou de satire. Chaque écrivain a quelque chose à vous apprendre, en bien ou en mal. (Eh oui ! Vous pouvez apprendre des mauvais livres ainsi que des bons ce que je vous déconseille.)<br />
Et surtout, <strong>écrivez</strong>. Tous les jours, même si c’est seulement une page ou deux. Plus vous écrivez, plus vous vous améliorerez. Mais il ne faut pas écrire dans mon univers, ni celui de Tolkien, ni emprunter la mythologie de Marvel, de <em>Star Trek</em>. Chaque écrivain a besoin d’apprendre à créer ses propres personnages, ses propres mondes et son panorama. En reprenant l’univers de quelqu’un d’autre ce qui est une solution de facilité, si vous n’exercez pas ces “muscles littéraires”, vous ne saurez jamais les développer.<br />
Compte tenu des réalités du marché actuel dans la science-fiction et l’imaginaire, j’ajouterais aussi que tout écrivain en herbe doit commencer à <strong>s’entraîner avec des nouvelles</strong>. Ces derniers jours, je rencontre beaucoup trop de jeunes écrivains qui tentent de démarrer avec un roman tout de suite, ou une trilogie, ou même une série de neuf livres. C’est escalader l’Everest sans expérience. Les nouvelles vous aideront à apprendre votre métier. C’est là que vous devrez commettre les erreurs que chaque écrivain débutant va commettre. Et n’oubliez pas qu’encore une fois, c’est le meilleur moyen pour un jeune écrivain de se faire une place dans le marché, puisque les magazines sont toujours avides de textes SF et de nouvelles fantastiques. Une fois que vous en avez vendu pendant cinq ans ou plus, vous avez construit un nom et une crédibilité que les éditeurs prendront en compte à la lecture de votre premier roman.<br />
Quoi que vous fassiez, je vous souhaite bonne chance. Vous en aurez besoin. »<br />
<br />
— À partir de <a href="http://www.georgerrmartin.com/for-fans/faq/">la FAQ de son site Internet</a>.</blockquote>
<br />
<h2>
Le but de la fiction et les fins heureuses :</h2>
<blockquote class="tr_bq">
« Toute bonne fiction fera appel aux émotions. L’émotion est vraiment le cœur de la fiction. Cela ne veut pas dire qu’un roman ne peut nous faire réfléchir ou ne guère présenter des idées intéressantes, voire provocatrices. Mais, si vous voulez <strong>développer une thèse intellectuelle</strong>, il sera plus utile de le faire autrement. Vous pouvez enfoncer un clou avec une chaussure, mais un marteau sera plus utile. La fiction repose sur la <strong>résonance émotionnelle</strong>, à savoir faire ressentir aux lecteurs des émotions à un niveau primaire et viscérale.<br />
Voici quelques idées compliquées que nous traiterons maintenant. Je déteste faire des généralisations hâtives sur la fiction en général. Chaque écrivain invente son propre truc. Mais, voici ma vision du monde... Je ne pense pas que je suis misanthrope ou pessimiste. Je pense que l’amour et l’amitié rendent la vie digne d’être vécue, à l’instar du bonheur. Mais, cela dit, voici certaines vérités fondamentales de mon ressort. L’une d’elles veut que la mort nous attende tous à la fin. Que ce soit au Moyen-Âge ou aujourd’hui, tôt ou tard, nous serons réduits en poussière et nos cendres seront dispersées aux quatre vents. Vous me suivez ? N’importe quelle fin heureuse dans laquelle tout se résout par enchantement et dans un esprit gai peut parfois sonner faux au vu de qui nous attend dans notre existence.<br />
Un autre élément pas aussi frappant dans <em>Le Trône de fer</em>, mais constituant certainement une grande partie de mon travail au début, c’est <strong>la solitude existentielle</strong> qui nous ronge. Alors que nous interagissons avec les autres êtres humains, nous ne pouvons jamais vraiment les connaître. Je pense que ces choses qui tiennent de l’instinct et de l’intime ressortent dans la fiction. Historiquement, la tragédie était toujours mieux perçue que la comédie. Je respecte beaucoup la comédie, et je tiens à écrire des scènes drôles occasionnellement, mais elles ne seront pas mieux perçues que les scènes dramatiques. Pourquoi n’enseigne-t-on que <strong>la tragédie de Shakespeare</strong> ? Nous apprécions ses comédies, mais si vous demandez quelles sont les plus grandes pièces de Shakespeare, les gens vont citer à coup sûr <em>Hamlet</em> et <em>Macbeth</em>. Ils ne vont pas parler du <em>Songe d’une nuit d’été</em> ou de la pièce, <em>Comme il vous plaira</em>. Je vous laisse tirer une conclusion. »<br />
<br />
— <a href="http://www.smh.com.au/technology/blogs/the-geek/a-conversation-with-game-of-thrones-author-george-rr-martin-20110801-1i6wj.html">Sydney Morning Herald</a>, 2011</blockquote>
<br />
<em>Traduction de l’article : </em><a href="http://io9.com/5971432/great-quotes-about-writing-from-game-of-thrones-author-george-rr-martin"><em>Great Quotes about Writing from Game of Thrones Author George R.R. Martin</em></a></div>
Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-66103493948192653032013-07-31T21:01:00.000+02:002019-02-12T20:45:25.942+01:00Corriger un roman : LA méthode à suivre (BONUS : check-list pour réviser et juger votre manuscrit)<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpe5FDFsHlIuKcdxJwhyphenhyphenBl6pTJ1fys9D6uXs_uQFv4dga-5sGaYibNosKpBiqCOi6JGiRGCSadyc91RPDtP6Ve-AmNqDkmdjPDpIqt0EsNURU-zIDdpjBokXXnj0tTpIf3VwEdudNLrDI/s1600/corriger-roman-technique.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Corriger un livre." border="0" height="291" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpe5FDFsHlIuKcdxJwhyphenhyphenBl6pTJ1fys9D6uXs_uQFv4dga-5sGaYibNosKpBiqCOi6JGiRGCSadyc91RPDtP6Ve-AmNqDkmdjPDpIqt0EsNURU-zIDdpjBokXXnj0tTpIf3VwEdudNLrDI/s640/corriger-roman-technique.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Nous allons apprendre aujourd’hui comment <strong>relire votre manuscrit</strong>.<br />
<br />
Un article à ne rater sous aucun prétexte !<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">Guide pour la correction d’un roman</h2>Vouloir tout réécrire n’est pas un comportement si inhabituel. Pour éviter cela, je recommande dans un premier temps d’<strong>imprimer votre manuscrit</strong>, s’il est sur votre ordinateur. Bon nombre d’écrivains trouvent qu’il est plus simple de travailler de la sorte. De même, n’hésitez pas à vous <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/05/5-astuces-pour-ecrire-un-roman-que-les.html" target="_blank">munir d’un carnet</a> pour noter vos impressions ou remarques ainsi que de stylos de couleurs différentes.<br />
<br />
Ne soyez pas perfectionniste, donnez-vous un délai réaliste. Vous devez vous rappeler que votre roman n’est pas le meilleur livre que vous aurez écrit. (Si c’est le cas, ce serait vraiment triste, car cela signifierait que l’ensemble de votre carrière à partir de ce moment précis ne sera que régression.) Votre objectif est de <strong>produire le meilleur livre que vous êtes capable d’écrire</strong> à l’instant où vous lisez ces lignes. <br />
<br />
Maintenant, relisez-vous en faisant <strong>des corrections ciblées</strong>. Posez-vous les bonnes questions : est-ce que votre protagoniste est cohérent tout au long du livre ? Avez-vous résolu votre histoire et vos intrigues secondaires ? Cette scène est-elle réellement indispensable ? Etc.<br />
<br />
Les trois questions fondamentales SONT :<br />
<ol><li>Est-ce que l’histoire a du sens ?</li>
<li>Qu’est-ce qui manque ?</li>
<li>Que dois-je retirer ?</li>
</ol>Pendant votre lecture, corrigez les petites erreurs dans la marge. Cela inclut l’orthographe et les fautes de frappe, les maladresses ou les adverbes inutiles. Cela peut être aussi des petits oublis comme les cheveux et la couleur des yeux d’un personnage. Ces corrections sont la plupart du temps rapidement applicables.<br />
<br />
En même temps, marquez les erreurs plus importantes comme les lacunes ou les incohérences au niveau de l’intrigue, ces erreurs étant moins simples à étouffer. Marquez chacun d’elles avec un astérisque et dans votre cahier, décrivez le problème trouvé et ce que vous devez faire pour y remédier.<br />
<br />
Par exemple :<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>Julie est la confidente du personnage principal Marie. Celle-ci se confie à elle au début du roman après la mort de son chien. Mais, par la suite, Julie disparaît. Comment se fait-il que Julie n’apparaisse jamais par la suite alors que les deux personnages étaient censés être proches ?</em><em><br />
</em><em><em>Avant la fin du livre, faisons en sorte que Julie appelle Marie.</em></em></blockquote><br />
C’est là que les <strong>stylos de couleurs différentes</strong> rentrent en jeu. Il devient beaucoup plus facile de localiser vos notes pour vous-même et de les connecter à l’astérisque approprié.<br />
<br />
Lorsque vous avez terminé votre lecture, revenez en arrière et commencez à ajouter des passages pour <strong>corriger les lacunes du fond</strong>. Ne le faites pas qu’une fois la lecture complète parce que vous devriez voir le tout comme un ensemble (faire en sorte que Marie achète un pistolet pour pouvoir l’utiliser à la fin pour anéantir son rival). Je vous recommande par la suite de vous relire une dernière fois et demander l’avis de lecteurs potentiels.<br />
<br />
De même, <strong>la lecture orale</strong> est effectivement très importante pour la musicalité du texte. Par contre, c’est très long et très fatigant, je conseille donc de le faire vers la fin du processus, lorsque le grain a été déjà bien affiné. Sinon, vous serez amenés à vous interrompre trop souvent pour appliquer des modifications et cela peut devenir vite lassant et inefficace.<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">Check-list pour réviser un manuscrit</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhB7kInsAfq6UITI4LTB-DJpHtOGPOnTehhePO8uJdqr-AgurUeyab7MUaXnoj87gTs05fYrk6q-nsGJO4JRPk3gR4B4fkv3vqA9F7-Bp60CWjkb32A9Kv5-N0XfXUWuLqjHiyBWY-8ZGI/s1600/checklist-manuscrit-reecriture.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhB7kInsAfq6UITI4LTB-DJpHtOGPOnTehhePO8uJdqr-AgurUeyab7MUaXnoj87gTs05fYrk6q-nsGJO4JRPk3gR4B4fkv3vqA9F7-Bp60CWjkb32A9Kv5-N0XfXUWuLqjHiyBWY-8ZGI/s1600/checklist-manuscrit-reecriture.jpg" title="Améliorer votre roman." /></a></div><br />
Voici une liste de recommandations pour relire et <strong>améliorer votre livre</strong>.<br />
<br />
<h3 style="text-align: left;">Incipit</h3><ul><li>Est-ce que les premières phrases attirent votre attention ? Présentent-elles le principal <strong>problème du protagoniste</strong> ?</li>
<li>L’incipit le plus célèbre : <em>« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : “Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.” Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. »</em> <em>L’Étranger</em>, Albert Camus (1942)</li>
</ul><h3>Conflit</h3><ul style="text-align: left;"><li>Par conflit, je ne veux pas dire de l’action « pan boum ». Le conflit, selon Ben Bova, est la <em>« lutte mentale ou morale causée par des désirs et des objectifs incompatibles. »</em> Il estime que <em>« c’est ce genre de conflit qui rend toute intrigue passionnante. »</em></li>
<li>Le personnage principal vit-il un <strong>conflit intérieur</strong> ? Est-ce le cas entre les personnages principaux, s’il y en a plusieurs ? Le <strong>conflit émotionnel </strong>fait partie de ce que recherche le lecteur. Par exemple : l’amour contre la loyauté, l’avidité contre le devoir, la peur contre le désir, la vengeance contre le doute de soi-même.</li>
<li>Y a-t-il trop ou pas assez de conflits ?</li>
<li><em>« Le travail de l’écrivain est d’être un fauteur de troubles ! Trouvez autant de conflits et de problèmes pour votre protagoniste et à autant de niveaux possibles, en laissant un nouveau problème naître du précédent. Et ne jamais résoudre un problème jusqu’à ce que vous en ayez créé au moins deux de plus. Ce sont les problèmes non résolus qui forment la chaîne des promesses qui maintiennent le lecteur intéressé. » </em>Ben Bova.</li>
<li>À la fin, tous les conflits doivent être bien sûr résolus.</li>
<li>Y a-t-il suffisamment de conflits entre les personnages ? S’expriment-ils par l’action, le dialogue, les attitudes de ceux-ci ou leurs valeurs ? Les personnages sont-ils suffisamment contrastés ou semblent-ils seulement être figés, se complaire dans un seul <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/11/creation-personnage-roman.html" target="_blank">archétype</a></strong> ? Ont-ils eu la possibilité de s’influencer les uns les autres ?</li>
</ul><h3>Intrigue</h3><ul style="text-align: left;"><li>Est-ce que l’intrigue est claire et un minimum plausible ?</li>
<li>Le personnage principal a-t-il un <strong>problème clairement défini à résoudre</strong> ? Avez-vous ressenti à la fin que ce problème ait été résolu ou est-ce que le personnage est résolu à vivre avec ?</li>
<li>Êtes-vous capable de déterminer l’époque et le lieu où se déroule votre histoire assez rapidement ?</li>
<li>Est-ce que votre récit commence au bon moment et se clôt au bon moment ?</li>
<li>Y a-t-il des scènes qui ne semblent pas faire avancer l’intrigue ou de longueurs ?</li>
<li>Y a-t-il une abondance d’<strong>analepses</strong> qui accaparent beaucoup l’attention ?</li>
<li>Laissez-vous une place aux <strong>intrigues secondaires</strong> ? Où, en revanche, y a-t-il un surplus d’intrigues secondaires qui noient l’intrigue principale ?</li>
<li>Chaque intrigue secondaire est-elle utile ? Sert-elle l’histoire générale ou l’auteur semble seulement chercher la complexité ?</li>
<li>Le rythme des différentes intrigues est-il suffisamment rapide pour garder l’attention du public ?</li>
<li><strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/09/ecrire-plan-histoire.html" target="_blank">Résolution de l’histoire</a></strong> : est-ce que le conflit et la tension amènent à un dénouement satisfaisant ? Ou est-ce que l’auteur laisse le lecteur incertain, pensif, se demandant ce qui s’est passé ? Lorsque vous avez terminé votre roman y avait-il des choses que vous aviez toujours besoin d’expliquer, de préciser ?</li>
</ul><h3>Le cadre</h3><ul style="text-align: left;"><li>Le <strong>contexte</strong> est-il suffisamment décrit de telle sorte à peindre un tableau qui semble assez réel pour le lecteur ? Avez-vous senti que vous étiez transporté à l’époque ou le lieu ?</li>
<li>Y a-t-il trop de <strong>descriptions</strong> pour les lecteurs modernes ? Utilisez-vous des clichés et des expressions mille et une fois revues ?</li>
<li>Est-ce que vous nommez de façon pertinente vos personnages, les lieux et les choses ? Y a-t-il quelques noms de personnages difficiles à retenir ou non appropriés, voire tout simplement stéréotypés ?</li>
<li><em>« Le lecteur aura du mal à imaginer un héros brutal nommé Elmer Small, mais James Retief fonctionne bien dans les histoires de Keith Laumer. De même, Bubbles La Toure est loin d’être le nom d’une religieuse sainte, alors que Modesty Blaise est un nom sexy et intrigant pour un équivalent féminin de James Bond. »</em> Ben Bova.</li>
<li>Le comportement des personnages est-il compréhensible vis-à-vis de leur époque et de leur milieu alentour ?</li>
<li>Est-ce que la date et l’ordre des événements dans l’histoire sont irréprochables ? Par exemple, imaginons que John conduise une nouvelle voiture dans le chapitre six, mais faut-il attendre le chapitre dix pour qu’il l’achète ?</li>
</ul><h3>Caractérisation</h3><ul style="text-align: left;"><li>Est-ce que les personnages semblent réels ? Sont-ils stéréotypés ou se résument-ils à <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/10/creer-bon-personnage-roman.html" target="_blank">des coquilles vides</a> ?</li>
<li>Le passé de vos personnages est-il travaillé et évoqué ?</li>
<li><em>« Il est très important de s’intéresser à <strong>la construction de personnages</strong> pour s’assurer de la cohérence et la précision de leur passé. Si vous mentionnez dans le chapitre deux que le signe astrologique de votre sœur est celui du Lion, puis, dans le chapitre douze, vous devez lui fêter son anniversaire lors d’une chute de neige (sauf si elle vit au pôle Nord ou dans l’hémisphère sud), la crédibilité sera perdue. Même si le lecteur ne saisit pas le pourquoi, il aura un sentiment que “quelque chose” cloche. »</em> Debra Littlejohn Shinder</li>
<li>Les personnages ne vivent pas seuls, ils ont de la famille, des amis, un travail, des soucis, des ambitions, des traumas, etc.</li>
<li>Avez-vous eu une vision juste de la culture, la période historique, l’emplacement et l’occupation dans laquelle se trouve le personnage principal ?</li>
<li>Trouvez-vous assez de <strong>contradictions</strong> dans les protagonistes, dans leurs émotions, leurs attitudes, leurs valeurs ? C’est ce qui les rend intéressants et imprévisibles.</li>
<li><strong>Trame de fond</strong> : Est-ce que l’auteur semble lancer un tas d’informations sur le passé et le comportement d’un personnage dans un ou deux longs discours, ou le fait-il par petites touches tout au long du livre ?</li>
<li>Est-ce que le protagoniste évolue au cours du roman ?</li>
<li>L’histoire peut-elle être améliorée en ajoutant plus de détails à la caractérisation des personnages ? Leurs croyances stéréotypées, leurs relations avec d’autres personnages, leurs habitudes, leurs loisirs, leur talent et leurs capacités, leurs goûts et leurs préférences ou leur description physique ?</li>
<li>Est-ce que vous privilégiez dans chaque chapitre une <strong>description assez sensorielle</strong> ? Le lecteur peut-il facilement sentir ce qui se passe autour du personnage principal ? Les cinq sens sont-ils employés dans ce but ? La vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat ou le goût.</li>
<li>Est-ce que l’antagoniste est contrasté ou se révèle être une simple caricature du méchant classique ?</li>
<li>Chaque lecteur a ses préférences en terme de caractérisation et de la quantité de détails. Est-ce qu’ici la caractérisation est trop prononcée ou a recours à l’imagination du lecteur ? N’est pas Zola, qui veut !</li>
</ul><h3>Dialogue</h3><ul style="text-align: left;"><li>Est-ce que les mots qui sortent de la bouche des personnages correspondent à leurs personnalités et leur tempérament ?</li>
<li>Y a-t-il un excès de <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/07/ameliorer-ecriture-dialogue.html" target="_blank">dialogue</a></strong> ce qui est la plupart du temps une mauvaise chose ?</li>
<li>Est-ce qu’un personnage a tendance à s’exprimer en longs monologues ou en longue tirade ?</li>
<li>Êtes-vous en mesure de repérer le conflit, les rapports de force, les attitudes et les intentions de chaque personnage dans leur dialogue sans que l’auteur vous le dise directement ?</li>
<li>Est-ce que le dialogue sonne juste ? Pour ce faire, essayez de vous relire à haute voix.</li>
<li>Est-ce que le dialogue semble trop RÉEL avec beaucoup de phrases incomplètes, de pauses, d’hésitations, d’insultes, de clichés et de mentions inutiles ?</li>
<li>Est-ce que l’utilisation du <strong>dialecte</strong> rend l’ensemble trop lourd, difficile à lire ?</li>
<li>Est-ce que chaque personnage a ses propres ton et rythme, un accent et un vocabulaire (si nécessaire), et même des interventions de durée déterminée ?</li>
<li>Lors d’une conversation dans votre œuvre, pouvez-vous facilement deviner qui parle sans les <strong>incises</strong> ?</li>
</ul><h3>Point de vue</h3><ul style="text-align: left;"><li>Y a-t-il plusieurs <strong>points de vue</strong> dans votre roman ?</li>
<li>Utilisez-vous la première personne ou la troisième du singulier ? Les changements de point de vue sont-ils signalés clairement ? Il n’y a rien de mal en soi à en changer, tant que ce n’est pas fait trop souvent et ça ne casse pas la fluidité.</li>
<li>Utilisez-vous la focalisation interne, externe ou omnisciente comme la majorité des livres ? Ou bien les fusionnez-vous ? Est-ce que votre choix vous semble pertinent ?</li>
<li><em>« Le point clé est d’amener le lecteur à s’engager dans <strong>un contrat </strong>par lequel l’auteur propose : “Je ne vais pas tout vous montrer dans la tête du personnage, car ce serait vous gâcher l’histoire, à la place, je vais vous révéler des indices et des choses à mesure que nous avancerons, mais je vous promets que je ne vais pas tricher.” »</em> Trevor Lawrence</li>
<li>Lorsque vous changez de point de vue, étiez-vous en mesure de deviner rapidement qui est le nouveau narrateur en tant que lecteur ?</li>
</ul><h3>Montrer au lieu de dire</h3><ul style="text-align: left;"><li>Du point de vue d’un personnage, l’auteur daigne-t-il à mettre à profit ses sens dans la description ? Ou, nous précise-t-il juste par exemple que le dîner était très bon ?</li>
<li>Est-ce l’auteur décrit exactement de quelle façon, les personnages se comportent ?</li>
<li>Y a-t-il trop de <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/11/ecrire-livre-succes.html" target="_blank">langage abstrait</a>, là où des détails spécifiques auraient eu un impact plus important sur le lecteur ?</li>
<li>Y a-t-il une profusion de termes comme <em>« très »</em>, <em>« beaucoup »</em>, <em>« vraiment »</em>, <em>« grand »</em>, ou <em>« beau »</em> ? Ou bien la description s’avère-t-elle plus colorée et diversifiée ?</li>
<li>Avons-nous eu la chance d’interpréter ce que les personnages ressentent, si ce n’est que l’auteur nous le spécifie directement ? Par exemple, j’ai écrit une fois : <em>« Deux semaines plus tard, après plusieurs heures de travail, Patrick se sentit épuisé. »</em> Et j’ai manqué ainsi l’occasion de décrire sa fatigue à la place.</li>
</ul><h3 style="text-align: left;">Style</h3><ul style="text-align: left;"><li>L’orthographe est irréprochable.</li>
<li>La grammaire et la conjugaison sont correctes et demeurent cohérentes tout au long du livre.</li>
<li>Vous utilisez des <strong>verbes forts et percutants</strong> au lieu des verbes faibles (<em>« faire »</em>, <em>« sembler »</em>, <em>« paraître »</em>, <em>« commencer »</em>, <em>« pouvoir »</em>, etc.). Vous transformez les adverbes en verbes, dans la mesure du possible, et les adjectifs en noms.</li>
<li>Vos descriptions privilégient les cinq sens.</li>
<li>Il y a un équilibre entre les dialogues, les passages narratifs et les descriptions.</li>
<li>Toutes vos phrases sont claires et non ambiguës.</li>
<li>Chaque mot et chaque phrase ajoutent du sens. Si ce n’est pas le cas, supprimez tout élément superflu</li>
<li>Vous limitez la <strong>redondance</strong>. Évitez de répéter la même information (comme la description d’un personnage), spécialement lorsque vous utilisez les mêmes termes.</li>
<li>La cohérence est assurée tout au long de l’œuvre. Aucune partie du manuscrit ne contredit une information donnée auparavant (à part dans le cas d’une histoire mettant en scène de multiples personnages et de multiples narrateurs auxquels on ne peut pas tous faire confiance).</li>
<li>Vous changez de contexte (temps et lieu) de manière discrète et naturelle. Si votre roman raconte l’histoire simultanée de plusieurs personnages, vérifiez que la narration anticipe tous les changements de contexte.</li>
<li>Quelle est la taille des paragraphes et celle des phrases ?</li>
<li>Il n’y a pas de <strong>clichés</strong> comme le flic alcoolique dépressif, le traumatisme d’enfance ou la gentille héroïne malmenée par la méchante garce.</li>
<li>Toutes les scènes impliquent et engagent le lecteur, mettant à profit son intelligence. Méfiez-vous des passages ennuyeux, prévisibles ou trop mous.</li>
<li>Vous devez être capable de caractériser <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/08/ameliorer-style-ecriture-dexter.html" target="_blank">le style de votre roman</a>. Par exemple, un <strong>style classique et littéraire</strong> (sobriété de la langue, richesse de la syntaxe et construction du récit), <strong>style « moderne »</strong> (caractérisé par un vocabulaire familier, des phrases et chapitres courts), <strong>style décalé</strong> par le biais de l’humour, <strong>style technique </strong>presque documentaire (mots techniques et descriptions précises), etc.</li>
<li>Est-ce que l’auteur verse trop dans le mélodrame et le <strong>pathétique</strong> ce qui peut se révéler perturbant sur le long terme ?</li>
</ul><br />
<h2 style="text-align: left;">Ressources complémentaires</h2>Je vous propose en supplément de lire ces <a href="http://www.kanatanash.com/wp-content/uploads/2011/07/2-%C3%A9tapes-pour-corriger-un-roman-de-fiction.pdf">2 étapes pour corriger un roman de fiction</a> et cette série de billets pour <a href="http://espacescomprises.com/corriger-un-roman-intro/" target="_blank">corriger un roman</a>.<br />
<br />
J’espère avoir été exhaustif. Que pensez-vous de cette liste de critères ? Auriez-vous d’autres critères à ajouter ?<br />
<br />
Cordialement,</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com23tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-39954556338166481802013-07-11T13:48:00.000+02:002019-02-12T20:45:53.692+01:00Ces 11 citations sur l’écriture qui devraient illuminer vos vacances et booster votre motivation<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgejYQZ-8CiUoC694PHewbEqQ3HXps3WAD2xcISMWLSr2-Vb_v9d1tBIsjPMsJ345Pjeqdmh42rKk1vSHzBaBVg8845xUrqzWhSYLBANC2orj1YNR0ABPXzZdvWuAkLzGMuZBWxur5xHcQ/s1600/vacances-ecriture.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Continuer à écrire pendant les vacances." border="0" height="325" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgejYQZ-8CiUoC694PHewbEqQ3HXps3WAD2xcISMWLSr2-Vb_v9d1tBIsjPMsJ345Pjeqdmh42rKk1vSHzBaBVg8845xUrqzWhSYLBANC2orj1YNR0ABPXzZdvWuAkLzGMuZBWxur5xHcQ/s1600/vacances-ecriture.jpg" title="" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Continuer à <strong>écrire pendant les vacances</strong>.</td></tr>
</tbody></table>Ça y est ! C’est l’été : après l’effort, le réconfort.<br />
<br />
De mon côté, je compte rencontrer des amis, mon entourage, et, enfin, voyager. Un programme chargé ! Pourtant, la question de l’écriture me taraude l’esprit. Comment continuer à écrire en dehors de sa routine ? <br />
<br />
Mais, avant tout, comme promis, quelques belles citations sur l’écriture.<br />
<a name='more'></a><br />
<h1>Citations sur l’écriture</h1><br />
<blockquote><em>« Un écrivain n’existe pas <strong>tant qu’il n’a pas écrit</strong>, et à la limite on ne sait jamais si c’est vraiment un écrivain. »</em> Nathalie Petrowski</blockquote><blockquote><em>« Écrire serait si triste si l’<strong>on ne déviait jamais de son plan</strong>. »</em> Giorgio Agamben</blockquote><blockquote><em>« Chaque début d’écriture est un retour à <strong>la case départ</strong>. Et la case départ, c’est un endroit où l’on se sent très seul. Un endroit où aucun de vos accomplissements passés ne compte. »</em> Quentin Tarantino</blockquote><blockquote><em>« Quand on peut se regarder souffrir et <strong>raconter ensuite ce qu’on a vu</strong>, c’est qu’on est né pour la littérature. »</em> Édouard Bourdet</blockquote><blockquote><em>« J’écris les livres que <strong>j’aimerais lire</strong>. »</em> Jacques Attali</blockquote><blockquote><em>« Le récit n’est plus l’écriture d’une aventure, mais <strong>l’aventure d’une écriture</strong>. »</em> Jean Ricardou </blockquote><blockquote><em>« La littérature existe pleinement non pas quand l’œuvre est écrite, mais quand un lecteur remonte le cours des phrases et des mots pour devenir, par ce moyen, <strong>co-créateur de l’œuvre</strong>. »</em> Hubert Aquin</blockquote><blockquote><em>« Un chef-d’œuvre de la littérature n’est jamais qu’<strong>un dictionnaire en désordre</strong>. »</em> Jean Cocteau</blockquote><blockquote><em>« La littérature n’a rien à voir avec <strong>la richesse du vocabulaire</strong>, sinon le plus grand des chefs-d’œuvre serait le dictionnaire. »</em> Paul Léautaud</blockquote><blockquote><em>« La musique a sept lettres, l’écriture a <strong>vingt-cinq notes</strong>. »</em> Joseph Joubert </blockquote><blockquote><em>« Rien ne fait <strong>mieux écrire</strong> que d’écrire sur ce qu’on aime. »</em> Paul Léautaud</blockquote><h1>Continuer à écrire pendant les vacances</h1><br />
Ce qu’il faut savoir c’est que les vacances sont <strong>source de bien-être</strong>. En vous vidant l’esprit et vous retrouvant face à un nouvel environnement loin de votre entourage et des problèmes de tous les jours, vous aurez tendance à vous <strong>ressourcer en idées</strong> fraîches et inhabituelles.<br />
<br />
Je me rappelle, trois ans de cela, être allé en Sicile et cela a provoqué un bouleversement auquel je ne m’attendais pas le moins du monde. Après avoir rencontré la page blanche pendant des mois, j’ai enfin retrouvé mon inspiration d’antan, ma motivation a remonté en flèche. Je crois même avoir écrit 32 pages en deux heures.<br />
<br />
Je serais d’accord, si vous me disiez que la routine vous importe dans la vie, mais parfois des circonstances particulières peuvent vous amener à <strong>redéfinir votre relation à l’écriture</strong>. Laissez-vous surprendre et peut-être apprendrez quelque chose de nouveau.<br />
<br />
Si vous n’êtes pas capable de continuer votre roman pendant les vacances, appliquez-vous au moins à écrire sur votre séjour et noter les détails qui vous ont marqué, ceux que nous avons tous tendance à oublier à la manière de certains songes.<br />
<br />
Et Dieu seul sait que les détails les plus insignifiants, tels que le ton ou l’expression des sentiments, sont ce qui rend l’écriture mémorable. Ne laissez pas filer votre excitation initiale et, en retournant dans votre chez-soi, vous aurez peut-être un matériau riche sur lequel vous reposer.<br />
<br />
Tout ça pour vous dire de ne pas arrêter l’écriture, même pendant les vacances. Ça serait une grossière erreur ! Au contraire, faites-en votre <strong>nouvel exutoire</strong>.<br />
<br />
Bonnes vacances !</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-25538888962244093052013-06-17T11:24:00.000+02:002019-02-12T20:46:31.595+01:00Analyse du style d’écriture de J. K. Rowling et du succès d’Harry Potter<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSntvezFifL-1TV_1NcQlFwMLT_pU90cl5ZNK_CxrMPbt9bdN3BGnYACHVUuFERtZ2-yh8m3R1oyHy4oe5odvz-nldbi4fr13cyUaXEyzQXW6ZRqSers9oeQ2xziW_Oq7MZtzaLNYXzL0/s1600/jk-rowling-ecriture-harry-potter.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Joanne Rowling, née le 31 juillet 1965 en Angleterre, est une romancière anglaise, connue sous le pseudonyme J. K. Rowling. Elle doit sa notoriété mondiale à la série Harry Potter, dont les tomes traduits en au moins 67 langues ont été vendus à plus de 450 millions d'exemplaires." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSntvezFifL-1TV_1NcQlFwMLT_pU90cl5ZNK_CxrMPbt9bdN3BGnYACHVUuFERtZ2-yh8m3R1oyHy4oe5odvz-nldbi4fr13cyUaXEyzQXW6ZRqSers9oeQ2xziW_Oq7MZtzaLNYXzL0/s1600/jk-rowling-ecriture-harry-potter.jpg" title="" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">J. K. Rowling, un modèle de <strong>persévérance</strong> et de <strong>détermination</strong> !</td></tr>
</tbody></table>L’écriture de la série <em>Harry Potter</em> m’a toujours personnellement impressionné. Le style de J. K. Rowling y est tellement inventif et vivant, tout en restant accessible, qu’il passe inaperçu au service de l’histoire.<br />
<br />
Cela correspond à ma vision de l’écriture : le style n’est pas fait pour être beau ou pompeux, mais pour <strong>appuyer la narration</strong>, pour traduire ou du moins <strong>suggérer une émotion</strong>, une impression, une atmosphère chez le lecteur.<br />
<br />
Aujourd’hui, nous analyserons en profondeur le style d’écriture dans les livres <em>Harry Potter</em>, mais avant cela, découvrons les recommandations de l’auteure à l’adresse des débutants.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">Le conseil d’écriture de J. K. Rowling</h2>Je cite :<br />
<br />
<blockquote><em>« Le meilleur moyen d’apprendre à propos du style, des personnages et de la construction du scénario est de <strong>lire autant que vous le pouvez</strong>. Vous allez probablement trouver que vous commencez à imiter vos auteurs favoris, mais c’est un bon processus d’apprentissage, et votre propre style va finir par apparaître.<br />
<br />
Planifiez toujours votre travail, écrire sans aucun but permet parfois de sortir une bonne idée ou deux, mais ce n’est pas un bon moyen pour produire une histoire entière.<br />
<br />
Écrivez au sujet de <strong>ce que vous connaissez</strong> : vos propres centres d’intérêt, vos sentiments, vos croyances, vos amis, votre famille et même vos animaux de compagnie peuvent être un bon matériau quand vous commencez à écrire.<br />
<br />
Développez <strong>votre goût de la solitude</strong> si vous le pouvez, car écrire est l’une des professions où vous serez les plus seuls au monde !<br />
<br />
Et pour finir, <strong>la persévérance</strong> est absolument essentielle, il ne suffit pas de produire tous ces mots, il faut aussi survivre au rejet et à la critique. Mais quoi qu’il en soit, le plaisir de voir un livre que vous avez écrit dans une librairie est une récompense qui vaut tous ces efforts ! »</em></blockquote><br />
Les recommandations de J. K. Rowling sont intéressantes à plus d’un titre. Elles résument bien le précepte d’un certain Gary Provost : <em>« Copier d’un seul auteur, c’est du plagiat. Copier de plusieurs, c’est de la recherche. »</em><br />
<br />
Selon la dame, il n’y a rien de mal à imiter ses modèles dans un premier temps : il faut maîtriser les règles avant de pouvoir les détourner. Bon nombre d’aspirants-écrivains visent <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/01/secret-ecrire-rapidement.html">la perfection et l’originalité</a></strong> à tout prix ; avec l’entraînement, vous vous forgerez donc votre propre style et votre propre Voix. Ne vous inquiétez pas !<br />
<h2 style="text-align: left;">Analyse du style d’écriture de J. K. Rowling </h2>J’ai choisi deux passages sur lesquels une partie de mon analyse reposera. Tous deux proviennent du septième tome <em>Harry Potter et les Reliques de la Mort</em>. Voici le premier extrait :<br />
<br />
<blockquote>Hermione fit jaillir de l’extrémité de sa baguette des serpentins dorés et violets qui vinrent s’enrouler comme une véritable œuvre d’art autour des arbres et des buissons.<br />
— Très beau, dit Ron tandis que, d’un dernier mouvement de sa baguette, Hermione colorait d’or les feuilles du pommier sauvage. Tu as vraiment l’œil pour ces choses-là.<br />
— Merci, Ron ! répondit Hermione, à la fois ravie et un peu perplexe.<br />
Harry se détourna, se souriant à lui-même. Il avait l’étrange impression que, lorsqu’il aurait le temps de le lire, il trouverait un chapitre sur les compliments dans Douze moyens infaillibles de séduire les sorcières. Il croisa le regard de Ginny et lui sourit avant de se rappeler sa promesse à Ron. Il s’empressa alors d’engager la conversation avec Monsieur Delacour.<br />
— Attention devant, attention devant ! lança Mrs Weasley d’une voix chantante.<br />
Elle franchit la porte du jardin, précédée d’un objet semblable à un Vif d’or géant, de la taille d’un ballon de plage, qui flottait devant elle. Un instant plus tard, Harry s’aperçut qu’il s’agissait de son gâteau d’anniversaire que Mrs Weasley préférait transporter par la voie des airs, à l’aide de sa baguette magique, plutôt que de prendre le risque de le porter elle-même sur ce sol inégal. Quand le gâteau eut enfin atterri au milieu de la longue table, Harry s’exclama :<br />
— Ça a l’air absolument magnifique, Mrs Weasley.<br />
— Oh, ce n’est rien, mon chéri, répondit-elle d’un ton affectueux.<br />
Par-dessus l’épaule de sa mère, Ron leva les deux pouces vers Harry en formant sur ses lèvres les mots : « Très bon. »</blockquote><br />
Et une scène d’action :<br />
<br />
<blockquote>Le serpent frappa au moment où Harry brandissait sa baguette qui fut projetée vers le plafond sous la force de la morsure qu’il sentit dans son avant-bras. Sa lumière tournoya à travers la pièce, dans un mouvement à donner le tournis, puis s’éteignit. D’un coup puissant, la queue du reptile l’atteignit alors au ventre, lui coupant le souffle. Il tomba en arrière, en plein sur la coiffeuse, au milieu du tas de vêtements crasseux…<br />
<br />
Harry pivota sur le côté, évitant de justesse un nouveau coup de queue qui s’abattit sur la coiffeuse, à l’endroit où il s’était trouvé un instant auparavant. Le verre, à la surface du meuble, vola en une pluie d’éclats qui retombèrent sur Harry alors qu’il roulait sur le sol. À l’étage inférieur, il entendit la voix d’Hermione appeler :<br />
<br />
— Harry ?<br />
<br />
Il ne parvenait pas à faire entrer suffisamment d’air dans ses poumons pour lui répondre. Une masse lourde et lisse l’écrasa sur le plancher et il la sentit glisser sur lui, puissante, musculeuse…<br />
<br />
— Non, haleta-t-il, cloué au sol.<br />
<br />
— Si, murmura la voix. Ssssi… t’attraper… t’attraper…<br />
<br />
— Accio… Accio baguette…<br />
<br />
Mais rien ne se produisit et il avait besoin de ses mains pour essayer de repousser le serpent qui s’enroulait autour de son torse, vidait l’air de ses poumons, enfonçait profondément l’Horcruxe dans sa poitrine, tel un cercle glacé frémissant de vie, à quelques centimètres de son cœur qui battait frénétiquement. Son cerveau fut balayé par une lumière blanche et froide, toutes ses pensées occultées, son propre souffle noyé, des bruits de pas lointains parvenant à ses oreilles, tout s’évanouissant autour de lui…</blockquote><br />
Nous remarquons tout d’abord que <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/07/ecrire-dialogue-roman.html">le dialogue</a></strong> chez Rowling constitue l’un de ses points forts. Ses dialogues tout à fait cohérents n’hésitent pas à faire appel à un ton ironique très subtil ; celui-ci, non seulement caractérise son style, mais sert aussi à maintenir l’intérêt du lecteur. Ce qui fait qu’il est difficile de s’ennuyer avec toutes les discussions animées qui nous sont servies.<br />
<br />
Cependant, les sentiments de chaque personnage et la représentation que l’écrivaine en donne dans une scène particulière seront compatibles avec l’ambiance, elle-même véhiculée par le cadre de la scène et le ton des dialogues. Par exemple, dans le deuxième extrait, les incises utilisées (haleter, murmurer, appeler) et les points de suspension traduisent un sentiment d’étouffement.<br />
<br />
En outre, la <strong>narration de l’histoire</strong> se veut simple, fluide et directe et suit même une <strong>approche cinématographique</strong>. Peu d’écrivains décrivent <strong>le mouvement</strong> dans leur récit. Rowling évoque <strong>la distorsion du temps</strong> : les scènes au ralenti et les images en accéléré sont très exploitées. Comparez les deux passages pour vous en rendre compte ! L’imagination du lecteur fait le reste.<br />
<br />
En résumé, peu de description, mise en alerte permanente de l’attention, suspense de l’énigme central à l’échelle de chaque tome, lecture au second degré possible, humour, tous ces ingrédients font de la lecture d’Harry un plaisir évident pour beaucoup d’adultes. Mais, qu’est-ce qui fait que concrètement le style de la mère d’<em>Harry Potter</em> est aussi plaisant ?<br />
<h2 style="text-align: left;"><em>Harry Potter</em>, les ingrédients du succès</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinMAkvZOmXA5OspbcP4RDkRuTRH4mYN_vhTD4fnBa2u55n8IPq85i-VrGEjY7GlGadOHT5bWEKNohXCsiqyRVq71UFaHiZVaNRNTcj-1EFDOBdtqVcjUnlXITPebfthx8H4FO7SaggxI4/s1600/harry-potter-livres.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="411" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinMAkvZOmXA5OspbcP4RDkRuTRH4mYN_vhTD4fnBa2u55n8IPq85i-VrGEjY7GlGadOHT5bWEKNohXCsiqyRVq71UFaHiZVaNRNTcj-1EFDOBdtqVcjUnlXITPebfthx8H4FO7SaggxI4/s640/harry-potter-livres.jpg" width="490" /></a></div><br />
Faisons un petit inventaire non exhaustif de mes différentes remarques.<br />
<ul><li>Les <strong>points-virgules</strong> : J. K. Rowling en raffole. Sous-estimé, ce signe de ponctuation bien employé peut mettre en relation, mettre en parallèle plusieurs propositions et peut leur conférer une allure propre, voire élégante. <br />
Exemple : <em>« Hermione et Mondingus grandirent brusquement ; Ron, Fred et George se ratatinèrent ; leurs cheveux s’assombrirent, ceux d’Hermione et de Fleur se rétractant dans leur crâne. »</em> Ou l’utilisation que je préfère : <em>« Des images sans suite se bousculèrent dans sa tête : Sirius tombant à travers le voile ; Dumbledore suspendu dans les airs, le corps brisé ; un éclair de lumière verte et la voix de sa mère qui demandait grâce, suppliante… »</em></li>
<li>La <strong>virgule d’Oxford</strong> : il s’agit de la virgule qui précède le dernier terme d’une énumération introduite par une conjonction de coordination dans la majorité des cas « et ». <br />
Exemple : <em>« fouillant dans sa mémoire, Harry se rappela soudain qu’il s’agissait d’Elphias Doge, membre de l’Ordre du Phénix<strong><span style="color: red;">,</span></strong> et auteur de la nécrologie de Dumbledore. »</em><br />
Son utilisation provoque la polémique parmi les éditeurs et les écrivains, c’est plus une question de style et de clarté au choix de l’auteur.</li>
<li>Les <strong>incises</strong> dans les dialogues : Le verbe « dire » remporte la manche même si elle varie de temps en temps (grogner, murmurer, lancer, rectifier, déclarer, protester, s’écrier, susurrer, etc.), sans être pour autant intrusive. <br />
Non, vous ne lirez à aucun moment <em>« admonesta-t-elle »</em> ! Cependant, elle n’hésite pas à inclure des adverbes comme par exemple : <em>« Hermione dit très vite »</em>.</li>
<li>Les <strong>adverbes</strong> : Comme susmentionné, J. K. Rowling les utilise avec parcimonie ; dans les deux extraits, j’en ai relevé très peu.</li>
<li>L’<strong>humour</strong> : L’humour est suggéré par petites touches ce que je trouve tout à fait subtil. <br />
<em>« — Je vais les mettre dans ton sac pour toi, dit Hermione d’un ton léger en prenant les cadeaux des bras de Harry tandis qu’ils remontaient tous trois l’escalier. J’ai presque fini les bagages, j’attends simplement que le reste de tes caleçons soient lavés, Ron. <br />
<br />
Les balbutiements de Ron furent interrompus par le bruit d’une porte qui s’ouvrait au premier étage. »</em></li>
<li>L’<strong>émotion</strong> : Encore une fois, l’émotion est suggérée sans jamais verser dans le mélodrame. Elle est renforcée par le point de vue interne et le discours indirect libre :<br />
<em>« Les larmes vinrent avant qu’il ait pu songer à les arrêter. Elles coulaient, brûlantes, puis gelaient sur son visage, et d’ailleurs, à quoi bon les essuyer, à quoi bon faire semblant ? Il les laissa ruisseler, les lèvres étroitement serrées, et regarda la neige épaisse qui cachait à ses yeux la tombe où gisaient les dépouilles de Lily et de James, simples ossements à présent, peut-être même poussière, étrangers à la présence si proche de leur fils survivant, dont le cœur continuait de battre grâce à leur sacrifice. En cet instant, cependant, il aurait presque souhaité dormir avec eux sous la neige. »</em></li>
<li>Des <strong>ellipses</strong> : J. K. Rowling se sert des sommaires qui, en quelques mots, peuvent évoquer un épisode s’écoulant sur une longue période. C’est un procédé efficace. Voyez vous-même ! <br />
Exemple : <em>« À compter de ce moment, Mrs Weasley donna tant de travail à Harry, Ron et Hermione pour aider aux préparatifs du mariage qu’ils n’avaient presque plus le temps de réfléchir. </em>[…] <em>Mais, après deux jours entiers passés à astiquer les couverts, harmoniser les couleurs des faveurs, des rubans et des fleurs, dégnomer le jardin et à aider Mrs Weasley à préparer d’immenses plats de petits fours, Harry la soupçonna d’avoir en tête un motif bien différent. »</em></li>
<li>Les <strong>gérondifs</strong> : En français, le gérondif est une forme verbale caractérisée par une terminaison en <strong>-ant</strong> et la préposition en antéposée. <br />
L’auteure britannique semble les apprécier, elle n’hésite pas à certaines reprises à agrémenter ses dialogues de quelques petites descriptions et mettre ses personnages en mouvement ou en action.<br />
Voici un exemple : <em>« — Un livre ? s’étonna Harry <strong><span style="color: red;">en prenant</span></strong> le paquet rectangulaire. Une petite entorse à la tradition, on dirait ? »</em></li>
<li>La <strong>longueur et la structure des phrases</strong> : La phrase la plus longue dépasse 50 mots tandis que la plus courte en contient à peine 3. <br />
Par la même occasion, j’ai constaté que J. K. Rowling privilégie la voix active ce qui implique qu’elle s’intéresse plus aux intervenants qu’aux personnages qui subissent l’action.</li>
<li>La <strong>tension</strong> : Cette dernière repose en grande partie par l’observation et les pensées du personnage principal, Harry. <br />
Exemple : <em>« Elle ne prêta aucune attention à sa remarque et il ne pouvait lui en vouloir. »</em></li>
<li>Le <strong>vocabulaire</strong> : Je préfère la clarté à la complexité de la langue au profit de la narration. Force est de constater que les verbes sont plutôt simples : reposer, acheter, emballer, éprouver, regarder, etc. <br />
En ce qui concerne les scènes d’action, les verbes se montrent plus percutants et semblent capturer l’action pour la retransmettre. Rien que dans le deuxième passage susmentionné, nous avons des verbes très visuels comme brandir, projeter, frapper, tournoyer, pivoter, voler, éviter, rouler, balayer...</li>
<li>Les <strong>descriptions</strong> : Je trouve que les descriptions de J. K. Rowling ne sont ni longues, ni trop courtes ; très visuelles et non intrusives, elles peuvent s’enorgueillir de dresser en quelques lignes le portrait d’un personnage notamment grâce aux métaphores et aux comparaisons. Un modèle du genre ! <br />
Je cite : <em>« Rogue s’était maintenant tourné vers Voldemort, et son visage ressemblait à un masque mortuaire. Il était blanc comme du marbre et ses traits avaient une telle immobilité que lorsqu’il parla à nouveau, ce fut comme un choc de voir que quelqu’un vivait encore derrière ces yeux vides. »</em></li>
</ul><br />
Bon, maintenant, faisons un petit bilan !<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">À vous de jouer</h2>Je ne vous demanderais pas d’imiter J. K. Rowling ; certes, j’estime que la dame a une très belle plume à la fois simple et malicieuse et qu’il serait intéressant d’en tirer quelques enseignements.<br />
<br />
Mais, j’aimerais vous éclairer quelque peu.<br />
<br />
Beaucoup de gens négligent <strong>la ponctuation</strong>. Cependant, la ponctuation est tout aussi essentielle que l’orthographe ou la syntaxe. Vous remarquez bien qu’un emploi pertinent des différents signes de ponctuation peut à la fois rythmer la phrase, suggérer des intonations, traduire les nuances de la pensée, souligner des effets dramatiques et faciliter la lecture.<br />
<br />
Par ailleurs, ce que j’aimerais vous rappeler, c’est de toujours <strong>inspirer ou montrer</strong> une idée au lieu de la dire. Cela ne requiert pas une gymnastique particulière, seulement de bien choisir ses mots, son <strong>vocabulaire</strong>, sa palette, si je n’ose dire, et de faire appel aux cinq sens, aux impressions des personnages et à tous les canaux possibles. Encore une fois, le principal écueil est de chercher à embellir votre langue ; à mon avis, il vaut mieux s’évertuer à <strong>chercher le mot juste</strong> à savoir un lexique non intrusif qui s’efface pour mieux laisser couler l’intrigue. Restez sobre, restez simple !<br />
<br />
Et surtout, un point qui me semble tout à fait essentiel : l’<strong>histoire</strong> prime. Si <em>Harry Potter</em> a connu un succès aussi foudroyant, ce n’est pas vraiment pour son style d’écriture (au passage remarquable), mais pour son récit, ses personnages qui ne sont en réalité que la partie émergée de l’iceberg. Et, personnellement, j’ai tendance à penser que vous aurez réussi votre mission d’écrivain, lorsqu’on ne vous parlera plus de votre style, lorsqu’il s’effacera au profit du <strong>contenu</strong> de votre roman et lorsqu’il remplira sa simple fonction de <strong>vecteur</strong>, de support (tout comme l’image ou le son au cinéma).<br />
<br />
P.-S. Quelques questions. Que pensez du style d’écriture de J. K. Rowling ? Et souhaiteriez-vous lire d’autres articles de ce type ? Si oui, quels auteurs vous semblent intéressants à analyser ?</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com19tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-59692127045882757772013-05-10T21:48:00.002+02:002019-02-12T20:46:53.942+01:00La série américaine Prison Break, les raisons du succès. Ou l’art de susciter le suspens.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZLfKx_r6zrf9bSquC62Gnsx8tdMBfWi7OW__2XBP7YAoFOnjzTpjbpl9H1WvzKxjRx51UAT70UVEMPn7TfopLbTE4ljlkEV5S2BCTvQFdal2JMdjhtQw1CrCYoViiokHpK-9Mnb31lFg/s1600/prison-break-ecriture-suspens.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Prison Break, la recette du succès de ce feuilleton télévisé américain en 81 épisodes de 43 minutes créé par Paul Scheuring." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZLfKx_r6zrf9bSquC62Gnsx8tdMBfWi7OW__2XBP7YAoFOnjzTpjbpl9H1WvzKxjRx51UAT70UVEMPn7TfopLbTE4ljlkEV5S2BCTvQFdal2JMdjhtQw1CrCYoViiokHpK-9Mnb31lFg/s1600/prison-break-ecriture-suspens.gif" title="" /></a></div><br />
Lorsqu’en 2005 la série <em>Prison Break</em> s’invite sur petit écran, nul n’aurait pu prédire un tel succès, pas même les acteurs principaux. Amaury Nolasco suppose à la réception du scénario que c’est <em>« sûrement l’un de ces épisodes pilotes délaissés par les chaînes de télévision »</em>. Pourtant, avec <strong>un concept simple et accrocheur</strong> (un homme s’emprisonne délibérément pour organiser l’évasion de son frère condamné à mort), les scénaristes déploient des trésors d’ingéniosité afin de maintenir la tension dramatique chez les téléspectateurs. <br />
<br />
<blockquote><a href="https://high-concept.fr/exercice-d-ecriture-prison-break-2/" target="_blank">Cliquez ICI pour découvrir les <strong>techniques narratives</strong> qu'utilisent les scénaristes américains pour VOUS tenir en haleine ! Faites-en de même pour vos lecteurs.</a></blockquote></div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-962714191671179342013-04-19T20:12:00.000+02:002019-02-12T20:47:11.131+01:00Pourquoi bloquez-vous au milieu de votre roman ? LA solution pour s’en sortir<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYL_IiTVDuRMSPu8UN_W3Tck32NHoPDJZo_AHdkOldTOzuJ6Phr1HL1JvhK-HNkKwYZDEz5enNbaORFk5IsjCFYAHOI7VEB9g_2dWz9b50AMG_wp0ytLghUqAuPM87lfgzA96eNnoXs-I/s1600/tache-ecriture-milieu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Homme escaladant une montagne enneigée." border="0" height="368" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYL_IiTVDuRMSPu8UN_W3Tck32NHoPDJZo_AHdkOldTOzuJ6Phr1HL1JvhK-HNkKwYZDEz5enNbaORFk5IsjCFYAHOI7VEB9g_2dWz9b50AMG_wp0ytLghUqAuPM87lfgzA96eNnoXs-I/s640/tache-ecriture-milieu.jpg" title="" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La <strong>Tâche</strong>, la clé du problème.</td></tr>
</tbody></table><br />
L’écriture s’apparente à un long voyage initiatique fait d’épreuves où l’auteur cherche tant bien que mal à mettre en vie ses personnages, modeler son univers par touches successives et <strong>raconter une histoire</strong>.<br />
<br />
Ce dernier élément est fondamental dans un roman. Pourtant, s’il est facile d’amorcer un tel projet, quand est-il de le mener à son terme ? Qui ne sait jamais retrouver bloqué au milieu de son récit, ne sachant quelle route emprunter, ni de quelle façon ? <br />
<br />
C’est un véritable cauchemar que d’avancer non sans souffrance à travers des scènes qui réduisent les champs du possible jusqu’à vous mener devant un mur insurmontable. Voici donc quelques indications sur le sujet.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">Le milieu, un passage difficile, mais ô combien nécessaire</h2><br />
Le milieu reste une étape charnière puisque c’est à ce moment que le lecteur est lancé dans le vif du sujet, c’est là que le protagoniste rencontre les premières complications. Ce que nous pouvons représenter sous la forme d’une image. En racontant une histoire, vous dirigez une barque de fortune en direction d’une destination, une île qui signe l’aboutissement de votre périple. <br />
<br />
Lorsque vous commencez votre périple, vous êtes tout enthousiaste. Vous vous éloignez rapidement de la côte et l’île vous paraît si proche. <br />
<br />
Mais, une fois en plein océan, il est facile de penser que vous n’avancez pas ; la côte depuis laquelle vous naviguez et l’île que vous comptez rejoindre ne vous semblent plus si prêtes. Votre <strong>motivation</strong> baisse et l’ombre de l’abandon commence à pointer le bout de son nez.<br />
<br />
C’est là que la plupart des écrivains, y comprit moi-même, se retrouvent coincés dans leur écriture. Nous n’avons aucun problème à partir de situations dramatiques, ni même à leur trouver une fin. Mais, le milieu est une sorte de pente raide. Alors, comment pallier cet essoufflement ? <br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">La clé du succès : la Tâche</h2><br />
Souvent, des bruits de couloir arguent que connaître la fin de notre récit nous permettrait de mieux le conduire. Je ne suis pas d’accord.<br />
<br />
Un auteur comme Stephen King n’a presque jamais bâti de plan. Il part en effet d’une situation et s’interroge sur les réactions des personnages sans déterminer le dénouement à l’avance. Par exemple, dans <em>Désolation</em>, un policier devient fou et emprisonne d’honnêtes citoyens. <br />
<br />
Dit comme ça, vous avez du mal à cerner le développement de l’intrigue. <br />
<br />
Je vous conseille justement de vous poser quelques <strong>questions</strong>, avant d’écrire votre livre. Vous savez que je n’aime pas les choses dictées d’avance qui restent figées et je ne pourrais choisir une fin en amont parce que je n’aime pas à penser que je ne peux pas changer de direction en cours de route.<br />
<br />
<strong>Le sens de l’histoire :</strong> Quel est le but du protagoniste ?<br />
<br />
<strong>Enjeu :</strong> Que se passera-t-il, si le protagoniste échoue ?<br />
<br />
<strong>Exigences :</strong> Quelles sont les conditions pour que le protagoniste atteigne son objectif ? Quels sont les antagonismes (défauts, ennemi, etc.) qui pourraient l’en empêcher ?<br />
<br />
J’aimerais vous expliquer un élément important. Prenons un exemple au hasard. Allez ! Celui du roman de science-fiction <em>22/11/63</em> dont le synopsis suit :<br />
<br />
<blockquote>22 novembre 1963 : 3 coups de feu à Dallas. Le président Kennedy s’écroule et le monde bascule. Et vous, que feriez-vous si vous pouviez changer le cours de l’Histoire ? 2011. Jake Epping, jeune professeur au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, se voit investi d’une étrange mission par son ami Al, patron du diner local, atteint d’un cancer. Une « fissure dans le temps » au fond de son restaurant permet de se transporter en 1958 et Al cherche depuis à trouver un moyen d’empêcher l’assassinat de Kennedy. Sur le point de mourir, il demande à Jake de reprendre le flambeau. Et Jake va se trouver plongé dans les années 60, celles d’Elvis, de JFK, des grosses cylindrées, d’un solitaire un peu dérangé nommé Lee Harvey Oswald, et d’une jolie bibliothécaire qui va devenir l’amour de sa vie. Il va aussi découvrir qu’altérer l’Histoire peut avoir de lourdes conséquences…</blockquote><br />
<strong>Le sens de l’histoire :</strong> Jake Epping, par un concours de circonstances et d’amitié, a pour mission d’empêcher le meurtre du président, censé survenir cinq ans plus tard. <br />
<br />
<strong>Enjeu :</strong> Peut-on changer le passé ? Si Kennedy avait vécu, que se serait-il passé pour la lutte des droits civiques, pour le Vietnam, pour la guerre froide, puis pour la guerre du Golfe ?<br />
<br />
<strong>Exigences :</strong> Jake a cinq ans pour réussir sa mission. Il découvre bien assez vite que ce n’est pas chose aisée, que le passé se débat et use de tous les stratagèmes possibles pour l’empêcher de mener son projet à bien. <br />
<br />
Mais si vous avez trouvé l’objectif de votre histoire, il vous manque encore 80 % de votre récit ! Comment le personnage va-t-il s’y prendre pour atteindre ce but ? C’est là que rentre en jeu <strong>la Tâche</strong> qui constitue grosso modo <strong>l’activité principale entreprise par votre personnage pour atteindre son objectif</strong>. Que fera-t-il pendant ces fameux 80 % du livre ?<br />
<br />
Pour résoudre une enquête, certains personnages utiliseront plutôt leur intelligence (la série des <em>Sherlock Holmes</em>, ou encore l’inspecteur Rouletabille <em>dans Le Mystère de la chambre jaune</em> par exemple), ou la force (la série des <em>Matt Scudder</em>…).<br />
<br />
La façon dont un personnage cherchera à atteindre son objectif fait partie intégrante de sa caractérisation, et la renforce. Vous devez trouver une Tâche suffisamment intéressante et originale pour accrocher le lecteur durant le milieu de votre récit. <br />
<br />
Un dernier exemple, notre personnage veut trouver un emploi. Voici différentes tâches qui me viennent à l’esprit :<br />
<br />
<ul><li>Se déguiser en femme ;</li>
<li>se convertir dans le banditisme ;</li>
<li>tuer tous ses concurrents ;</li>
<li>se construire un faux diplôme (ce qui peut être une source de conflits majeurs) ;</li>
<li>pratiquer un travail en deçà de ses qualifications et monter les échelons ;</li>
<li>prendre l’identité d’une autre personne ;</li>
<li>voyager dans un autre pays ;</li>
<li>s’engager dans l’armée ;</li>
<li>travailler pour un beau-frère qu’il déteste ;</li>
<li>devenir auteur ou acteur ;</li>
<li>etc.</li>
</ul>J’avoue qu’il y a des tâches plus ou moins potables et d’autres qui pourraient trouver d’autres déclinaisons. Mais, cela montre qu’il existe une infinité de possibilités qui, une fois transposées à un contexte particulier (la prohibition par exemple ou le krach de 1929) et des personnages forts, peuvent changer toute la donne. Réfléchissez à votre tâche deux fois, avant de vous lancer dans l’écriture. Réfléchissez bien à la façon avec laquelle le personnage compte atteindre ses objectifs. <br />
<br />
D’ailleurs, nous pouvons même parler de sous-tâches qui sont des tâches intermédiaires à la grande Tâche. Par exemple, pour la tâche (se convertir dans le banditisme), on pourrait avoir les <strong>sous-tâches</strong> ci-dessous : <br />
<ul><li>Quitter sa femme enceinte pour protéger sa famille ;</li>
<li>réussir son initiation auprès de la mafia, en réalisant quelques petites affaires ;</li>
<li>première grosse mission : récolter les taxes d’un commerçant armé peu craintif ;</li>
<li>accusé de trahison, sa famille est menacée, prouver son innocence en trouvant l’indic ;</li>
<li>construire de fausses preuves pour faire plonger un collègue (il est prêt à tout pour sauver sa femme) ;</li>
<li>etc.</li>
</ul>En déterminant les sous-tâches, on a bien notre milieu. Miracle ! Pour les détracteurs de la planification, dont votre cher serviteur, vous pouvez au moins déterminer la Tâche principale. Essayez de varier les genres, car plus vous aurez de sous-tâches originales, plus l’intérêt du lecteur sera important pour votre œuvre. Vous pouvez vous aider des <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/36_situations_dramatiques">36 situations dramatiques</a> pour commencer. <br />
<br />
J’espère que vous avez apprécié cet article qui pose un concept fondamental. Avez-vous des questions et des exemples de tâches en têtes ? Si oui, que diriez-vous d’un catalogue collectif de tâches et de sous-tâches de livres, de films et de séries télévisées ? <br />
<br />
Bien à vous !<br />
<br />
<strong>P.-S. À ma connaissance, le terme de Tâche revient à Cédric et Julien Salmon. Ils l’ont théorisé dans <a href="http://www.cedricsalmon.fr/2011/02/formation-scenario-comment-ecrire-un.html">cet article de leur blog HIGH CONCEPT</a> avec <a href="http://www.cedricsalmon.fr/2013/02/argo-bande-annonce-decryptee-dun-high.html">un exemple décrypté</a> et vous l’expliqueront mieux que personne dans une optique scénaristique.</strong></div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-1207989561264057742013-04-12T17:54:00.000+02:002019-02-12T20:47:31.063+01:00Quelques rappels utiles sur l'écriture et le métier d'écrivain<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSqViQ8VU6uxJPpqmieTntn773TgbN9l4lMH_vgAvT1kmNp40GFpOQgui5BGPBiNHdCmgFzOcRjYfi1xnPRWDVsevYhozvFStk80FFyUgNSy5b4DyhLkEikePU0apV3hQU7NflHRBtLOM/s1600/ecrire-machine-ecrivain-livre-succes-conseils.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Jeune femme dormant sur sa machine à écrire." border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSqViQ8VU6uxJPpqmieTntn773TgbN9l4lMH_vgAvT1kmNp40GFpOQgui5BGPBiNHdCmgFzOcRjYfi1xnPRWDVsevYhozvFStk80FFyUgNSy5b4DyhLkEikePU0apV3hQU7NflHRBtLOM/s1600/ecrire-machine-ecrivain-livre-succes-conseils.jpg" title="" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">L'écriture, un métier pas comme les autres !</td></tr>
</tbody></table><br />
<em>Danse macabre</em> est un recueil de nouvelles de Stephen King publié en 1978. <br />
<br />
La préface du livre est rédigée par John D. MacDonald qui, non sans humour, nous apporte des éclaircissements à propos de son <strong>métier d’écrivain</strong>. Un condensé de <strong>bonnes pratiques</strong> à lire et à relire !<br />
<br />
Rendez-vous à la fin de l’article pour un bilan des enseignements prodigués par le monsieur. <br />
<a name='more'></a><br />
<h2>La préface de <em>Danse macabre</em></h2><br />
Je ne saurais vous recommander de lire attentivement ces lignes.<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq"><em>Lorsque je dois assister à une réception (ce que j’évite dans la mesure du possible), il arrive souvent que quelqu’un m’assaille, la main tendue et tout sourire, pour me glisser aussitôt avec des airs de conspirateur : « Vous savez, j’ai toujours voulu écrire. »</em><br />
<em>Autrefois, je répondais poliment.</em><br />
<em>Aujourd’hui, je réponds sur le même ton d’excitation débordante : « Vous savez, j’ai toujours voulu être chirurgien du cerveau. »</em><br />
<em>Ils prennent un air ahuri. Ce n’est pas grave. Par les temps qui courent, ce ne sont pas les ahuris qui manquent.</em><br />
<em>Si vous voulez écrire, écrivez.</em><br />
<em>La seule façon d’<strong>apprendre à écrire</strong>, c’est d’<strong>écrire</strong>. Mais peut-être n’est-ce pas la meilleure façon d’aborder la chirurgie du cerveau.</em><br />
<em>Stephen King a toujours voulu écrire et il écrit.</em><br />
<em>C’est ainsi qu’il a écrit </em>Carrie, Salem, l’Enfant Lumière<em> et les excellentes nouvelles que vous allez découvrir dans ce recueil, sans oublier un nombre incroyable d’autres nouvelles, de livres, d’œuvres inachevées, de poèmes, d’essais et de travaux impossibles à classer, qui, pour la plupart, sont trop mauvais pour mériter qu’on les publie.</em><br />
<em>Parce que c’est comme ça qu’il faut faire.</em><br />
<em>Parce qu’il n’y a pas d’autre façon de procéder. Pas une seule.</em><br />
<em>Une <strong>assiduité</strong> contraignante suffit presque. Mais pas tout à fait. Il faut que vous ayez <strong>le goût des mots</strong>. De la gloutonnerie. Il faut que vous ayez le désir de vous y vautrer. Vous devez lire ceux des autres auteurs par millions.</em><br />
<em>Chaque lecture vous inspire une envie dévorante ou un mépris teinté d’ennui.</em><br />
<em>Réservez votre mépris pour ceux qui masquent leurs inepties derrière de grands mots, des phrases tortueuses, des symboles épais, et ne savent ni construire un récit, ni le rythmer, ni camper un personnage.</em><br />
<em>Ensuite, il vous faudra vous explorer vous-même afin de mieux connaître les autres. En chaque être que nous rencontrons existe une parcelle de nous-mêmes.</em><br />
<em>Eh bien, voilà. Une assiduité forcenée, l’amour des mots, un certain don pour l’<strong>empathie</strong>, et de tout cela peut surgir, péniblement, l’objectivité.</em><br />
<em>Mais l’objectivité est une notion relative.</em><br />
<em>En ce fugitif instant où je tape ces mots sur ma machine bleutée, à sept lignes du haut de la page deux de l’introduction, je sais avec précision quel sens et quelle coloration je veux leur donner, mais je ne suis pas du tout certain d’y parvenir.</em><br />
<em>Étant sur le tas depuis deux fois plus longtemps que Stephen King, je porte sur mon travail un regard un peu plus objectif que lui sur le sien.</em><br />
<em>L’accouchement est lent et ne se fait pas sans douleur.</em><br />
<em>Une fois mis au monde, vos livres ne cessent pas pour autant de hanter votre esprit. Ce sont des enfants handicapés qui essaient de vivre leur vie malgré les tares dont vous les avez affligés. Je donnerais gros pour les voir tous revenir à la maison afin de leur donner un dernier coup de brosse à chacun. Page après page.</em><br />
<em>Récupérant et nettoyant, frottant et fourbissant. Enfin présentables.</em><br />
<em>À trente ans, Stephen King est un bien, bien meilleur écrivain que je ne l’étais au même âge, ou même à quarante ans.</em><br />
<em>Rien que pour cela, je suis en droit de le haïr un peu.</em><br />
<em>Je pense que je pourrais citer une bonne douzaine de démons qui se cachent dans les buissons bordant son chemin, mais, même si j’avais un moyen de les lui signaler, je crois que cela ne servirait à rien. Il aura leur peau ou ils auront la sienne.</em><br />
<em>C’est aussi simple que ça.</em><br />
<em>Vous me suivez, jusque-là ?</em><br />
<em>L’assiduité, la passion des mots, l’empathie vous conduisent vers une plus grande objectivité, et ensuite ?</em><br />
<em>L’histoire. L’histoire. L’histoire, bon Dieu !</em><br />
<em>L’<strong>histoire</strong> concerne quelqu’un à qui vous avez été amené à vous intéresser. Elle peut se dérouler à n’importe quel niveau – physique, mental, spirituel – ou alors, simultanément, à plusieurs de ces niveaux.</em><br />
<em>Sans <strong>intrusion de l’auteur</strong>.</em><br />
<em>Vous ne devez pas lire entre les lignes : « Oh ! maman, regarde comme j’écris bien ! »</em><br />
<em>Une autre forme d’intrusion est ce qu’on appelle une perle. Voici l’une de mes préférées, tirée d’un bestseller de l’année dernière : « Ses yeux glissèrent sur sa robe. »</em><br />
<em>L’auteur se comporte en intrus quand il commet une phrase si stupide que le lecteur se rend compte qu’il est en train de lire et se détache de l’histoire. Il est expulsé de l’histoire.</em><br />
<em>À propos d’intrusion, l’un de mes travers principaux consiste à enchâsser un petit <strong>cours dans le récit</strong>.</em><br />
<em>Une image peut être clairement exprimée, inattendue, sans cependant briser le charme. Dans l’une des nouvelles de ce recueil intitulée </em>Poids lourds<em>, Stephen King décrit ainsi un personnage confronté à une situation particulièrement horrible : « Il était représentant et sa mallette pleine d’échantillons montait la garde à ses pieds, tel un chien fidèle. »</em><br />
<em>Je trouve ça parfait.</em><br />
<em>Dans une autre nouvelle, il démontre qu’il a de l’oreille, qu’il sait donner à <strong>un dialogue</strong> des accents qui sonnent vrai. Un homme et sa femme font un long voyage. Ils sont sur une route secondaire. Elle dit « Mais oui, Burt. Je sais que nous sommes dans le Nebraska, Burt. Mais, merde ! vas-tu me dire </em>où<em> nous sommes ? » Il dit : « C’est toi qui as la carte. Tu n’as qu’à regarder. À moins que tu ne saches pas lire ? »</em><br />
<em>C’est bien. Ça paraît si simple. C’est comme pour la chirurgie du cerveau : le couteau a un tranchant, on le tient en conséquence et on coupe.</em><br />
<em>Maintenant, au risque de passer pour un iconoclaste, je vous dirai que je me moque comme de ma première chemise du genre dans lequel Stephen King a choisi d’écrire. Le fait qu’il affectionne particulièrement les fantômes, les sortilèges et les bruits de pas dans la cave me paraît être la chose la moins importante et la moins significative qu’on puisse dire à son sujet.</em><br />
<em>Vous allez entendre beaucoup de bruits de pas et faire la connaissance d’une repasseuse ensorcelée qui vous hantera comme elle me hante, et voir passer aussi assez d’enfants diaboliques pour remplir tout Disney World, mais ce qui compte, c’est l’histoire.</em><br />
<em>Aucune ne vous laissera indifférent.</em><br />
<em>Retenez ceci. Les deux genres les plus difficiles à maîtriser sont l’humour et le fantastique. Sous une plume maladroite, l’humour tourne au chant funèbre et le fantastique vire au comique.</em><br />
<em>Mais un véritable écrivain peut écrire dans n’importe quel genre.</em><br />
<em>Stephen King ne se cantonnera pas toujours au genre qui pour le moment l’accapare totalement.</em><br />
<em>L’une des nouvelles de ce recueil qui nous touche le plus s’intitule </em>le Dernier Barreau de l’échelle<em>. Un joyau.</em><br />
<em>Vous n’y trouverez pas un chuchotement, pas un souffle venu d’un autre monde.</em><br />
<em>Point final.</em><br />
<em>Il n’écrit pas pour vous faire plaisir, mais pour <strong>se faire plaisir</strong>. Tout comme j’écris pour me faire plaisir.</em><br />
<em>Et, si j’y parviens, le résultat vous plaira aussi. Stephen King aime écrire et j’aime le lire.</em><br />
<em>Par une étrange coïncidence, au jour où j’écris ces lignes, le roman de Stephen King, </em>l’Enfant Lumière<em> et mon livre, </em>Condominium<em> figurent tous deux sur la liste des best-sellers. Aucune compétition ne nous oppose l’un à l’autre. Mais je suppose que nous sommes en compétition avec les livres à sensation, ineptes et prétentieux, publiés par des tâcherons qui n’ont jamais pris la peine d’apprendre leur métier.</em><br />
<em>Pour tous ceux qui prennent plaisir à lire une bonne histoire, les Stephen King se font trop rares.</em><br />
<em>Si vous m’avez lu jusqu’ici, j’espère que vous avez tout le temps devant vous. Vous auriez déjà pu commencer les nouvelles.</em><br />
<em>JOHN D. MAC DONALD.</em></blockquote><br />
<h2>Ce qu’il faut retenir</h2><br />
<ul><li>L’écriture passe par un <strong>désir d'écrire</strong>. C’est une réponse à ce désir, donc, en écrivant, l’on est censé se faire plaisir.</li>
<li>Pour <strong>apprendre à écrire</strong>, il n’y a pas de raccourci. La pratique, l’assiduité sont primordiales.</li>
<li>La lecture est tout aussi importante.</li>
<ul><li>Un mauvais roman masque ses défauts derrière de grands mots ; il ne sait ni construire un récit, ni le rythmer, ni camper un personnage.</li>
</ul></ul><ul><li>Écrire, c’est risquer d’écrire <strong>un mauvais livre</strong>. Il faut accepter l'idée que nos travaux (surtout les premiers) ne sont pas tous<br />
destinés à la publication.</li>
<li>Un bon écrivain a <strong>une capacité d’empathie</strong>, il sait explorer son être et raconter des expériences qu’il n’a pas vécues.</li>
<ul><li>Par exemple, en exerçant son oreille, on peut améliorer la justesse de ses dialogues.</li>
</ul></ul><ul><li>Un bon roman repose sur <strong>une histoire intéressante</strong> qui peut se jouer sur un niveau physique, mental, spirituel.</li>
<li>Il faut <strong>prendre du recul</strong> et éviter l'intrusion de l'auteur (tel que tout expliquer au lecteur).<br />
</li>
</ul><br />
Des rappels ne font jamais de mal.<br />
<br />
Alors, que pensez-vous de cette définition de l’écriture ? Avez-vous une position différente ?</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com15tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-1229836565169366072013-04-01T10:00:00.000+02:002019-02-12T20:50:50.587+01:00La vie d'un écrivain en GIF : de l'idée à la publication (Humour)<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7Tat8UUYGqCP3lNkD92BKtdC5wxJaGeuXUqEfM831HSRuVkues3q0nvgdMJH-vb-DB3wCyoD3pBmAImhn0mEMgswTsxdI58KuC713zSdySgyfknfCIawpSiZgGASZlSNnv93CMS4XqWQ/s1600/rire-femme-fille.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Mère et fille, rire jusqu'aux éclats." border="0" height="333" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7Tat8UUYGqCP3lNkD92BKtdC5wxJaGeuXUqEfM831HSRuVkues3q0nvgdMJH-vb-DB3wCyoD3pBmAImhn0mEMgswTsxdI58KuC713zSdySgyfknfCIawpSiZgGASZlSNnv93CMS4XqWQ/s640/rire-femme-fille.jpg" title="" width="490" /></a></div>
1er avril oblige, au lieu de me prêter au jeu des canulars et des fausses annonces, j'ai décidé de sortir un billet un peu différent qui résume avec humour la vie d'un écrivain, de l'écriture à la publication. <br />
<br />
À prendre au second degré, bien sûr.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">
Les différentes étapes de l'écriture d'un livre</h2>
Vous vous demandez quel sera le prochain thème de votre roman. <br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnlstQNpwkSLxRCOBQ22sXwvpNREeTnfSZA4_WCWCxrdfPW-O4SiEjgisSU0_cvrEMNubrYpNhHIwXFrll7MthowHbKF6W_pcjvCk2i_NCfBzr4IOcpqJzme0cbp2FXI07VPGBXYDQIXE/s1600/reflechir-ecrire-roman.gif" imageanchor="1"><img alt="Enfant réfléchissant." border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnlstQNpwkSLxRCOBQ22sXwvpNREeTnfSZA4_WCWCxrdfPW-O4SiEjgisSU0_cvrEMNubrYpNhHIwXFrll7MthowHbKF6W_pcjvCk2i_NCfBzr4IOcpqJzme0cbp2FXI07VPGBXYDQIXE/s400/reflechir-ecrire-roman.gif" title="" width="400" /></a></div>
Quand soudain, surgit l'idée du siècle.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaF8zUCBFIkP_9Ch5iOA3YTVWsr7t9rFChfkucXYzNY_Cm6XSK01Yjmgy_4OCLf9OpWvCkmeFGe3MXd8UTKeT9EVnu6j8jPrilc_ToEDlFd9iQkAeplSQpUunYq9kPQeLvJ7sfFFcDU4k/s1600/idee-roman.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme ayant une idée soudaine." border="0" height="176" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaF8zUCBFIkP_9Ch5iOA3YTVWsr7t9rFChfkucXYzNY_Cm6XSK01Yjmgy_4OCLf9OpWvCkmeFGe3MXd8UTKeT9EVnu6j8jPrilc_ToEDlFd9iQkAeplSQpUunYq9kPQeLvJ7sfFFcDU4k/s400/idee-roman.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous vous lancez dans la tâche.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHRRbsO5uzVKils8SNMvvrVSHXBi2HOIk_3WlxQ03EnGJxhveqiHekQ2yiA7yekdLRhUbN0fK407d01tBtLKZcxzN4ZRBLDPBDEcl90EgewI9Bk4SCFIVmaif8MuQLnpcgFPkAhjRMHhE/s1600/ecrivain-clavier.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme frappant du texte sur un ordinateur." border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHRRbsO5uzVKils8SNMvvrVSHXBi2HOIk_3WlxQ03EnGJxhveqiHekQ2yiA7yekdLRhUbN0fK407d01tBtLKZcxzN4ZRBLDPBDEcl90EgewI9Bk4SCFIVmaif8MuQLnpcgFPkAhjRMHhE/s400/ecrivain-clavier.gif" title="" width="400" /></a></div>
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Mais, une fois la barrière des 50 pages franchies...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRihzcPyGBUmz1qxcaXBTYdLk-diIYE8lQHjbpYWxRKyxRCXQouD29i5cJ0M-BAew30OWn1K5StPNu3qR49NsAHpPzXAGZpq32X8r3THjVK3Sv-EKMcfiTnHBg1vWn7zyzljoJ1fAVXhY/s1600/femme-depressive.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme écrivaine dépressive." border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRihzcPyGBUmz1qxcaXBTYdLk-diIYE8lQHjbpYWxRKyxRCXQouD29i5cJ0M-BAew30OWn1K5StPNu3qR49NsAHpPzXAGZpq32X8r3THjVK3Sv-EKMcfiTnHBg1vWn7zyzljoJ1fAVXhY/s400/femme-depressive.gif" title="" width="400" /></a></div>
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Vous en êtes à la 75e page et la fatigue pointe le bout de son nez...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifxmGEzD0yOWOy9hdIwvfcGH7UkdPnA7eRmcV9yeJq3CAMZiuzFZ8QFXI1lKXYy3ahq6e943Snwn5wuZtlbKGuwTK3jmhrO1gO-4x2wFqaA6eXeGWrB8oZx5gxSIveTJC4ALoF1gDqB8E/s1600/difficulte-ecriture.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme exprimant son désespoir." border="0" height="301" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifxmGEzD0yOWOy9hdIwvfcGH7UkdPnA7eRmcV9yeJq3CAMZiuzFZ8QFXI1lKXYy3ahq6e943Snwn5wuZtlbKGuwTK3jmhrO1gO-4x2wFqaA6eXeGWrB8oZx5gxSIveTJC4ALoF1gDqB8E/s400/difficulte-ecriture.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Mais, vous vous ressaisissez de justesse.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeiDYuZERWk2JDMahqAM9FEP4COyaVASC7QvzNFDeVg7Gnmo-9RA5m45z7xg_dbXWndoboht8pCFBpyfHsCyxJcQt4ieutDK85BvsLpsQuYUzCUbBDcl6C-HJbvHt_54eY2lETc1svGHQ/s1600/course-ridicule.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="170" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeiDYuZERWk2JDMahqAM9FEP4COyaVASC7QvzNFDeVg7Gnmo-9RA5m45z7xg_dbXWndoboht8pCFBpyfHsCyxJcQt4ieutDK85BvsLpsQuYUzCUbBDcl6C-HJbvHt_54eY2lETc1svGHQ/s320/course-ridicule.gif" width="320" /></a></div>
<br />
Et vous avez terminé, vous avez terminé votre livre !<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKEme-Z7aCzbU_Tde-KxbQcZGs1dE3nJeC2bQDk7eU-2Rw7pnlymWMBC7DnCFGITV3ecugaaPSgzwdmKJRwJPznxwYYH7yZKlbssXNvHmh_CrILtSukNK09bV5ey4REKSoQj_Z5FLSTOM/s1600/reussite.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme ayant réussi une mission." border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKEme-Z7aCzbU_Tde-KxbQcZGs1dE3nJeC2bQDk7eU-2Rw7pnlymWMBC7DnCFGITV3ecugaaPSgzwdmKJRwJPznxwYYH7yZKlbssXNvHmh_CrILtSukNK09bV5ey4REKSoQj_Z5FLSTOM/s400/reussite.gif" title="" width="296" /></a></div>
<br />
Il ne vous reste plus qu'à trouver un agent littéraire.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiI1Yl9F_j_Tn9vEiVw55JJdvnp4XEBMi2k2U7PEDh89zeZovJvZe0Q3f0pKTuAdp0Tb8JvWWXuvtvq91_kwbq0HYfQMUED7c48Fxr0rjmSftkZkPdDRHbNih_NrU9LwS_nbk1jAN8z64w/s1600/agent-litt%C3%A9raire.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Une agent littéraire surpris." border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiI1Yl9F_j_Tn9vEiVw55JJdvnp4XEBMi2k2U7PEDh89zeZovJvZe0Q3f0pKTuAdp0Tb8JvWWXuvtvq91_kwbq0HYfQMUED7c48Fxr0rjmSftkZkPdDRHbNih_NrU9LwS_nbk1jAN8z64w/s400/agent-litt%C3%A9raire.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous envoyez donc des lettres.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNYQ7BUIyOdmwL1Xi0gr5qRIvW2UN6sV7qkMKzQNxWs8cs90Xr0lwB6ZcX1ZCKqAqyoM5YMdZJR4DtLwTdFiX1w3uWExlLMKkqTMx_i5mjAzzofckTUCOElz_3_iSO1zTTomyZOlfu0t8/s1600/lettre-motivation.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Lettre de motivation." border="0" height="175" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNYQ7BUIyOdmwL1Xi0gr5qRIvW2UN6sV7qkMKzQNxWs8cs90Xr0lwB6ZcX1ZCKqAqyoM5YMdZJR4DtLwTdFiX1w3uWExlLMKkqTMx_i5mjAzzofckTUCOElz_3_iSO1zTTomyZOlfu0t8/s400/lettre-motivation.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous êtes obsédé par la chose, si bien...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgr7I3r5q2GrTO890Ft0Yji2j6jAcU71APXn8urvkeC7GvIxsHFwHhC2iiMhbid9A83bdO9N9R16ljD04k26vuO423IVqtpMpykQIz79J4PzPENbwCEqkNsc2zDP9KZ_BXXD5s-z3oeMHo/s1600/eleve-endormi.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Un élève japonais endormi." border="0" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgr7I3r5q2GrTO890Ft0Yji2j6jAcU71APXn8urvkeC7GvIxsHFwHhC2iiMhbid9A83bdO9N9R16ljD04k26vuO423IVqtpMpykQIz79J4PzPENbwCEqkNsc2zDP9KZ_BXXD5s-z3oeMHo/s400/eleve-endormi.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et vous démarchez de nouveaux agents.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9y2d4TN5NRf59sbq5Q30RCoNCqQ9R_VJDW7ojX7fjSZcIz4alcHTy7fooCMKmW32rqWJNnIpwjti6xEeDqHmXJEcqzHnXrnBDUh3qBXoSaJyq1jYMmBquqGhOwDYAZ0zBC_2JZegRGBo/s1600/bienvenue-oiseau.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Hibou hospitalier." border="0" height="223" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9y2d4TN5NRf59sbq5Q30RCoNCqQ9R_VJDW7ojX7fjSZcIz4alcHTy7fooCMKmW32rqWJNnIpwjti6xEeDqHmXJEcqzHnXrnBDUh3qBXoSaJyq1jYMmBquqGhOwDYAZ0zBC_2JZegRGBo/s400/bienvenue-oiseau.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Quelques jours passent...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfoYvUAxIGfC60CpGzQhLuqdbxcGe7VMfuWM0TJcq7V1B-BSTtNNy7r79571a8E1MyI93-izz48kAsbxXWrg1f0n0U4YUv_6AIaGiKyvtALTyMgC6PJJlv2EglO4iF-UvGGvOFY9c6wgk/s1600/patience.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme assis patient." border="0" height="267" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfoYvUAxIGfC60CpGzQhLuqdbxcGe7VMfuWM0TJcq7V1B-BSTtNNy7r79571a8E1MyI93-izz48kAsbxXWrg1f0n0U4YUv_6AIaGiKyvtALTyMgC6PJJlv2EglO4iF-UvGGvOFY9c6wgk/s400/patience.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtv5-fPBOV4mq-c1v83HaW6X-hQjwfUrRYKKyZAv0YM9Bl_VvQDu3Ip2A_lBBb9XyKGs2LrOX4mLml4cqdnaw0_IkboEk3Q5MAZSQlZOznIEJVXGyootdeLOuixyITqWfZrbop1Fv9G-Q/s1600/victoire.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme levant le bras en signe de victoire." border="0" height="367" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtv5-fPBOV4mq-c1v83HaW6X-hQjwfUrRYKKyZAv0YM9Bl_VvQDu3Ip2A_lBBb9XyKGs2LrOX4mLml4cqdnaw0_IkboEk3Q5MAZSQlZOznIEJVXGyootdeLOuixyITqWfZrbop1Fv9G-Q/s400/victoire.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhi1bupnXn95mDmqacp0m-4ull1HaoypHuqLkCyhyphenhyphen1qRzQAD2QTlPBMKYXlE54wFMByktZM57AZ4uEUg8K3QbCNdjKB3qg9ibMK4HhxBHdi-NokdcGrUawz_-Qai6BrPJmjI3rsgj3kItM/s1600/caprice-petite-fille.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Caprice d'une jeune fille." border="0" height="219" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhi1bupnXn95mDmqacp0m-4ull1HaoypHuqLkCyhyphenhyphen1qRzQAD2QTlPBMKYXlE54wFMByktZM57AZ4uEUg8K3QbCNdjKB3qg9ibMK4HhxBHdi-NokdcGrUawz_-Qai6BrPJmjI3rsgj3kItM/s400/caprice-petite-fille.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous tenez enfin un premier rendez-vous avec un agent.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_eni2uTNUhCRrXV2YamRt6gxpHLr4w6fgM1nJIHfvSgqjbMKon6LjqlcugzScrjnzMEz9qw47WP6kCjUtOLMhLpwtJS9leI1gIa_YmlOLmSNUDJ_4IdEASkPDAwi6H5r-zGEpJYZw7cw/s1600/agent-en-colere.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme en colère." border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_eni2uTNUhCRrXV2YamRt6gxpHLr4w6fgM1nJIHfvSgqjbMKon6LjqlcugzScrjnzMEz9qw47WP6kCjUtOLMhLpwtJS9leI1gIa_YmlOLmSNUDJ_4IdEASkPDAwi6H5r-zGEpJYZw7cw/s400/agent-en-colere.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-edzfQgqKJfyNl_dPg7lX1AmAgOyYVjrWJHxW93n7GMHELqorTp5MCogEyYSz6Q2urm5Vv9Y_6Jrw60ylGugeHhPwZZIA8vJyeNQWzpL7DEcaCkiy6rbppbghRoZ79nPiBn3Ct-T3Lu8/s1600/chat-peur.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Chat apeuré." border="0" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-edzfQgqKJfyNl_dPg7lX1AmAgOyYVjrWJHxW93n7GMHELqorTp5MCogEyYSz6Q2urm5Vv9Y_6Jrw60ylGugeHhPwZZIA8vJyeNQWzpL7DEcaCkiy6rbppbghRoZ79nPiBn3Ct-T3Lu8/s400/chat-peur.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et c'est le refus. Mais, vous vous déculpabilisez...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3DBe5nikH-npobkx0FerpAlBJIhkYX0gWkk_NwCM4jYkueCgmiLLYMSK03KWrySnddf2DAGe1xoxSeJpX0n54pEQmeTaa20AftpTB_C8Twv7zVJ1k2k61YLozlrrpCUIs4KhacwltEx4/s1600/rogue-harry-potter-ron-gif.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Clash violent entre Ron et Rogue." border="0" height="155" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3DBe5nikH-npobkx0FerpAlBJIhkYX0gWkk_NwCM4jYkueCgmiLLYMSK03KWrySnddf2DAGe1xoxSeJpX0n54pEQmeTaa20AftpTB_C8Twv7zVJ1k2k61YLozlrrpCUIs4KhacwltEx4/s400/rogue-harry-potter-ron-gif.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous avancez de votre côté.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4NYvH3MkPewjlRYg6VbMZ8kODw0AcRQn2eH1z-QBvOzpZ1OaJKr9-wcuRq4JHzeIHqIOtYqysQieYPpJbKhIQqvIoorA-2CZHg3lyJLcGBUBUMAwpLRgiv-zyRDozvNBySdHo22BdJfE/s1600/je-deteste-tout-le-monde.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Je déteste tout le monde." border="0" height="186" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4NYvH3MkPewjlRYg6VbMZ8kODw0AcRQn2eH1z-QBvOzpZ1OaJKr9-wcuRq4JHzeIHqIOtYqysQieYPpJbKhIQqvIoorA-2CZHg3lyJLcGBUBUMAwpLRgiv-zyRDozvNBySdHo22BdJfE/s400/je-deteste-tout-le-monde.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Quand, miracle, un agent vous contacte, il apprécie votre travail et accepte de vous accompagner.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8S2Yics-VVX1evAX-Wm_gZLVtvu4l3ZH-4Q126rn-ViyhH1Q5l-nYbX6g6kDuj57rlsP41mAZG5gDXNLg0Dmr3FeDifyU2nXm-6WkmjDqOPDQ1vch0d6ywfC3CRkSi0HrDiIsMuNIPoQ/s1600/homme-surexcite.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme surexcité." border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8S2Yics-VVX1evAX-Wm_gZLVtvu4l3ZH-4Q126rn-ViyhH1Q5l-nYbX6g6kDuj57rlsP41mAZG5gDXNLg0Dmr3FeDifyU2nXm-6WkmjDqOPDQ1vch0d6ywfC3CRkSi0HrDiIsMuNIPoQ/s400/homme-surexcite.gif" title="" width="331" /></a></div>
<br />
Mais, vous ne voulez pas que votre agent pense que vous êtes maniaco-dépressif...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ__iX8f88eV9LkS26PyWWXqBW-mWkIyyoNODOIzMjtAW_1g2gvyRqN9t6zl2TR5y8mxsMGfKLcKFWVzkZfXa2mCGUBBxvGNNYBelS7eGi8YaOzdNfA0lgQH6VHrLymkirKkBICbS3eRk/s1600/regard-etonne.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme surpris." border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQ__iX8f88eV9LkS26PyWWXqBW-mWkIyyoNODOIzMjtAW_1g2gvyRqN9t6zl2TR5y8mxsMGfKLcKFWVzkZfXa2mCGUBBxvGNNYBelS7eGi8YaOzdNfA0lgQH6VHrLymkirKkBICbS3eRk/s400/regard-etonne.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et vous sympathisez avec le monsieur...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvSqtQBuddJ2-heulM0BoCXS8LDuCBhm_MBI7xS6T7GJlrD7D6bfzUfLGpxYKRnPMMYPUkt-FzjiJ4uNhB_Ts0w9hbv-2ftIXY0wDdrPcvognviLForM6ceCHYWAn8jdfINB-RrPF7afo/s1600/oui.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Un projet accepté." border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvSqtQBuddJ2-heulM0BoCXS8LDuCBhm_MBI7xS6T7GJlrD7D6bfzUfLGpxYKRnPMMYPUkt-FzjiJ4uNhB_Ts0w9hbv-2ftIXY0wDdrPcvognviLForM6ceCHYWAn8jdfINB-RrPF7afo/s400/oui.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Mais, aussitôt, vous faites une tête pareille...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgl-aH1X4P4tMdVqbwbXsujWeeQJsttFfDkhgXZyQQ14LrEXDJisPkNVdyOJGI3U5Dels1KL3Lk8kVOae6Nx_0g_CKH5PeDPpLK_jIUIsoArP2G861FD7ca2-H_EldyYIkdQVAG7CNruU/s1600/fausse-expression.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme affichant une fausse expression." border="0" height="223" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgl-aH1X4P4tMdVqbwbXsujWeeQJsttFfDkhgXZyQQ14LrEXDJisPkNVdyOJGI3U5Dels1KL3Lk8kVOae6Nx_0g_CKH5PeDPpLK_jIUIsoArP2G861FD7ca2-H_EldyYIkdQVAG7CNruU/s400/fausse-expression.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
C'est le moment de soumettre votre bébé aux éditeurs.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWZjr3CRuCqp7TErtBHvzUVJdBcclfpgnfnLaZ-ECwhcvvjWvpoNn2CcElr4O5L5Q9MAaDMSFg5bZ1Vu-aU23d1IPwIc8k6zIgx-D-2NFlpUAK2FyUVUNmCUrXW6gQ44XtQVMXmLqmrUY/s1600/fausse-expression2.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Soumission d'un texte aux éditeurs." border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWZjr3CRuCqp7TErtBHvzUVJdBcclfpgnfnLaZ-ECwhcvvjWvpoNn2CcElr4O5L5Q9MAaDMSFg5bZ1Vu-aU23d1IPwIc8k6zIgx-D-2NFlpUAK2FyUVUNmCUrXW6gQ44XtQVMXmLqmrUY/s400/fausse-expression2.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Les refus commencent à pleuvoir.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs81K6ZBNyA5bXnIxi4s0kR40yzHggC4b2yz9gfBSX_OQTQIv8E1ZDkm9sWO8enZhUxHFYqgzYnCDB3cXjg36t-cRzQjc0Jj-60MJtOiChTdegk0WcXJryI4rvHB4y3dOU-lBlLbv8bq0/s1600/refus-editeur.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Refus d'un éditeur." border="0" height="197" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs81K6ZBNyA5bXnIxi4s0kR40yzHggC4b2yz9gfBSX_OQTQIv8E1ZDkm9sWO8enZhUxHFYqgzYnCDB3cXjg36t-cRzQjc0Jj-60MJtOiChTdegk0WcXJryI4rvHB4y3dOU-lBlLbv8bq0/s400/refus-editeur.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Kq7VfvoLMnMKhzx_2WUfVNJcCZeuX1IZoLoLhxlsxwT_xpBZjulJNrnLp3Ew5_Kr8Ib6WxLxxGtLmwuvU6yZ9U7L_Drthw0GowSmzr_B0mQ3e70CEXGQGpiDaORt98GJRWP0d8zCwYo/s1600/non.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Deuxième refus." border="0" height="228" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Kq7VfvoLMnMKhzx_2WUfVNJcCZeuX1IZoLoLhxlsxwT_xpBZjulJNrnLp3Ew5_Kr8Ib6WxLxxGtLmwuvU6yZ9U7L_Drthw0GowSmzr_B0mQ3e70CEXGQGpiDaORt98GJRWP0d8zCwYo/s400/non.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et votre messagerie ressemble à ça.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq0VgHfQwkeH0pORQ-iN-CjYj6TdLfZFhn6ZnGq8yPqSRxTS5goi7odK8E67EG17PrLka-XbU6x5SRteyHmuiRQPn7h9ur4L1xcmwiatuxyCIGtwKaOXR38JzlqDZQNjvUWeLeq0Ir2IA/s1600/non-messagerie.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Messagerie personnelle saturée." border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhq0VgHfQwkeH0pORQ-iN-CjYj6TdLfZFhn6ZnGq8yPqSRxTS5goi7odK8E67EG17PrLka-XbU6x5SRteyHmuiRQPn7h9ur4L1xcmwiatuxyCIGtwKaOXR38JzlqDZQNjvUWeLeq0Ir2IA/s400/non-messagerie.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et ce faisant...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsg1QVKAWN6oAWelXEmOfa0_SSTn1ayazN1GHBFf9tysVAlYF6RgQcGU1dzKnNG6G-E87A1J74PDZOKhcz1R6ZjTSxHHhDBelL9uJplaCQCH1NsG1D3t9Yx1jdJVGzIbaR53KQPXROlh4/s1600/femme-pleurant.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme en pleurs." border="0" height="308" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsg1QVKAWN6oAWelXEmOfa0_SSTn1ayazN1GHBFf9tysVAlYF6RgQcGU1dzKnNG6G-E87A1J74PDZOKhcz1R6ZjTSxHHhDBelL9uJplaCQCH1NsG1D3t9Yx1jdJVGzIbaR53KQPXROlh4/s400/femme-pleurant.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Le temps passe...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtlwVFDn_fEtKmH5hoOBTmDmFnTGVVgQkDlb5LDXpLzLCYoDckAJgQDlqhT_V4guUeaIncuy6v-HG1MtR0YKMmMuuFP77qAsY3KygtAsm0BE1rD60VvV7nPBtMorInqGEA7l25Q1hyRoI/s1600/homme-cinema-emotions.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme émotif au cinéma." border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtlwVFDn_fEtKmH5hoOBTmDmFnTGVVgQkDlb5LDXpLzLCYoDckAJgQDlqhT_V4guUeaIncuy6v-HG1MtR0YKMmMuuFP77qAsY3KygtAsm0BE1rD60VvV7nPBtMorInqGEA7l25Q1hyRoI/s400/homme-cinema-emotions.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcwyaI3-B6n_S3i6REABiOt5tUb-gzKlOzgvUVcIsmIaEipRVS5zm1Ulz9t_5rWuGh6ceFABPAl33RnoD6ycFAXCdFGTKrL4R-I9jcyhA2JctzNodGbMIgv1M4sgg4TmMQ_pHV_PrCVF4/s1600/colere-journal-tele.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Journaliste remonté, déchirant du papier." border="0" height="378" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcwyaI3-B6n_S3i6REABiOt5tUb-gzKlOzgvUVcIsmIaEipRVS5zm1Ulz9t_5rWuGh6ceFABPAl33RnoD6ycFAXCdFGTKrL4R-I9jcyhA2JctzNodGbMIgv1M4sgg4TmMQ_pHV_PrCVF4/s400/colere-journal-tele.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Mais quand le téléphone sonne, vous aimerez avoir bonne mine.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2gnsnja2SRm1Tm1R6fdFmj_D0VhVLJSJUecnC8nQyz88xRze4u1lnhkScd-z8LZ4xixEv7Wqj2pvtELiQJ2l1SCaLkL0T_lFX9bRVua-MP5ihyTqt_lPWFcPo5Vxj_zPZlXkWFc-A5Xk/s1600/homme-en-colere.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme en colère, répondant au téléphone." border="0" height="236" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2gnsnja2SRm1Tm1R6fdFmj_D0VhVLJSJUecnC8nQyz88xRze4u1lnhkScd-z8LZ4xixEv7Wqj2pvtELiQJ2l1SCaLkL0T_lFX9bRVua-MP5ihyTqt_lPWFcPo5Vxj_zPZlXkWFc-A5Xk/s400/homme-en-colere.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Concrètement, vous ressemblez plutôt à ça.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic3kZVJA4eo9TYqD3lDGvgTgK81xWmvO0_GM637RrusL4onVaj9bFYwQuDq-pujSmTq4tZoVscvrntGm6XXLgRP3ixD2bIUDz3pf5zdWOXwoTc2teco8ls6P6iPKTO6TX6R_FwtfenkdQ/s1600/homme-vomissant.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Sheldon Cooper vomissant." border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEic3kZVJA4eo9TYqD3lDGvgTgK81xWmvO0_GM637RrusL4onVaj9bFYwQuDq-pujSmTq4tZoVscvrntGm6XXLgRP3ixD2bIUDz3pf5zdWOXwoTc2teco8ls6P6iPKTO6TX6R_FwtfenkdQ/s400/homme-vomissant.gif" title="" width="321" /></a></div>
<br />
Puis, vous recevez une offre.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpchr4hwWVTXGwigJ0-2l0TSQ_qVkNO1HIGkwNG23-prJtq598WFGy56uygLBFowGQO73dww5oCwqKBQB9pESB2bgn6tq5J3he3xORzxpx5zZwQMWUSy5CHM5NLFn_1k0KuabtXb9Ovro/s1600/gagnant-loto.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme gagnant au loto." border="0" height="188" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpchr4hwWVTXGwigJ0-2l0TSQ_qVkNO1HIGkwNG23-prJtq598WFGy56uygLBFowGQO73dww5oCwqKBQB9pESB2bgn6tq5J3he3xORzxpx5zZwQMWUSy5CHM5NLFn_1k0KuabtXb9Ovro/s320/gagnant-loto.gif" title="" width="320" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn2vGqe1CIKkJf5XKZi-lXKiwJNt0azUHBNAxgb_bX3OnfkRn97tmf1AYHaUeb0tF-XuW3i9hpXcPCC2lRzjv_C9gdgGcqjcaGIeIuHJFhhD2qoo4NFsfhIN2FEWf_WVB8yw9cv0Yc1xA/s1600/homme-surpris.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme surpris." border="0" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn2vGqe1CIKkJf5XKZi-lXKiwJNt0azUHBNAxgb_bX3OnfkRn97tmf1AYHaUeb0tF-XuW3i9hpXcPCC2lRzjv_C9gdgGcqjcaGIeIuHJFhhD2qoo4NFsfhIN2FEWf_WVB8yw9cv0Yc1xA/s400/homme-surpris.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZkKJCx0vKEFFYqd-7DpmWy_HKlMxnXCB1yaIfrShPoShSRV-TG1Kh4KUhMVSfdxEapNSfxjMJA3h_UwqnTCH6rr-yBJna2_9knljlhEyBU4dZl26-0IqkO7YeI7o7AYL1_WsX1QUSjhs/s1600/alice-au-pays-des-merveilles.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme dansant autour d'elle." border="0" height="170" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZkKJCx0vKEFFYqd-7DpmWy_HKlMxnXCB1yaIfrShPoShSRV-TG1Kh4KUhMVSfdxEapNSfxjMJA3h_UwqnTCH6rr-yBJna2_9knljlhEyBU4dZl26-0IqkO7YeI7o7AYL1_WsX1QUSjhs/s400/alice-au-pays-des-merveilles.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgokL0uVlatfJ06pEH9gOsF6_dkn5RvJEvFE9iHZ3Ov6hTc1w3NHyb-QqnlPMtp9o4NENyaM_GL5bHD7AhyphenhyphengvXt5T7x0rFw1DStPcT_QRQC8eGxeoX9ncvZclPxfh8EnBmOBsqdg9U5_QA/s1600/dance-homme.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme dansant chez lui." border="0" height="325" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgokL0uVlatfJ06pEH9gOsF6_dkn5RvJEvFE9iHZ3Ov6hTc1w3NHyb-QqnlPMtp9o4NENyaM_GL5bHD7AhyphenhyphengvXt5T7x0rFw1DStPcT_QRQC8eGxeoX9ncvZclPxfh8EnBmOBsqdg9U5_QA/s400/dance-homme.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et aussitôt, vous célébrez l'événement avec vos amis.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlpnj2QQ9xY1WIoSxPtUXv4ZeFT8K1P9fyEPLs1hPNreCHp4DOrJe4bAgMSvrhgdmPM7_xEPtI3x1AEeapmXd-myVU3s01MRmF6YFqzfh8mr7jL6lW706KPxsX46yHemf-9ogMdmvhltM/s1600/reunion-ami.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Anniversaire d'amis." border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlpnj2QQ9xY1WIoSxPtUXv4ZeFT8K1P9fyEPLs1hPNreCHp4DOrJe4bAgMSvrhgdmPM7_xEPtI3x1AEeapmXd-myVU3s01MRmF6YFqzfh8mr7jL6lW706KPxsX46yHemf-9ogMdmvhltM/s400/reunion-ami.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et au retour...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqXjNFdrQzK7Qgq4JoztHC3VZ0HzK7sZirN1zSYYhbYXk9KhRzTpXGwZJ3LtGqCm1OV_it3IlYIhz63XTzO5ZUDemBpS5Pucu2e2uoBHi6yiiqSkmfSPji_gfMPpFkwt4wnPnUZpUmuxI/s1600/voiture-victoire.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme content dans une voiture." border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqXjNFdrQzK7Qgq4JoztHC3VZ0HzK7sZirN1zSYYhbYXk9KhRzTpXGwZJ3LtGqCm1OV_it3IlYIhz63XTzO5ZUDemBpS5Pucu2e2uoBHi6yiiqSkmfSPji_gfMPpFkwt4wnPnUZpUmuxI/s400/voiture-victoire.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Mais, le temps de la relecture a sonné. Vous prétendez savoir ce que vous faites.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhftjIhjbTAnypDYFY9pH-03pyMtVn6ki9ZJzp0qQncDByfRwAjrBNl5VxqAilprmGTC3xQ9wQvwYELgBZAUlHCdDaVy04ed76GfvE0WAfqV9C0FkC_uBVXiqyzZkLwroiUU8PR8k61lfM/s1600/rugbyman-distrait.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Relecture d'un roman." border="0" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhftjIhjbTAnypDYFY9pH-03pyMtVn6ki9ZJzp0qQncDByfRwAjrBNl5VxqAilprmGTC3xQ9wQvwYELgBZAUlHCdDaVy04ed76GfvE0WAfqV9C0FkC_uBVXiqyzZkLwroiUU8PR8k61lfM/s400/rugbyman-distrait.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Retour à la case départ.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOWKks1BkVOksJrxM0LuRpVyssBYRYt3XjFwR37NRivasMeyIykyxkPDnnqSmatg1BrZWPs1w2GSDAz2_d6ZR722e-YtU1lU6g0tTC436GidQaTh1iHn_dnS6cWkwaDN0k_mRu65s-eKM/s1600/ecrivain-hysterique.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Un auteur hystérique." border="0" height="315" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOWKks1BkVOksJrxM0LuRpVyssBYRYt3XjFwR37NRivasMeyIykyxkPDnnqSmatg1BrZWPs1w2GSDAz2_d6ZR722e-YtU1lU6g0tTC436GidQaTh1iHn_dnS6cWkwaDN0k_mRu65s-eKM/s400/ecrivain-hysterique.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous finissez pour de vrai votre ouvrage. Par contre, seul votre livre ne sort pas cette année.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTEjIdmdTVXHjT24gjQXvINKGNLWJPCpKhwabCu5f7UIpFKV6pA83HRC6rqUalVRUGHARGfBbXkOXUN9ekRacjyDsaBaMJFZknnLwe7AW1SqAVD_zOiF1bZsxQQD9I2_oE75HZY6p2JK8/s1600/malchance-enqueteur.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme patientant dans son bureau." border="0" height="182" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTEjIdmdTVXHjT24gjQXvINKGNLWJPCpKhwabCu5f7UIpFKV6pA83HRC6rqUalVRUGHARGfBbXkOXUN9ekRacjyDsaBaMJFZknnLwe7AW1SqAVD_zOiF1bZsxQQD9I2_oE75HZY6p2JK8/s400/malchance-enqueteur.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkj9lA2gsf7J_5alVjsxValDEh5nXi6N2o08glAZpqHsg2oaEc08AKuoMw2-wmBOY5GrM3BWOggrt2gyFLskeHh6lXI044ghWq3pbMzhxYcxbTH4vngy_tgo0PdBXeb3pJJX5NTFRwjEw/s1600/femme-boude-levre.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme déçue." border="0" height="216" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkj9lA2gsf7J_5alVjsxValDEh5nXi6N2o08glAZpqHsg2oaEc08AKuoMw2-wmBOY5GrM3BWOggrt2gyFLskeHh6lXI044ghWq3pbMzhxYcxbTH4vngy_tgo0PdBXeb3pJJX5NTFRwjEw/s400/femme-boude-levre.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous recevez la couverture de votre livre...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBnly4aEatHJ9zLzj-4lQ3cdo5rLuZ-nZMbdeWuYDJMtAy-0CQU2Tn8vwHwemMOz_rPasnfWwSY5Eg3gRt0FuXINtfTko0_R-7RX0roKBx3T2nRCX-5Aw6Vke5ildFGmRT2rDz1pKrWaw/s1600/ok-lawrence.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Jennifer Lawrence heureuse." border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBnly4aEatHJ9zLzj-4lQ3cdo5rLuZ-nZMbdeWuYDJMtAy-0CQU2Tn8vwHwemMOz_rPasnfWwSY5Eg3gRt0FuXINtfTko0_R-7RX0roKBx3T2nRCX-5Aw6Vke5ildFGmRT2rDz1pKrWaw/s400/ok-lawrence.gif" title="" width="343" /></a></div>
<br />
La publication approche à grands pas ; les premières critiques négatives surgissent déjà.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEfI1QctXpfYHnMIQo4q4BNv3sfOZvJxW0sk3VJw9wM7ik5TGs0dV3PTaJKNKGgpxYL2_dSsMfimVEPNhm90LVyMtggkv-JxDrS0i8COZfDJAMRWmEKQehxH2Q5tuhp4At1VaTZL52iqo/s1600/clash-critique.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Critiques négatives." border="0" height="392" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEfI1QctXpfYHnMIQo4q4BNv3sfOZvJxW0sk3VJw9wM7ik5TGs0dV3PTaJKNKGgpxYL2_dSsMfimVEPNhm90LVyMtggkv-JxDrS0i8COZfDJAMRWmEKQehxH2Q5tuhp4At1VaTZL52iqo/s400/clash-critique.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Mais, certaines sont positives.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEbcKErmgBKN7V0jndwqD_3nMPIzjU-qeKq95T-PXW3kCQm4eS8b5oXTtQUL9hbAVgV5IzQ1oFdAusycXCMNDnVlMPD-Etr31UbVeKRjH1TZTMM1riWKLUJacy_Os1P71cX1zV27jVVlc/s1600/bonne-critique.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme recevant des critiques positives." border="0" height="233" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEbcKErmgBKN7V0jndwqD_3nMPIzjU-qeKq95T-PXW3kCQm4eS8b5oXTtQUL9hbAVgV5IzQ1oFdAusycXCMNDnVlMPD-Etr31UbVeKRjH1TZTMM1riWKLUJacy_Os1P71cX1zV27jVVlc/s400/bonne-critique.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Votre roman sort en libraire ; des lecteurs vous lisent. <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9Fbb688X_2owXVnkg7nywKDmP-5K8ehjtexxr9CmJutt-3e4SekChY7xPI-yL8AdGmKZWER8ruXDCvxciheSl4dW4uhhrURBc2VQac3dkwf4DwEdss2dWPK4q7CZCInqXvz4IBmRcg9c/s1600/lecteur-livre.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Lecteurs intéressés." border="0" height="279" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9Fbb688X_2owXVnkg7nywKDmP-5K8ehjtexxr9CmJutt-3e4SekChY7xPI-yL8AdGmKZWER8ruXDCvxciheSl4dW4uhhrURBc2VQac3dkwf4DwEdss2dWPK4q7CZCInqXvz4IBmRcg9c/s400/lecteur-livre.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Vous vous portez très bien.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAHejZZnBD1owyELECCfruuiX1vZYvJ9UZM8pin78DnzzIXb6g3tnCZ9Hjul8IZaqtriHEm50lMmtmJprXM9Z5Jiv7KsTV8leD2UAvyJ8riBaPcEeO4K4mzgv28YndVerZaucKexfiI3c/s1600/homme-noir-content.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Homme content dans la douche." border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAHejZZnBD1owyELECCfruuiX1vZYvJ9UZM8pin78DnzzIXb6g3tnCZ9Hjul8IZaqtriHEm50lMmtmJprXM9Z5Jiv7KsTV8leD2UAvyJ8riBaPcEeO4K4mzgv28YndVerZaucKexfiI3c/s400/homme-noir-content.gif" title="" width="400" /></a></div>
<br />
Et vous ne trouvez plus qu'une chose à faire. Tout recommencer depuis le début.<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnlstQNpwkSLxRCOBQ22sXwvpNREeTnfSZA4_WCWCxrdfPW-O4SiEjgisSU0_cvrEMNubrYpNhHIwXFrll7MthowHbKF6W_pcjvCk2i_NCfBzr4IOcpqJzme0cbp2FXI07VPGBXYDQIXE/s1600/reflechir-ecrire-roman.gif" imageanchor="1" style="text-align: center;"><img alt="Enfant réfléchissant." border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnlstQNpwkSLxRCOBQ22sXwvpNREeTnfSZA4_WCWCxrdfPW-O4SiEjgisSU0_cvrEMNubrYpNhHIwXFrll7MthowHbKF6W_pcjvCk2i_NCfBzr4IOcpqJzme0cbp2FXI07VPGBXYDQIXE/s400/reflechir-ecrire-roman.gif" title="" width="400" /></a></div>
P.-S. Tiré de l'article <em><a href="http://blog.nathanbransford.com/2012/08/the-publishing-process-in-gif-form.html">« le processus de publication en format GIF »</a></em> de Nathan Bransford.</div>
Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-44946800300692358552013-03-01T13:33:00.000+01:002019-02-12T20:52:27.961+01:00Le guide Salvador Dalí pour réussir en écriture<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvBHq79WJLOBe9N80tP4qzm-8DTp_qVMxjGwafd4ZC8DBfD0mvoEx_bdE9IK01LdaJ2B8gQCtKcwXPESiE1hy7n0ifhlwDMwUOxJP_CbgwWIwtD-5WRwu5-0JfQRALNI3sqb64HmbO-TM/s1600/salvador-dali-portrait-colonel-jack-warner-1951.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Portrait du colonel Jack Warner 1951 de Salvador Dalí." border="0" height="412" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvBHq79WJLOBe9N80tP4qzm-8DTp_qVMxjGwafd4ZC8DBfD0mvoEx_bdE9IK01LdaJ2B8gQCtKcwXPESiE1hy7n0ifhlwDMwUOxJP_CbgwWIwtD-5WRwu5-0JfQRALNI3sqb64HmbO-TM/s640/salvador-dali-portrait-colonel-jack-warner-1951.jpg" title="" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><strong>Salvador Dalí</strong>, une personnalité controversée.</td></tr>
</tbody></table><br />
C’est la question épineuse à laquelle je me dois répondre au moyen des citations les plus croustillantes et pleines de bon sens du monsieur. <br />
<br />
Inspiré du modèle <a href="http://www.virtuose-marketing.com/le-modele-personnage-celebre-un-modele-darticle-interessant-et-creatif-et-un-petit-defi/" target="_blank">« Personnage Célèbre »</a> de Cédric Vimeux, ce billet en tentative passionnée vous révèlera les fondements de l’art selon un maître du surréalisme. J’ai nommé Salvador Dalí, tout à la fois, peintre, sculpteur, réalisateur et écrivain espagnol. <br />
<br />
Qu’est-ce qu’un esprit aussi excentrique, qui se qualifie lui-même de <em>« pervers polymorphe »</em>, peut-il vous <strong>apprendre sur l’écriture</strong> ?<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">« Aucun désir n'est coupable, il y a faute uniquement dans leur refoulement. »</h2><br />
Si vous désirez <strong>écrire</strong>, alors écrivez. C’est aussi simple que ça !<br />
<br />
Ce conseil, quoique maintes fois énoncé, s’applique à la majorité des cas. Je pense personnellement que ce sont les recommandations les plus simples qui s’avèrent les plus intéressantes. <br />
<br />
Vous en rêviez depuis des lustres ? Pourquoi ne pas <strong>transformer l’essai</strong> et vous lancer dans la rédaction d’un livre ?<br />
<br />
Encore une fois, je vous rappelle que vous n’avez nul besoin d’une plume sophistiquée. Comme susmentionnées, la sincérité, la justesse priment d’abord. Tenez, un exemple : <em>Inconnu à cette adresse</em> est l’un des meilleurs livres qui m’ait été donné de voir. Cette œuvre tient en à peine 80 pages, pourtant, l'auteur réussit à faire passer un message sur l'amitié qui se laisse avaler par la tragédie du nazisme naissant. Une œuvre à laquelle il ne faut rien rajouter, rien enlever !<br />
<br />
Le livre a été publié un an avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ; c'est aussi le premier texte de Kathrine Kressmann Taylor, une Américaine qui se déclarait humblement <em>« femme au foyer »</em> et dont le style clair et efficace lui donne toute sa force évocatrice. <br />
<br />
Revenez aux fondamentaux : écrivez pour votre plaisir personnel.<br />
<br />
<h2>« Pas de chef-d'oeuvre dans la paresse ! »</h2><br />
Même si je crois que certaines capacités telles que l’imagination, le style d’écriture ou la sensibilité ne peuvent s’apprendre, celles-ci étant liées à la personnalité de l’auteur, la <strong>pratique</strong> demeure essentielle. <br />
<br />
Comme j’ai beau vous le rappeler, écrivez au moins une page par jour. Puis, avec vos efforts et de l’assiduité, vous verrez que rien n’est impossible. Le problème ne se situe pas au niveau de la réalisation d’un projet et relève davantage d’une question de mental. Un peu comme au sport. <br />
<br />
Tout le monde peut avoir une idée novatrice, mais peu la concrétisent vraiment. Il faut se donner les moyens de réussir ; l’écriture n’est, en fait, qu’un combat perpétuel contre soi-même, son ego, son insatisfaction.<br />
<br />
<h2>« Tout influe sur moi, rien ne me change. »</h2><br />
L’écriture est souvent <strong>un travail solitaire</strong> ; cependant, vous devez constamment vous ouvrir sur le monde extérieur. C’est là que les meilleures idées surgissent aux moments inattendus. <br />
<br />
La lecture joue, par ailleurs, un rôle essentiel dans l’inspiration et dans la faculté d’analyse. <br />
<br />
Développez un esprit d’initiative, faites des recherches sur un thème que vous maîtrisez peu dans le cadre d’un nouveau projet, lisez et relisez vos auteurs favoris ainsi que le travail des autres sans omettre l’aspect analytique et critique.<br />
<br />
Mais, par pitié, n’essayez pas d’imiter Untel. On dit que la création passe par l’<strong>imitation</strong>, toutefois, ne négligez pas votre patte personnelle. Vous savez ? Votre façon de décrire un lieu, vos thématiques favorites, votre vision du monde, etc.<br />
<br />
Affinez votre style, laissez mûrir votre Voix, restez naturel, sincère.<br />
<br />
<h2>« Le snobisme consiste à pouvoir se placer toujours dans les endroits où les autres n'ont pas accès. »</h2><br />
Un <strong>snob</strong> est une personne qui fait preuve de snobisme, cherche à se distinguer du commun des mortels. Merci, cher dictionnaire !<br />
<br />
Nous sommes prompts à être flattés par ceux qui nous encensent et blessés par ceux qui nous outragent. S'il est difficile d'accepter la critique, c'est parce que souvent nous manquons de lucidité ou de recul face à notre travail.<br />
<br />
Lorsque vous recevez une critique, il y a quelques règles à appliquer. Jugez d’abord de la manière la plus objective possible, si la critique est constructive ou non, en sondant les intentions de l’émetteur.<br />
<br />
Oui, je vous promets qu’il existe une catégorie d’individus dont l’unique but est de vous <strong>déstabiliser</strong> pour le plaisir de vous décourager. Ne vous mettez pas à leur niveau et surtout n’entrez pas dans leur jeu d'action/réaction. Sachez faire preuve d'autodérision ce qui n'est pas toujours facile.<br />
<br />
Quoi qu'il en soit, acceptez les critiques, en pesant le pour et le contre et en séparant le grain de l'ivraie. Amorcer la discussion, demander des éclaircissements me semble plus professionnel que de s’enfermer dans un carcan. <br />
<br />
Même chose, pour les notes d’intention adressées aux éditeurs. Il faut éviter le discours trop pompeux, verbeux, pédant. Rester en accord avec vous-même est la meilleure arme, lorsqu’il s’agit de donner une image valorisante de soi.<br />
<br />
<h2>« Ne craignez pas d’atteindre la perfection, vous n’y arriverez jamais. »</h2><br />
C’est l’une de mes citations préférées.<br />
<br />
Si vous espérez un jour finir votre roman, la persévérance est essentielle. Je m’explique. Plusieurs débutants commettent une erreur qui ne pardonne pas : s’intéresser à la forme plus que le fond, tendre à un élan de perfectionnisme. <br />
<br />
Une solution simple et radicale s’impose : <strong>écrire sans s’arrêter</strong>. Il sera toujours possible de peaufiner votre œuvre, une fois le diamant brut constitué, le polir pour qu’il resplendisse.<br />
<br />
Je préfère personnellement multiplier les projets plutôt que de me consacrer à un seul pendant des années. De toute façon, à un moment donné, vous serez obligé de laisser votre bébé vivre de lui-même et se confronter aux regards des autres.<br />
<br />
<h2>À vous de jouer</h2><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjy0klK99s4-PiUv0jLXCEWJaoFSeF7e6uYT_T66JR-P8nj5JNfGZHuTjj1UoC9aFSHAIwljP6g-IWB5bqMZqEgDuCFmJHB153sb3Am6HyrCNcPAalOsbGWE9knPZ_GXbLl1y9vZbZwmyg/s1600/trefle-chance.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjy0klK99s4-PiUv0jLXCEWJaoFSeF7e6uYT_T66JR-P8nj5JNfGZHuTjj1UoC9aFSHAIwljP6g-IWB5bqMZqEgDuCFmJHB153sb3Am6HyrCNcPAalOsbGWE9knPZ_GXbLl1y9vZbZwmyg/s320/trefle-chance.jpg" title="Image représentant un trèfle." width="316" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Bonne chance !</td></tr>
</tbody></table><br />
Après cette piqûre de rappel amorcée au long de ce billet, j’aimerais vous partager une dernière phrase, tout droit sortie de la bouche de Salvador Dalí :<br />
<br />
<blockquote><em>« — Quel est votre secret pour <strong>avoir du succès</strong> ?<br />
<br />
— Offrir du bon miel à la bonne mouche au bon moment et au bon endroit. »</em></blockquote><br />
La <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2013/01/secret-ecrire-rapidement.html" target="_blank">réussite en écriture</a></strong> peut être difficilement mesurée : c’est une succession de circonstances. <br />
<br />
En tout cas, votre succès doit commencer par un fort désir, un profond engagement et une persévérance inlassable. Sans elles, vous ne pouvez pas surmonter les épreuves, les défis qui se mettront au travers de votre chemin. Car c’est, à travers vos épreuves, que vous vous découvrirez vous-même et trouverez une réponse à vos interrogations les plus intimes.</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com10tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-18097153644541712312013-01-18T11:24:00.000+01:002019-02-12T20:53:57.456+01:00Libérez l’écrivain qui se cache en VOUS ou les six règles d’or pour écrire rapide et efficace<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmpmtdE-LYVswhz50k-zetINYAVYSFeXWw82QgQwc4Xyxt1-WtE7O9o4UQJX5Tq8prtrHpfBhp0VxkdDGJq6NsIcCcmTVXII3VqooBR8OJnT36WRf7HQmAlpGjEjmcAvgXAS55kstmSdw/s1600/ecrire-plus-vite-mieux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Femme rencontrant le syndrome de la page blanche." border="0" height="383" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmpmtdE-LYVswhz50k-zetINYAVYSFeXWw82QgQwc4Xyxt1-WtE7O9o4UQJX5Tq8prtrHpfBhp0VxkdDGJq6NsIcCcmTVXII3VqooBR8OJnT36WRf7HQmAlpGjEjmcAvgXAS55kstmSdw/s1600/ecrire-plus-vite-mieux.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Voilà ! Vous vous sentez prêt à vous lancer corps et âme dans <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/05/5-astuces-pour-ecrire-un-roman-que-les.html" target="_blank">la rédaction de votre roman</a></strong>. La motivation est là, les idées ne manquent pas !<br />
<br />
Cependant, il arrive souvent qu’à ce stade, les premières difficultés surgissent ; le syndrome de la page blanche, le perfectionnisme, l'égarement ou la procrastination, pour ne citer qu’eux, s’efforcent à vous rendre la vie dure. Face à ces obstacles, la tâche s’annonce on ne peut plus difficile.<br />
<br />
Mais, c’est, sans compter sur un petit paquet de <strong>vieux principes</strong> qui devraient vous sortir de la léthargie.<br />
<br />
Laissez-moi vous éclairer…<br />
<a name='more'></a><br />
<h2 style="text-align: left;">Pourquoi a-t-on parfois nous du mal à écrire ?</h2><br />
<blockquote><em>« Quand je commence à écrire, je n’ai aucun plan. Ma tête est vide. J’avance à l’aveuglette dans mes propres ténèbres. Pour IQ84, j’avais la première scène : dans un taxi pris dans les embouteillages à Tokyo en écoutant de la musique classique. Je ne sais pas ce qui va se passer dans mon roman. J’ai simplement <strong>confiance</strong> dans le fait que je pourrai le finir. J’ai <strong>confiance</strong>, mais je n’ai pas encore d’histoire ! </em><br />
<br />
<em>Aujourd’hui, j’ai écrit trois pages, je ne sais pas encore ce que ce sera. C’est excitant de ne pas savoir ce qui va se passer dans la fiction que vous êtes en train d’écrire. Je m’endors le soir avec les personnages en tête et, le lendemain matin, soudainement, ils sont prêts à s’animer. Je ne sais comment font les autres romanciers, mais, pour moi, c’est ainsi. »</em> Haruki Murakami</blockquote><br />
<strong>Vouloir tout contrôler</strong>, voici le principal écueil des auteurs en devenir.<br />
<br />
N’avez jamais remarqué que c’est dans les moments où l’on désire le plus <strong>bien faire</strong>, y <strong>mettre du sien</strong>, que l’écriture devient tout d’un coup laborieuse ? Chaque mot, chaque phrase naissent au bout d’un long supplice.<br />
<br />
À mon humble avis, il est nécessaire de trouver un équilibre entre le contrôle total et le laxisme absolu. Faire un plan est une intention louable, sauf si la chose vous contraint plus qu’elle ne vous stimule, lors de l’écriture. Ou <strong>aspirer à la perfection</strong> au risque de devoir relire et rectifier toute expression ne me semble pas la meilleure marche à suivre.<br />
<br />
<h2 style="text-align: left;">Les solutions pour écrire en pratique</h2><br />
Ne nous voilons pas la face : ces recommandations demanderont de votre part <strong>un effort d’adaptation</strong>. La pratique demeure primordiale.<br />
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Il s’agit en premier lieu de vous mettre dans les <strong>meilleures conditions possible</strong>. Repensez votre espace de travail, mettez de la musique (s’il vous plaît, évitez le <em>heavy metal</em>). ;)<br />
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Pour l’anecdote, la musique fonctionne très bien pour certains confrères en plein processus d’écriture ; selon eux, cela les empêche de trop se poser de questions et de se préoccuper de la forme. Cependant, je vous déconseille d’écouter la musique lors de la relecture de votre manuscrit, elle peut être source de distraction.<br />
<br />
Pour finir, voici les six règles à respecter pendant que vous écrivez, selon Natalie Goldberg, une auteure américaine, et son expérience dans le milieu :<br />
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<ol start="1" type="1"><li>Gardez votre main en <strong>perpétuel mouvement</strong>. (Ne vous arrêtez pas pour relire la ligne que vous venez d'écrire. Vous perdrez le fil de vos pensées, en essayant d’y exercer un contrôle. Continuez jusqu'à ce que le temps soit écoulé.)</li>
<li>Ne rectifiez rien, ne barrez rien. Pas en cours de route ! (L’édition vient après l’écriture. Même si vous notez quelque chose que vous n'avez pas l'intention de conserver, faites-vous violence. Ne revenez surtout pas <strong>en arrière</strong> !)</li>
<li>Ne vous souciez pas de l'orthographe, la ponctuation ou la grammaire. (À la limite, omettez les marges et les lignes dans votre page.)</li>
<li><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/05/apprendre-lecriture-automatique-pour.html" target="_blank">Donnez <strong>libre cours à votre imagination</strong></a>.</li>
<li>Perdez le contrôle sur vos pensées. Chassez la logique de votre vocabulaire.</li>
<li>Suivez votre <strong>instinct</strong>. (Si un élément dans votre texte vous surprend ou vous perturbe, n’hésitez pas à l’inclure. Il pourrait apporter à votre récit une force insoupçonnée.)</li>
</ol>En sus de ce qui a été dit, je ne saurais vous rappeler une chose : si vous désirez un jour finir vos livres, cultivez la <strong>confiance en soi</strong>. En ne croyant pas en ce que l’on fait, à quoi bon essayer de devenir écrivain ?<br />
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<h2 style="text-align: left;">À vous de jouer</h2><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXjgNKYxifa_4BivKbu5FVM12ENNGi96hYE9BrJ9F88rd93bBboVepukmKZQBDacpT7oQXt1s30lDPJQVl6E-kJDBIK64ROjIR1gdcy-Oxgcgo_XVHu7hq8Falj4KxwRwtsA0tfiQV_Jk/s1600/chronometre-ecriture-rythme.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Un chronomètre." border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXjgNKYxifa_4BivKbu5FVM12ENNGi96hYE9BrJ9F88rd93bBboVepukmKZQBDacpT7oQXt1s30lDPJQVl6E-kJDBIK64ROjIR1gdcy-Oxgcgo_XVHu7hq8Falj4KxwRwtsA0tfiQV_Jk/s320/chronometre-ecriture-rythme.jpg" title="" width="320" /></a></div><br />
Récapitulons. La perfection n’existant pas, au lieu de craindre vos erreurs, tirez-en des enseignements. N’oubliez pas que les stimulateurs cardiaques, les fours à micro-ondes, les feux d'artifice, et même les cookies sont le fruit de projets ratés.<br />
<br />
De même, l’écriture est une question de temps et de patience. Finissez votre premier jet d’une seule traite, avant de le réévaluer en profondeur, par la suite.<br />
<br />
Ah ! Et ne vous prenez pas beaucoup au sérieux. L'écriture doit rester avant tout un plaisir <s>coupable</s>.<br />
<br />
<strong>Bonus :</strong> Je vous recommande de désactiver la correction orthographique dans votre traitement de texte afin de ne pas ralentir votre rythme d'écriture. Sinon, vous pouvez opter pour une solution radicale, le logiciel gratuit <a href="http://www.baara.com/q10/">Q10</a> ou <a href="http://writer.bighugelabs.com/">Writer</a> (disponible directement sur navigateur) qui offrent une interface minimaliste et confortable.</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com28tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-4628673522457168592013-01-06T17:19:00.001+01:002019-02-12T20:54:12.106+01:00Comment se motiver pour écrire un livre ?<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<em><a href="http://joebunting.com/">Joe Bunting</a> est un nègre littéraire et un éditeur américain. Il propose dans un article ses <strong><a href="http://thewritepractice.com/should-write/">6 techniques pour dépasser toute panne d’écriture</a></strong>. Voici ma traduction de ce condensé de bonnes pratiques et de tuyaux utiles. Bonne lecture !</em><br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitz1i1Dp548QOY7dR6nm3kzZlCdI4HRmFqrqKKiSc8zNoFWjZfE4nFdE3oqDZaggsJwVowjNNYlaif0JPs7cB-OtuKD3ozGGDLC-DtBO_VeH1JQUL940EUBJD5k80_q0Lol2xweYaBQh4/s1600/motivation-ecriture-objectifs.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Enfant qui rêve de devenir pilote d'avion." border="0" height="310" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitz1i1Dp548QOY7dR6nm3kzZlCdI4HRmFqrqKKiSc8zNoFWjZfE4nFdE3oqDZaggsJwVowjNNYlaif0JPs7cB-OtuKD3ozGGDLC-DtBO_VeH1JQUL940EUBJD5k80_q0Lol2xweYaBQh4/s1600/motivation-ecriture-objectifs.jpg" title="" width="490" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Surmonter tout blocage d'écriture.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Que faites-vous quand vous n'avez pas envie d'écrire, en sachant pertinemment que vous <em>devriez</em> enfin terminer cette satanée histoire qui vous taraude l’esprit ? Ne <em>devriez</em>-vous pas éteindre la télévision, vous déconnecter de Facebook et arrêter de vérifier votre courrier électronique ?<br />
<br />
Certes, vous <em>devrez</em>…<br />
<br />
Mais, vous ne le pouvez pas.<br />
<a name='more'></a><br />
<h2>
Six remèdes usuels au blocage de l'écriture</h2>
<br />
Il y a un mois, j'ai eu <strong>un blocage</strong>. Je connaissais l'histoire sur laquelle je désirais travailler, mais je n'arrivais pas assez à me motiver pour la réaliser. Je continue aujourd’hui à écrire pour mon travail, parce que j’y suis obligé, et il m'arrive tout d'un coup de ressentir le besoin d'écrire pour mon propre plaisir.<br />
<br />
Voici donc six techniques qui me motivent à écrire, en toute circonstance.<br />
<br />
<h3>
1. Lire</h3>
<br />
Même si vous ne pouvez pas écrire, vous pouvez toujours lire. Si vous n’êtes pas un grand lecteur, il y a de grandes chances que vous éprouviez du mal à écrire. La lecture fait office de carburant ; elle inspire, motive. Et, à mon sens, c'est le meilleur moyen d'<strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/08/ameliorer-style-ecriture-dexter.html" target="_blank">améliorer votre écriture</a></strong>.<br />
<br />
En 2013, j'ai pris une résolution : lire plus de 100 livres. Et je suis conscient de l’apport d’un tel exercice sur mon travail. Quels sont vos projets lecture pour cette année 2013 ?<br />
<br />
<h3>
2. Les pages du matin</h3>
<br />
J'oublie souvent cet outil, quand je suis en manque d’inspiration, mais c’est l’un des meilleurs, lorsqu’il s’agit de <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/09/ecrire-plan-histoire.html" target="_blank">développer votre créativité</a></strong>.<br />
<br />
Les pages du matin sont une discipline inventée par Julia Cameron. Julia vous suggère de noircir à votre réveil 3 pages dans lesquelles vous donnerez libre cours à vos pensées, en notant tous ce qui vous vient à l’esprit. Ces pages ne sont pas destinées à la publication. Au lieu de cela, elles vous rappellent que l'écriture est, d'abord et avant tout, une passion.<br />
<br />
Les pages du matin m’ont libéré. Si vous êtes en proie à <strong>la procrastination</strong>, vous devriez essayer.<br />
<br />
<h3>
3. Se reposer</h3>
<br />
Vous êtes le plus créatif dans les moments inattendus. Le secret de la créativité serait donc <strong>la détente</strong>...<br />
<br />
Bob Dylan a vécu cette expérience en 1965, quand il a décidé de mettre fin à sa carrière musicale. Épuisé par la scène et les tournées, il s’est retiré dans sa cabane dans le nord de l'État de New York, en projetant de devenir romancier. Quelques jours après son exil, il a écrit <em>Like a Rolling Stone</em>, l'une des chansons les plus influentes de l'histoire du rock and roll.<br />
<br />
Se détendre constitue donc une arme efficace, et si vous ne vous en servez guère, vous ne serez pas aussi créatifs que vous pourriez l’être. (Remarque : que ce soit bien clair. Pour que vos efforts comptent, vous devez adopter une attitude semblable après un travail acharné et non pas en faire une excuse.)<br />
<br />
Délassez-vous !<br />
<br />
<h3>
4. Vivre une aventure</h3>
<br />
Si vous vous sentez sans inspiration, peut-être votre vie manque d'intérêt ou d’attrait. Si vous espérez produire de meilleurs textes, pourquoi ne pas <strong>bousculer vos habitudes</strong> ?<br />
<br />
Que pouvez-vous faire de mémorable en cette année 2013 ? Pour partir à l'aventure, vous n'avez nul besoin de tout abandonner, de voyager sur la route ou de sauter en parachute d'un avion. Un tour dans la librairie du coin et la lecture d’une œuvre classique dont les mille pages vous auraient rebuté par le passé feront l’affaire.<br />
<br />
Ne vous laissez pas vaincre par votre mal-être. Allez ! <em>Carpe diem</em>…<br />
<br />
<h3>
5. Rire de soi-même</h3>
<br />
L’écriture doit vous procurer du plaisir ! Toutefois, lorsque vous avez suivi des études en littérature anglaise, comme je l’ai fait, vous aurez tendance à vous prendre très au sérieux. Le seul souci, c'est que <strong>prendre trop à cœur les choses</strong> peut devenir en cours de route un obstacle de taille qui baissera votre motivation.<br />
<br />
<strong>Voici un exercice amusant :</strong> sortez de votre tiroir un de vos écrits, parcourez-le, puis mettez-vous à rire. Ce n'est pas grave si la situation ne s'y prête pas. Rire en bon antidépressif vous aidera à redonner confiance en vous et aussi à regagner en productivité. (C’est un exercice très plaisant. Faites-moi confiance !)<br />
<br />
<h3>
6. Écrire malgré tout</h3>
<br />
Pour être honnête, je déteste ce conseil. Je déteste dire aux gens en proie à leurs démons intérieurs : <br />
<blockquote>
<em>« Vous ne pouvez pas écrire ? Eh bien, écrivez de toute façon. »</em></blockquote>
Oh merci. Tenez, je n'ai pas pensé à ça. C'est presque d'aussi bons conseils que ceux de <a href="http://www.youtube.com/watch?v=Ow0lr63y4Mw">Bob Newhart</a>.<br />
<br />
Et pourtant, parfois, j'ai besoin de ce conseil. Si je ne peux justifier et expliquer mon problème, au final, ça n’a plus d’importance. Je suis fait pour écrire et j'ai besoin de m’exercer, quels que soient mes états d’âme.<br />
<br />
Rappelez-vous : ne vous laissez pas abattre par vos sentiments. Soyez votre propre guide. Si vous voulez écrire, alors, juste, allez-y.<br />
<br />
Avez-vous déjà connu <strong><a href="https://www.ecrire-un-roman.org/2012/08/vaincre-syndrome-page-blanche.html" target="_blank">le syndrome de la page blanche</a></strong> ? Comment vous motivez-vous à écrire, quand vous n'en avez pas envie ?<br />
<br />
<h2>
À vous de jouer</h2>
<br />
Consacrez un peu de votre temps à l'écriture créative. Écrivez pour vous et personne d'autre.<br />
<br />
<blockquote>
Je vous propose de vous exercer une quinzaine de minutes. Lorsque vous aurez terminé, ne partagez pas votre travail dans la section commentaires. <strong>Il suffit d'écrire pour le plaisir d’écrire.</strong></blockquote>
Oh ! Et amusez-vous bien ! :)</div>
Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com41tag:blogger.com,1999:blog-3018516830660847560.post-43731834373453102622012-12-31T23:30:00.000+01:002019-02-12T20:54:32.819+01:00Bonne année 2013 à toutes et à tous ! <div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1s_UyVTdY0zShBIMM49H1w4J_5aYD0z-tfgBEq59LRnbON9oxQava-rSUJ4lEhx0DeEo5_7sYFOdT01Gwj_h2xTzo9BCn6zExOtdzN4QEIDzcoss-mM9gLvtCYa_l_Xb7i3SLTv4PgG8/s1600/2013-bonne-annee.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Bonne année 2013 !" border="0" height="325" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1s_UyVTdY0zShBIMM49H1w4J_5aYD0z-tfgBEq59LRnbON9oxQava-rSUJ4lEhx0DeEo5_7sYFOdT01Gwj_h2xTzo9BCn6zExOtdzN4QEIDzcoss-mM9gLvtCYa_l_Xb7i3SLTv4PgG8/s400/2013-bonne-annee.jpg" title="" width="490" /></a></div><br />
Cette année s'est annoncée très riche et, quoique le blog n'ait pas encore soufflé sa première bougie, son succès a dépassé mes attentes. <br />
<br />
J'adresse donc à mes <strong>chers et fidèles lecteurs</strong> un remerciement chaleureux. Sans vous, cette aventure n'aurait pas pris une tournure si particulière. <br />
<br />
Sans doute, avez-vous ressenti un léger relâchement ou un essoufflement de ma part ces dernières semaines ; mais, il n’en est rien. Vous savez bien que je suis le seul à mener le navire à bord et j'ai dû me concilier avec un emploi du temps chargé, constitué entre autres de projets et de passions chronophages.<br />
<br />
L’envie est toujours là, je vous rassure. Je ne vous demande qu’un service afin de vous satisfaire davantage et de VOUS <strong>aider en <a href="https://www.ecrire-un-roman.org/">écriture</a></strong> : répondre à la question ci-dessous. Cela ne coûtera que 30 secondes de votre précieux temps.<br />
<a name='more'></a><br />
<iframe frameborder="0" height="405" marginheight="0" marginwidth="0" src="https://docs.google.com/spreadsheet/embeddedform?formkey=dExGa1A0Uks0NmMyQzlLdkNxakptWHc6MQ" width="500">Chargement en cours...</iframe><br />
<br />
Je vous souhaite une année à venir pleine de promesses et de succès. Mes meilleurs vœux de bonheur et de réussite pour cette nouvelle année 2013 !</div>Paul Duboishttp://www.blogger.com/profile/07114016171013888885noreply@blogger.com2