mercredi 31 juillet 2013

Corriger un roman : LA méthode à suivre (BONUS : check-list pour réviser et juger votre manuscrit)

Corriger un livre.

Nous allons apprendre aujourd’hui comment relire votre manuscrit.

Un article à ne rater sous aucun prétexte !

Guide pour la correction d’un roman

Vouloir tout réécrire n’est pas un comportement si inhabituel. Pour éviter cela, je recommande dans un premier temps d’imprimer votre manuscrit, s’il est sur votre ordinateur. Bon nombre d’écrivains trouvent qu’il est plus simple de travailler de la sorte. De même, n’hésitez pas à vous munir d’un carnet pour noter vos impressions ou remarques ainsi que de stylos de couleurs différentes.

Ne soyez pas perfectionniste, donnez-vous un délai réaliste. Vous devez vous rappeler que votre roman n’est pas le meilleur livre que vous aurez écrit. (Si c’est le cas, ce serait vraiment triste, car cela signifierait que l’ensemble de votre carrière à partir de ce moment précis ne sera que régression.) Votre objectif est de produire le meilleur livre que vous êtes capable d’écrire à l’instant où vous lisez ces lignes.

Maintenant, relisez-vous en faisant des corrections ciblées. Posez-vous les bonnes questions : est-ce que votre protagoniste est cohérent tout au long du livre ? Avez-vous résolu votre histoire et vos intrigues secondaires ? Cette scène est-elle réellement indispensable ? Etc.

Les trois questions fondamentales SONT :
  1. Est-ce que l’histoire a du sens ?
  2. Qu’est-ce qui manque ?
  3. Que dois-je retirer ?
Pendant votre lecture, corrigez les petites erreurs dans la marge. Cela inclut l’orthographe et les fautes de frappe, les maladresses ou les adverbes inutiles. Cela peut être aussi des petits oublis comme les cheveux et la couleur des yeux d’un personnage. Ces corrections sont la plupart du temps rapidement applicables.

En même temps, marquez les erreurs plus importantes comme les lacunes ou les incohérences au niveau de l’intrigue, ces erreurs étant moins simples à étouffer. Marquez chacun d’elles avec un astérisque et dans votre cahier, décrivez le problème trouvé et ce que vous devez faire pour y remédier.

Par exemple :
Julie est la confidente du personnage principal Marie. Celle-ci se confie à elle au début du roman après la mort de son chien. Mais, par la suite, Julie disparaît. Comment se fait-il que Julie n’apparaisse jamais par la suite alors que les deux personnages étaient censés être proches ?
Avant la fin du livre, faisons en sorte que Julie appelle Marie.

C’est là que les stylos de couleurs différentes rentrent en jeu. Il devient beaucoup plus facile de localiser vos notes pour vous-même et de les connecter à l’astérisque approprié.

Lorsque vous avez terminé votre lecture, revenez en arrière et commencez à ajouter des passages pour corriger les lacunes du fond. Ne le faites pas qu’une fois la lecture complète parce que vous devriez voir le tout comme un ensemble (faire en sorte que Marie achète un pistolet pour pouvoir l’utiliser à la fin pour anéantir son rival). Je vous recommande par la suite de vous relire une dernière fois et demander l’avis de lecteurs potentiels.

De même, la lecture orale est effectivement très importante pour la musicalité du texte. Par contre, c’est très long et très fatigant, je conseille donc de le faire vers la fin du processus, lorsque le grain a été déjà bien affiné. Sinon, vous serez amenés à vous interrompre trop souvent pour appliquer des modifications et cela peut devenir vite lassant et inefficace.

Check-list pour réviser un manuscrit


Voici une liste de recommandations pour relire et améliorer votre livre.

Incipit

  • Est-ce que les premières phrases attirent votre attention ? Présentent-elles le principal problème du protagoniste ?
  • L’incipit le plus célèbre : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : “Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.” Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. » L’Étranger, Albert Camus (1942)

Conflit

  • Par conflit, je ne veux pas dire de l’action « pan boum ». Le conflit, selon Ben Bova, est la « lutte mentale ou morale causée par des désirs et des objectifs incompatibles. » Il estime que « c’est ce genre de conflit qui rend toute intrigue passionnante. »
  • Le personnage principal vit-il un conflit intérieur ? Est-ce le cas entre les personnages principaux, s’il y en a plusieurs ? Le conflit émotionnel fait partie de ce que recherche le lecteur. Par exemple : l’amour contre la loyauté, l’avidité contre le devoir, la peur contre le désir, la vengeance contre le doute de soi-même.
  • Y a-t-il trop ou pas assez de conflits ?
  • « Le travail de l’écrivain est d’être un fauteur de troubles ! Trouvez autant de conflits et de problèmes pour votre protagoniste et à autant de niveaux possibles, en laissant un nouveau problème naître du précédent. Et ne jamais résoudre un problème jusqu’à ce que vous en ayez créé au moins deux de plus. Ce sont les problèmes non résolus qui forment la chaîne des promesses qui maintiennent le lecteur intéressé. » Ben Bova.
  • À la fin, tous les conflits doivent être bien sûr résolus.
  • Y a-t-il suffisamment de conflits entre les personnages ? S’expriment-ils par l’action, le dialogue, les attitudes de ceux-ci ou leurs valeurs ? Les personnages sont-ils suffisamment contrastés ou semblent-ils seulement être figés, se complaire dans un seul archétype ? Ont-ils eu la possibilité de s’influencer les uns les autres ?

Intrigue

  • Est-ce que l’intrigue est claire et un minimum plausible ?
  • Le personnage principal a-t-il un problème clairement défini à résoudre ? Avez-vous ressenti à la fin que ce problème ait été résolu ou est-ce que le personnage est résolu à vivre avec ?
  • Êtes-vous capable de déterminer l’époque et le lieu où se déroule votre histoire assez rapidement ?
  • Est-ce que votre récit commence au bon moment et se clôt au bon moment ?
  • Y a-t-il des scènes qui ne semblent pas faire avancer l’intrigue ou de longueurs ?
  • Y a-t-il une abondance d’analepses qui accaparent beaucoup l’attention ?
  • Laissez-vous une place aux intrigues secondaires ? Où, en revanche, y a-t-il un surplus d’intrigues secondaires qui noient l’intrigue principale ?
  • Chaque intrigue secondaire est-elle utile ? Sert-elle l’histoire générale ou l’auteur semble seulement chercher la complexité ?
  • Le rythme des différentes intrigues est-il suffisamment rapide pour garder l’attention du public ?
  • Résolution de l’histoire : est-ce que le conflit et la tension amènent à un dénouement satisfaisant ? Ou est-ce que l’auteur laisse le lecteur incertain, pensif, se demandant ce qui s’est passé ? Lorsque vous avez terminé votre roman y avait-il des choses que vous aviez toujours besoin d’expliquer, de préciser ?

Le cadre

  • Le contexte est-il suffisamment décrit de telle sorte à peindre un tableau qui semble assez réel pour le lecteur ? Avez-vous senti que vous étiez transporté à l’époque ou le lieu ?
  • Y a-t-il trop de descriptions pour les lecteurs modernes ? Utilisez-vous des clichés et des expressions mille et une fois revues ?
  • Est-ce que vous nommez de façon pertinente vos personnages, les lieux et les choses ? Y a-t-il quelques noms de personnages difficiles à retenir ou non appropriés, voire tout simplement stéréotypés ?
  • « Le lecteur aura du mal à imaginer un héros brutal nommé Elmer Small, mais James Retief fonctionne bien dans les histoires de Keith Laumer. De même, Bubbles La Toure est loin d’être le nom d’une religieuse sainte, alors que Modesty Blaise est un nom sexy et intrigant pour un équivalent féminin de James Bond. » Ben Bova.
  • Le comportement des personnages est-il compréhensible vis-à-vis de leur époque et de leur milieu alentour ?
  • Est-ce que la date et l’ordre des événements dans l’histoire sont irréprochables ? Par exemple, imaginons que John conduise une nouvelle voiture dans le chapitre six, mais faut-il attendre le chapitre dix pour qu’il l’achète ?

Caractérisation

  • Est-ce que les personnages semblent réels ? Sont-ils stéréotypés ou se résument-ils à des coquilles vides ?
  • Le passé de vos personnages est-il travaillé et évoqué ?
  • « Il est très important de s’intéresser à la construction de personnages pour s’assurer de la cohérence et la précision de leur passé. Si vous mentionnez dans le chapitre deux que le signe astrologique de votre sœur est celui du Lion, puis, dans le chapitre douze, vous devez lui fêter son anniversaire lors d’une chute de neige (sauf si elle vit au pôle Nord ou dans l’hémisphère sud), la crédibilité sera perdue. Même si le lecteur ne saisit pas le pourquoi, il aura un sentiment que “quelque chose” cloche. » Debra Littlejohn Shinder
  • Les personnages ne vivent pas seuls, ils ont de la famille, des amis, un travail, des soucis, des ambitions, des traumas, etc.
  • Avez-vous eu une vision juste de la culture, la période historique, l’emplacement et l’occupation dans laquelle se trouve le personnage principal ?
  • Trouvez-vous assez de contradictions dans les protagonistes, dans leurs émotions, leurs attitudes, leurs valeurs ? C’est ce qui les rend intéressants et imprévisibles.
  • Trame de fond : Est-ce que l’auteur semble lancer un tas d’informations sur le passé et le comportement d’un personnage dans un ou deux longs discours, ou le fait-il par petites touches tout au long du livre ?
  • Est-ce que le protagoniste évolue au cours du roman ?
  • L’histoire peut-elle être améliorée en ajoutant plus de détails à la caractérisation des personnages ? Leurs croyances stéréotypées, leurs relations avec d’autres personnages, leurs habitudes, leurs loisirs, leur talent et leurs capacités, leurs goûts et leurs préférences ou leur description physique ?
  • Est-ce que vous privilégiez dans chaque chapitre une description assez sensorielle ? Le lecteur peut-il facilement sentir ce qui se passe autour du personnage principal ? Les cinq sens sont-ils employés dans ce but ? La vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat ou le goût.
  • Est-ce que l’antagoniste est contrasté ou se révèle être une simple caricature du méchant classique ?
  • Chaque lecteur a ses préférences en terme de caractérisation et de la quantité de détails. Est-ce qu’ici la caractérisation est trop prononcée ou a recours à l’imagination du lecteur ? N’est pas Zola, qui veut !

Dialogue

  • Est-ce que les mots qui sortent de la bouche des personnages correspondent à leurs personnalités et leur tempérament ?
  • Y a-t-il un excès de dialogue ce qui est la plupart du temps une mauvaise chose ?
  • Est-ce qu’un personnage a tendance à s’exprimer en longs monologues ou en longue tirade ?
  • Êtes-vous en mesure de repérer le conflit, les rapports de force, les attitudes et les intentions de chaque personnage dans leur dialogue sans que l’auteur vous le dise directement ?
  • Est-ce que le dialogue sonne juste ? Pour ce faire, essayez de vous relire à haute voix.
  • Est-ce que le dialogue semble trop RÉEL avec beaucoup de phrases incomplètes, de pauses, d’hésitations, d’insultes, de clichés et de mentions inutiles ?
  • Est-ce que l’utilisation du dialecte rend l’ensemble trop lourd, difficile à lire ?
  • Est-ce que chaque personnage a ses propres ton et rythme, un accent et un vocabulaire (si nécessaire), et même des interventions de durée déterminée ?
  • Lors d’une conversation dans votre œuvre, pouvez-vous facilement deviner qui parle sans les incises ?

Point de vue

  • Y a-t-il plusieurs points de vue dans votre roman ?
  • Utilisez-vous la première personne ou la troisième du singulier ? Les changements de point de vue sont-ils signalés clairement ? Il n’y a rien de mal en soi à en changer, tant que ce n’est pas fait trop souvent et ça ne casse pas la fluidité.
  • Utilisez-vous la focalisation interne, externe ou omnisciente comme la majorité des livres ? Ou bien les fusionnez-vous ? Est-ce que votre choix vous semble pertinent ?
  • « Le point clé est d’amener le lecteur à s’engager dans un contrat par lequel l’auteur propose : “Je ne vais pas tout vous montrer dans la tête du personnage, car ce serait vous gâcher l’histoire, à la place, je vais vous révéler des indices et des choses à mesure que nous avancerons, mais je vous promets que je ne vais pas tricher.” » Trevor Lawrence
  • Lorsque vous changez de point de vue, étiez-vous en mesure de deviner rapidement qui est le nouveau narrateur en tant que lecteur ?

Montrer au lieu de dire

  • Du point de vue d’un personnage, l’auteur daigne-t-il à mettre à profit ses sens dans la description ? Ou, nous précise-t-il juste par exemple que le dîner était très bon ?
  • Est-ce l’auteur décrit exactement de quelle façon, les personnages se comportent ?
  • Y a-t-il trop de langage abstrait, là où des détails spécifiques auraient eu un impact plus important sur le lecteur ?
  • Y a-t-il une profusion de termes comme « très », « beaucoup », « vraiment », « grand », ou « beau » ? Ou bien la description s’avère-t-elle plus colorée et diversifiée ?
  • Avons-nous eu la chance d’interpréter ce que les personnages ressentent, si ce n’est que l’auteur nous le spécifie directement ? Par exemple, j’ai écrit une fois : « Deux semaines plus tard, après plusieurs heures de travail, Patrick se sentit épuisé. » Et j’ai manqué ainsi l’occasion de décrire sa fatigue à la place.

Style

  • L’orthographe est irréprochable.
  • La grammaire et la conjugaison sont correctes et demeurent cohérentes tout au long du livre.
  • Vous utilisez des verbes forts et percutants au lieu des verbes faibles (« faire », « sembler », « paraître », « commencer », « pouvoir », etc.). Vous transformez les adverbes en verbes, dans la mesure du possible, et les adjectifs en noms.
  • Vos descriptions privilégient les cinq sens.
  • Il y a un équilibre entre les dialogues, les passages narratifs et les descriptions.
  • Toutes vos phrases sont claires et non ambiguës.
  • Chaque mot et chaque phrase ajoutent du sens. Si ce n’est pas le cas, supprimez tout élément superflu
  • Vous limitez la redondance. Évitez de répéter la même information (comme la description d’un personnage), spécialement lorsque vous utilisez les mêmes termes.
  • La cohérence est assurée tout au long de l’œuvre. Aucune partie du manuscrit ne contredit une information donnée auparavant (à part dans le cas d’une histoire mettant en scène de multiples personnages et de multiples narrateurs auxquels on ne peut pas tous faire confiance).
  • Vous changez de contexte (temps et lieu) de manière discrète et naturelle. Si votre roman raconte l’histoire simultanée de plusieurs personnages, vérifiez que la narration anticipe tous les changements de contexte.
  • Quelle est la taille des paragraphes et celle des phrases ?
  • Il n’y a pas de clichés comme le flic alcoolique dépressif, le traumatisme d’enfance ou la gentille héroïne malmenée par la méchante garce.
  • Toutes les scènes impliquent et engagent le lecteur, mettant à profit son intelligence. Méfiez-vous des passages ennuyeux, prévisibles ou trop mous.
  • Vous devez être capable de caractériser le style de votre roman. Par exemple, un style classique et littéraire (sobriété de la langue, richesse de la syntaxe et construction du récit), style « moderne » (caractérisé par un vocabulaire familier, des phrases et chapitres courts), style décalé par le biais de l’humour, style technique presque documentaire (mots techniques et descriptions précises), etc.
  • Est-ce que l’auteur verse trop dans le mélodrame et le pathétique ce qui peut se révéler perturbant sur le long terme ?

Ressources complémentaires

Je vous propose en supplément de lire ces 2 étapes pour corriger un roman de fiction et cette série de billets pour corriger un roman.

J’espère avoir été exhaustif. Que pensez-vous de cette liste de critères ? Auriez-vous d’autres critères à ajouter ?

Cordialement,

23 commentaires:

  1. Bonjour Paul,

    Je suis envieux de vos articles. En lisant l’article (au passage ; merci) je le trouve fort complet. Mais alors, comment procédez-vous pour ne rien oublier ? La question pourrait être générale. Utilisez-vous un sommaire trouvé dans un bon livre ?

    Il y a tellement d’articles sûrs « comment se lancer dans un roman », mais très peu sur « comment réviser sa copie avant de la rendre »…
    De même, pourriez-vous détailler l’idée de « verbes forts » ?

    Aussi, avez-vous connaissance de réseaux de personnes intéressées par la lecture de manuscrits ?

    Merci…
    Sébastien

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    1. Bonjour, Sébastien,

      Merci pour le compliment, même si je suis certain que des éléments manquent. En tout cas, ça peut constituer une bonne base de départ. En fait, pour constituer cette liste, je me suis inspiré de plusieurs manuels d'écriture en anglais comme How Not to Write a Novel: 200 Classic Mistakes and How to Avoid Them--A Misstep-by-Misstep Guide, mais j'ai aussi fait jouer mon imagination (enfin ma modeste expérience).

      En ce qui concerne les verbes forts, ce sont les verbes qui montrent et non racontent, ce sont les verbes qui doivent ressortir : brandir, projeter, frapper, tournoyer, pivoter, voler, éviter, rouler, balayer, éclater, fuser, trébucher, se retirer…

      Ces verbes sont surtout utiles pour les scènes d'action.

      Pour les réseaux de personnes intéressées par la lecture de manuscrits, je vous conseille les Co-Lecteurs et CoCyclics. Mais, sincèrement, la relecture reste de votre ressort ; seul l'auteur peut la mener à bien. Vous pouvez par exemple publier des extraits de votre roman dans un forum, mais si vous désirez une correction orthographique, ça sera plus simple. N'avez-vous pas dans votre entourage un lecteur digne de confiance et critique ?

      Cordialement,

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  2. En mode : copier coller l'article pour retrouver facilement !
    Bon dans l'ensemble, ce sont des points logiques auquel on pense mais en faire une liste est finalement la seul façon d'être certain de n'oublier aucun point !

    Pour la relecture, j'ai la chance d'avoir un compagnon qui me relit et m'aide beaucoup. Car nous avons un point de vue "intérieur" et pas tjs assez éloigné de ce que l'on écrit pour se rendre compte de certains défauts. Notamment, description, compréhension de l'humour, des dialogues, de l'époque, etc
    Je travail au tout informatique. Correction comprise, avec un multitude de code couleurs, soulignage et annotations.

    Par rapport aux descriptions et aux 5 sens... j’aime les descriptions sensorielles, les plus efficaces à mon niveau de lectrice. Mais j'ai un petit souci, je n'ai pas d'odorat et très peu de gout, et ce que j'en connais, je ne le sais que par ce que les autres disent... naturellement j’essaie de décrire les odeurs, (peut être par habitude de lecture) mais finalement sans repères connus. Comment décrire quelque chose que l'ont ne connait pas ?

    Comment savoir le style de son roman ? J’écris de l’héroic fantasy avec un humour assez moderne et décalé par rapport au style. Mais l’ambiance générale n’est pas humoristique…

    Le comportement des personnages est-il compréhensible vis-à-vis de leur époque et de leur milieu alentour ? Peut-on avec un style familier et moderne dans une époque « lointaine » ? Exemple mes personnages d’origine noble ont un vocabulaire et des attitudes appropriées, mais mon personnage principal à tendance à parler comme un branleur du 21eme siècle ^^
    Je ne trouve pas ça choquant et mon relecteur officiel aime bien mais bon, il faut tjs plusieurs avis ^^

    Combattre les clichés ! C’est ma devise, mais finalement, on en fait tous des tonnes… parce que le cliché fait partie de nos références et que l’ont écrit sur ce que l’ont connait. En tout cas c’est mon ressentit. Pour sortir des clichés, on doit aller, la ou on ne connait pas… Parfois, je ne me rends pas compte lorsque ce que j’écris est « cliché »…
    Encore écrit un gros pâté moi ! Désolé :S

    Merci
    Camille

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    1. Bonjour Camille,

      Pourriez-vous me faire lire un chapitre de votre travail?


      Sébastien

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    2. hum,

      C'est pas que je soit suspicieuse, mais je n'aime pas donner mes textes à "n'importe qui" ne vous vexez pas, mais sur internet, il vaut mieux être prudent.

      De plus, je ne sais pas travailler en chapitre... d'ailleurs un article sur le sujet? je n'arrive pas à voir un découpage. J'suis un peu nulle aussi :D

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    3. Bonjour, bonjour, Camille !

      Il n'est pas simple de décrire un parfum ou une odeur. Je pense que c'est plus efficace de faire appel justement à des choses que le lecteur connaît. Si j'en ai le temps, je pourrais peut-être en faire un article, mais en attendant, je vous redirige vers le langage et représentations de l'odeur avec des extraits intéressants, ce sujet de forum et ce glossaire. En fait, je vous recommande la lecture du livre Le Parfum de l'écrivain allemand Patrick Süskind en complément de cet étude, c'est une référence.

      Et une petite astuce. La réaction d'un personnage à une odeur ou un goût peut également être ajoutée à la description. Cela comprend une grimace pour un café amer, un sourire en mangeant un biscuit, l'effroi en sentant une fuite de gaz, etc.

      Le style correspond juste à la forme, pas le fond. Je plancherais pour un style moderne ou un style décalé. Mais, il me faut des extraits sous les yeux pour me prononcer.

      En ce qui concerne le comportement des personnages pour votre roman heroic fantasy, il faut encore une fois se référer à votre oeuvre pour pouvoir juger. C'est surtout la manière avec laquelle cela est amené qui compte. Cela reste à vérifier.

      Pour le découpage en chapitre, j'avais déjà répondu à une question similaire, ma réponse se trouve ici.

      Cordialement,

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    4. Bonjour Mr. Paul, Vous allez bien j'espère. Je vous félicite pour ce travail prolifique et colossal dans le monde de l'écriture. Je n'avais jamais lu un si bel article préalablement. Tenez bon et continuez sur cette lancée d'enfer.

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  3. Bonjour :D

    merci beaucoup pour les liens! ça va m'aider à coup sur, parce que si c'est difficile pour les gens qui ont l'odorat imaginez ce que c'est quand on a aucune idée de ce qu'est une odeur :D

    Et désolé je n'avais pas vu votre réponse, je n'ai pas encore lu tous vos articles :S

    Les extraits ca sera quand j'aurai mis un peu d'ordre dans mes pages volantes :D

    Note: mettre un remerciement spécial à Paul Dubois

    Merci ^^

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    1. Bonjour, Camille !

      Et merci à vous pour votre gentillesse et l'intérêt porté à ce blog.

      Restez connecté !

      Cordialement,

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  4. Bonjour,

    Pour ma part, il me semble qu'il est un peu tard pour se poser des questions sur les enjeux (conflit, intrigue). Tout cela doit être réglé bien avant la phase de relecture...

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    1. Bonjour !

      Relecture, correction, réécriture... Les termes peuvent porter à confusion. Je suis d'accord que les enjeux doivent être réglés dans une certaine mesure, avant la phase de la relecture, mais justement cette check-list sert à vérifier si tous les points sont corrects.

      Considérez cela comme une dernière vérification, une assurance. Je ne saurais ajouter autre chose. N'hésitez pas à partager votre avis autant que vous le voudrez !

      Cordialement,

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  5. Bonjour,

    Je suis un peu ( beaucoup même ) tombé par hasard sur votre article. J'écris beaucoup puis je publie sur mon blog, et c'est vrai que la relecture est une phase que j'appréhende :\. Pour moi la relecture consistait juste à relire mon texte ( nan sérieux ) et pour avoir un avis extérieur je le faisais lire à mes proches. Cependant l'idée des stylos de différentes couleurs me séduit énormément.

    En ce consiste les personnages, les dialogues, l'avancement de l'intrigue, je préfère faire la mise au point physique, psychologique et tout ce qui s'y rapporte bien avant la relecture.

    En tout cas merci pour cet article et je vais m'attaquer de suite aux autres !

    Bonne journée à vous ! ^_^

    PS : Auriez-vous écris un article sur les points de vue ? Mon histoire contient une foule de personnages, je préfère écrire sur différents protagonistes que sur un héros principal ( Mes points de vues sont rédigés à la troisième personne du singulier ). Je me pose donc des questions sur la quantité de point de vue à fournir et sur le changement à interférer entre les chapitres ou à l'intérieur même d'un chapitre...

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    1. Merci pour votre commentaire, il remonte ma motivation en flèche !

      N'hésitez pas à visiter le blogue et sachez que je prépare justement un article sur les points de vue. Votre proposition est pertinente. J'espère l'exaucer sous peu.

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  6. Mes félicitations, Paul, pour cet excellent article.

    J’aime votre pudeur, car vous n’avez pas osé ajouter quoi que se soit, ou presque, à ces citations.

    Je me permets néanmoins, d’en parler.
    Je relève, par exemple, la prodigieuse phrase qui, à mon avis, met en lumière le géni de R.R Martin « J’ai toujours clamé haut et fort qu’il existe deux sortes d’auteurs. En simplifiant, il y a les architectes et les jardiniers. » Une réponse extraordinaire ! Car cette question, ou plutôt ce sujet, revient sans arrêt sur les forums, et pour la première fois, quelqu’un parvient à expliquer de manière simple, une idée très complexe. Et c’est pour moi, une forme de génie…

    Merci pour votre travail, continuez !

    Sébastien.

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    Réponses
    1. Bonjour, Sébastien,

      Je me sens très flatté. Ce genre de compliments me motivent à alimenter le blog. Merci beaucoup pour votre soutien et votre fidélité !

      Cordialement,

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  7. Bonjour,
    Ça fait quelques temps que je lis ce blog, pour ses conseils très utiles. Merci beaucoup. Cette synthèse est vraiment un outil de relecture complet. Cela m'a permis de reprendre certains passages et de constater une vraie amélioration / évolution dans mes textes.

    J'en suis à mon 3e essai de roman (les 2 premiers ont été abandonnés car insatisfaisants, j'avais choisi un genre qui ne me correspondait pas). Il n'est pas terminé (loin de là - 65 000 mots pour l'instant) mais j'ai tendance à alterner les phases d'écriture et les phases de corrections. Je n'arrive pas forcément à avancer sereinement si je ne reprends pas ce qui me déplait. Du coup avancer à tout prix et revenir en arrière à la toute fin m'est impossible.

    Quand certains passages ne me plaisent pas (souvent dans la forme), je retravaille, jusqu'à ce qu'ils me conviennent (un minimum). Je laisse mûrir aussi, car d'un jour à l'autre, on n'a pas forcément la même perception de son travail. C'est d'ailleurs déstabilisant de se lire, de trouver ça correct et de revenir dessus plus tard et ne pas être satisfaite. L'est-on jamais ?

    Il faut dire que je n'avance pas très vite non plus (je suis maman depuis peu, et cette belle aventure a, mine de rien, bien ralenti mon projet). D'un autre côté, ça me convient, car laisser dormir mes textes plusieurs jours / semaines me permet de réfléchir sans être trop près du texte.

    Je m'écoute beaucoup aussi, mais je m'appuie sur les conseils et pour l'heure, je me trouve face à un double dilemme :

    - je veux alterner les points de vue, du coup, mon personnage principal, s'il apparait souvent à la première personne, apparait aussi à la 3e personne. Ça ne me choque pas pour l'instant, mais j'ai rarement vu cela dans les romans alors c'est sans doute très maladroit. Ce sera le baptême du feu quand j'aurai fait lire cela à quelqu'un.

    - je pars d'un événement, et pas mal de choses s'expliquent par des retours en arrière. Du coup, il n'y a rien de chronologique dans mon récit, mais c'est voulu. J'ai néanmoins bien conscience de m'être embarquée dans un truc compliqué, où aucune erreur n'est permise. Pour un 1er roman, est-ce pertinent ? Ne vaut-il pas mieux débuter par une histoire chronologique plus simple ?

    J'ai deux choix :
    - tout reprendre dans l'autre sens, mais mon histoire perdra beaucoup de son intérêt.
    - continuer comme ça et voir si l'ensemble tient la route, au risque de faire un feu de cheminée avec mon manuscrit.

    Puis-je donc abuser en demandant des avis sur ces deux points ?

    J'ai opté pour la 2e solution pour le moment. C'est celle qui me convient mieux. Et au pire, j'ai une cheminée, ça tombe bien !

    Rachel

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    Réponses
    1. Bonjour, Rachel,

      Toutes mes félicitations pour la naissance de votre bébé.

      Permettez-moi de préciser que je ne peux juger en aveugle. Je n'ai pas de support ou un texte sur lequel me reposer, ni même un synopsis même très court. En effet, tout dépend du genre adopté et les effets escomptés. Si vous voulez approfondir le sujet en privé, contactez-moi via ce formulaire.

      Sinon, je tenterais quand même de répondre à vos deux points. Alterner la narration à la première personne et à la troisième personne me semble une démarche très originale. Dan Simmons s'est essayé à la chose dans son roman Ilium/Olympos où il suit trois histoires distinctes dont une est racontée à la première personne, les autres à la troisième personne du passé . Ça fonctionne très bien même même si les intrigues ne se croisent qu'assez tardivement.

      Je ne sais pas ce que ça peut donner, mais rien n'est interdit ! D'ailleurs, je ne pense pas que ce soit un problème, si vous l'annoncez dès le départ. Il faudrait plus réfléchir aux caractéristiques de chaque mode de narration.

      Concernant la narration non linéaire, le plus difficile est d'avoir un plan précis en tête. C'est juste une question d'organisation et de persévérance. N'oublions pas que J. K. Rowling (qui n'avait encore publié aucun livre) a planifié les 7 tomes d'Harry Potter avant d'écrire une seule ligne et a respecté très fidèlement ses objectifs de départ. Je crois qu'il faut juste savoir où vous vous dirigez et tant que l'envie et la motivation sont là, poursuivez sur votre lancée. Surtout écrivez ce qui vous fait plaisir. ;)

      Cordialement,

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    2. Essais
      Marcel Mandelkorn
      Une gêne bien inférieure au minimum indemnisable. On ne saurait jamais ou commence la personnalité pathologique et ou finit le degrè de normalité.
      Ceci se passe à partir de 1974 pendant que j’effectuait mon service militaire.
      Les épisodes les plus anciens n’offrent pas l’intérêt qui supposait être le socle psychiatrique. Quand aux épisodes récents, l’incertitude de la force jugé s’en est chargé et a mis fin à la procédure.
      À bien y réfléchir, il y a bien un reclassement professionnel qui invite à réfléchir. À ce propos, il est peu probable qu’une autre action soit engagée, la chose de la raison s’assume jusqu’au bout comme discipline corporelle est mentale. Fragilisé par le traitement médicamenteux, je sors grandi de cette expérience et vous la livre.

      Prix : 11,55 € - 50 pages - ISBN : 9782748038781 - Essai
      Né en 1952 à Paris, Marcel Mandelkorn est grand-père d’une petite fille d’un an. De parents isralélites, sa famille a subi les pogroms de Russie et les ghettos de Pologne. La plupart sont morts dans la débacle de 1939. Il rêve d’éviter les pièges contemporains.

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    3. Un petit bonjour n'aurait pas été de trop. Merci quand même d'avoir visité et commenté ce blogue, noyé dans l'infinité de la Toile !

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  8. Bonjour !
    Cet article m'est très utile, je vous remercie de l'avoir publié ! La relecture et la correction sont les étapes les plus difficiles d'un roman selon moi... Je suis en train de corriger mon manuscrit, et jusqu'à ce que je ne lise cet article, je ne savais pas quoi modifier, quelles questions me poser. Vous avez écrit un petit guide très utile !

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  9. Bonjour,
    Je suis sur le point de finir mon manuscrit et je compte le faire corriger sur Sus aux fautes.fr . Est-ce que certains parmi vous ont un avis sur ce site ou sur d'autres ? Quels sont les plus et les moins de chacun ? Merci !

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    1. Bonjour Monsieur (ou Madame),
      J'ai déjà utilisé deux sites, dont le même que vous. Avantages : prix, délais respectés, échanges possibles par mail ou tél avec les correcteurs, commentaires personnalisés. Moins : ben ça reste cher pour un roman de 800 pages comme le mien haha.

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  10. Alors oui, rien que le titre peut prêter à confusion. Ce n'est pas de la " correction " mais de la réécriture, là ... Une correction pour moi c'est l'orthographe ou la syntaxe, mais c'est tout. Plein d'auteurs débutants vont penser qu'un " correcteur" professionnel doit faire ce boulot-là ... Déjà qu'ils confondent parfois " beta-lecture " et " correction ", là ça va être terrible. :) L'article est très complet, merci.

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